Intempéries printanières, un lourd bilan à prévoir pour l’agriculture landaise


Groupe Coopératif Maïsadour

Intempéries printanières, un lourd bilan à prévoir pour l'agriculture landaise

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 31/07/2013 PAR Solène MÉRIC

«De mémoires d’agriculteurs nous n’avions jamais connu cela avec autant de jours de pluie et de précipitations pendant la période des travaux.» Une phrase prononcée sans doute par de nombreux agriculteurs landais, dite ici en leur nom par le Président de la Chambre d’Agriculture des Landes, Dominique Graciet, lors de la session plénière organisée début juillet. Et pour cause, le premier bilan dressé par l’organisme consulaire en collaboration avec les services de l’Etat, les coopératives, les assurances, les organisations agricoles et le conseil général n’est pas bon. La météo capricieuse n’a en effet laissé que très peu de «fenêtres» aux agriculteurs pour semer, les choses ayant été encore plus difficiles sur les secteurs Armagnac, Sud Adour et Seignanx.
Résultat: entre 5 et 7% des surfaces en maïs n’ont pas été semées et sur certaines zones, les remontées de nappes phréatiques ont obligé les agriculteurs à resemer, pour parfois être inondées de nouveau… Selon les chiffres de la Draaf*, 40 à 50% des parcelles étaient «en mauvaises voire très mauvaises conditions» pour pouvoir être travailler. Autant d’éléments qui sont loin d’être rassurants sur la production à venir.

-30% de chiffre d’affairesAvec des levées difficiles, hétérogènes, des semis asphyxiés, des interventions difficiles voire impossibles pour le désherbage ou l’apport d’azote, un système racinaire potentiellement peu ou pas développé, sans oublier des attaques de ravageurs facilitées, l’estimation du potentiel de rendement, et donc de chiffe d’affaires, est pour l’heure en baisse de 30% par rapport aux années précédentes. Même constat pour le maïs semence dont le rendement départemental est aussi revu à la baisse de 30%, avec 500 ha non semé. Quant au maïs doux, au regard des retards dans les semis et des premières récoltes qui ne pourront commencer qu’en août, il a été décidé par les deux grandes coopératives, Maisadour et Euralis, de modifier le plan de culture, et de renoncer aux semis prévus sur un millier d’hectare. Une décision, rapportée par nos confrères du journal Le Sillon, et qui a pour but d’éviter l’engorgement au niveau du traitement des récoltes en usine et permettre de valoriser dans les meilleurs conditions tous les maïs arrivés à maturité.

Autre secteur gravement touché par ce déferlement de pluie couplé à de basses températures : le kiwi. Les professionnels tablent sur 50% de récolte perdue et sans nul doutes des préjudices à subir encore l’an prochain, avec notamment de nombreuses plantations d’arbres à refaire.
Au total sur les productions végétales les pertes estimées sont de l’ordre de 150 M€ selon la Chambre d’Agriculture.

Perte de veaux pour 2014Mais, les conséquences de cet excès d’eau ne se limite pas aux filières végétales. En effet, les filières d’élevage se trouvent elles aussi pénalisées par un manque de fourrage, et par l’inondation des prairies. Dans ces conditions, les éleveurs se retrouvent donc à rentrer un certain nombre d’animaux en étable et à allonger la consommation sur stock de manière importante. Une double conséquence qui risque d’abaisser la performance de reproduction et de croissance des bovins viande, avec le risque d’une perte de veaux pour 2014, prévient la Chambre d’agriculture. Coté élevage laitier, en l’absence de ressources fourragères de qualité, l’organisme professionnel prévoit des difficultés à partir du 1er septembre. Pour exemple, la  première coupe sur les 2300 ha de prairies des Barthes affiche 100% de perte. A priori, 1/3  des éleveurs laitiers adhérents à Landes Conseil Elevage auront besoin d’acheter du fourrage à l’extérieur.

Face à cette situation critique, diverses mesures d’accompagnement exceptionnelles devraient être mises en place au côté des agriculteurs. Parmi elles la « reconnaissance de circonstances exceptionnelles » déjà effective, permettant de déroger à certaines réglementations. Dans le même esprit, le Conseil général par la voix de son Pésident Henri Emmanuelli demande un élargissement des conditions d’indemnisation du Fonds National de Gestion des Risques Agricoles et s’est d’ores et déjà engagé auprès de la Chambre d’agriculture des Landes à mettre en place une aide pour l’achat et le transport de fourrage aux éleveurs de l’ordre de 300 € par camion.

 

* Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf)

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