Quelles aides pour le grand âge ?


La conseillère départementale du canton de l’île de Ré, Véronique Richez-Lerouge a organisé une réunion publique sur la politique départementale en faveur des personnes âgées. Un panorama pour y voir plus clair.

Trois femmes sont réuniesVirginie Valadas | Aqui

De gauche à droite Véronique Richez-Lerouge, Nadège Biellot et Marie-Hélène Scotto du collectif Topaze : une élue, une aidante, une aide-soignante.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 21/02/2023 PAR Virginie Valadas

Aqui.fr : Pourquoi avoir souhaité organiser une réunion sur le thème du grand âge  ?

Véronique Richez-Lerouge : Parce que le sujet du grand âge, de la dépendance va inexorablement concerner une majorité de français d’ici à 2030. Il n’y a rien de plus prévisible que les données démographiques. Or nous le savons, la génération des baby-boomers (soit les gens nés après 1945) va atteindre 85 ans en 2030. C’est une année charnière. Le nombre des 75-84 ans va enregistrer une croissance inédite de 49% entre 2020 et 2030, passant de 4,1 millions à 6,1 millions. En 2030, la France comptera 21 millions de personnes de plus de 60 ans soit un tiers de sa population. En 2021, la Charente-Maritime comptait déjà 82 000 personnes âgées de plus de 75 ans. Ce chiffre augmente chaque année. 

Il s’agit d’être lucide, ni catastrophiste, ni angélique et de bien se préparer à cette échéance. Les politiques publiques ont déjà mis en place un certain nombre de dispositifs, notamment via les Conseils départementaux dont c’est la vocation (c’est aux Départements qu’il incombe de financer les aides sociales, l’allocation personnalisée d’autonomie, l’allocation pour adulte handicapé…). Pour le département de la Charente-Maritime, le budget primitif 2023 prévoit que l’on consacre 105,3 millions d’euros à l’aide aux personnes handicapées et 107,4 millions d’euros à l’aide aux personnes âgées, soit presque 215 millions d’euros au total. C’est presque un quart du budget total de la Charente-Maritime en 2023, prévu à 1 milliard d’euros.

Mais au-delà des aides financières, les personnes confrontées au grand âge et à la dépendance d’un de leur proche ne savent pas toujours à quel guichet s’adresser, où trouver la bonne information sur les dispositifs qui existent pour le maintien à domicile, le transport, les soins, l’accès à une aide à domicile. C’est pour cela que j’ai souhaité organiser cette réunion. 

@!: À qui s’adressent les informations que vous souhaitez diffuser ?

V. R.-L. : A toutes les personnes concernées, aux membres des CCAS (centres communaux d’action sociale) des communes, aux associatifs, aux aidants, mais aussi aux professionnels comme les aides-soignant(e)s, les aides à domicile, les auxiliaires de vie… Des professionnels qui ne sont pas assez nombreux car ni assez reconnus, ni assez rémunérés. Il y a trop de postes vacants, même si en Charente-Maritime, un effort particulier est consenti pour une meilleure rémunération de ces professionnels.

La prise en charge sociale, à toutes les étapes de la vie est la mission cardinale des Conseils départementaux. C’est pourquoi, il est important de présenter un panorama de ce qui existe. Expliquer aux gens ce qu’est la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), le délai d’instruction d’un dossier (deux mois), le montant de l’allocation personnalisée d’autonomie, les critères d’attribution. Expliquer aussi que cette APA peut se toucher en établissement mais aussi avec le maintien à domicile, et, qu’outre l’APA, les gens peuvent bénéficier de financements pour aménager leur maison dans un but de maintien à domicile… Bref apporter des réponses et des solutions concrètes. Nous savons que la perte d’autonomie intervient en moyenne vers 85 ans. Il s’agit de savoir se préparer, d’anticiper quand on le peut.

@! : Vous avez également créé un groupe de travail à l’île de Ré, le collectif Topaze. Pourquoi ?

V. R.-L. : Pour rassembler des élus, des professionnels du grand-âge et du handicap et des aidants et faire du lien, être une boîte de dialogue, apporter des réponses concrètes à tout obstacle que pourrait rencontrer un citoyen qui doit cheminer vers la dépendance ; que cela soit pour lui ou l’un de ses proches. Ce collectif se veut complémentaire de ce qui existe déjà.

Et nous voulons également, à travers ce collectif, créer un lieu de rencontres pour tous les professionnels : les aides-soignants et auxiliaires de vie, afin qu’ils puissent échanger, se rencontrer, évoquer leurs problématiques communes, se remplacer quand l’un prend des congés… Ces professionnels travaillent trop souvent de manière isolée.

Infos pratiques !

Contact : collectiftopaze@gmail.com

Le département de Charente-Maritime a mis en place des « coordinateurs autonomie » par secteur géographique afin d’informer et d’orienter les citoyens. Pour contacter son « coordinateur autonomie », il faut s’adresser à la mairie de sa municipalité.

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