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Devenir annonceur
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PUBLIÉ LE 29/02/2008 PAR Nicolas César
« Pau Confiance ». Tel est le slogan de campagne de François Bayrou. Confiant, le président du MoDem l’est. Quand on lui parle des sondages, il nous ramène à une réalité de terrain : « Regardez, les gens me connaissent, viennent me voir » déclare t-il, en prenant à témoin les journalistes. L’interview est réalisée à un arrêt de bus et il est vrai que le candidat n’a de cesse de saluer les palois d’un « bonjour ! Comment allez-vous ? ». Quelques mètres plus loin, son équipe de campagne s’impatiente, car à force de discuter avec les Palois, François Bayrou est en retard pour sa prochaine réunion à la MJC Berlioz. « Commencer sans moi, j’arrive » répond-il. La réunion démarrera avec vingt minutes de retard. La salle est pleine, pas une chaise vide. Un Palois l’interroge sur ses ambitions nationales, une question sur laquelle ses adversaires ne cessent de l’attaquer. « Mes responsabilités nationales sont un avantage. Tout le monde me connaît. Pour la première fois, depuis 30 ans, les projecteurs sont tournés sur Pau. J’ai toujours habité ici. J’ai toujours refusé de vivre à Paris avec ma famille. Quoi qu’il en soit, il n’y aura qu’un patron et un seul. J’assumerais directement mes responsabilités à la mairie » rappelle t-il. « Et je peux vous assurer que d’ici 2012, je ne serai pas ministre. Après en 2012, on verra… Mais, je connais beaucoup de villes qui paieraient pour avoir un maire président de la République. » poursuit François Bayrou. Aussitôt, il prévient, « si les Palois répondent moyen (aux municipales, ndlr), ils auront petit ».
« Pau est une capitale »
François Bayrou est convaincu que la ville d’Henri IV est à tournant de son histoire et se plaît à rappeler que « avant lorsque l’on parlait du Royaume de France et de Navarre, la Navarre, c’était Pau. » Pour lui, il faut de l’ambition pour des villes de cet ordre. « Mes adversaires disent : « nous allons gérer l’existant », moi je veux être un maire bâtisseur, qui sera capable de s’occuper du quotidien et de placer des ambitions » promet le président du MoDem. Il note qu’aujourd’hui,le centre-ville est désert, que les rideaux des commerçants se ferment les uns après les autres, que l’Université a perdu 20% de ses étudiants. Son programme est donc ambitieux. François Bayrou envisage ainsi de créer à Pau un auditorium, une grande salle de spectacles en centre-ville, un quartier à haute qualité environnementale et esthétique (entre la gare et le centre-ville), un tramway léger, sur pneus…Sur cette question du tramway, il consultera les Palois, en organisant un référendum. François Bayrou veut que Pau soit une « ville exemplaire en matière de démocratie locale ». S’il est élu, il promet que les conseils municipaux seront en direct sur Internet, que chaque semaine, il organisera une réunion ouverte à tous les Palois à la mairie. Un numéro « SVP mairie », ouvert de 7h à 22h, où chaque habitant pourrait expliquer ses problèmes, serait également mis en place.Un programme, qu’il chiffre à 90 millions d’euros, avec « 0% d’augmentation des impôts ». Soit 40 millions d’euros de plus que le budget actuel de la ville, mais il compte sur des subventions de l’Etat.
« Pau doit se rapprocher de Bordeaux »
Si Pau veut redevenir une capitale, elle doit se rapprocher de Bordeaux souligne François Bayrou. « C’est la ville, qui nous est spontanément proche » ajoute t-il. Pour cela, il souhaite que la ville soit raccordée à la ligne à grande vitesse Bordeaux-Hendaye, avec l’espoir d’être ainsi à 50 minutes de Bordeaux. Il est vrai qu’aujourd’hui, il faut prêt de 2h30 en voiture pour rallier Pau depuis Bordeaux. Pour lui, le projet d’A65 devrait aussi revivifier les relations entre Pau et Bordeaux. Il espère que cette autoroute verra le jour en 2010. Il s’agit de réaliser une liaison autoroutière entrel’autoroute A62 (Bordeaux-Agen-Toulouse), à hauteur de Langon et l’autoroute A64 (Bayonne-Pau-Tarbes-Toulouse), à la hauteur de Lescar, commune située à la périphérie ouest de Pau.
Le seul héritier d’André Labarrère ?
François Bayrou place sa candidature au centre. « Moi je suis un homme du centre. Je ne veux pas que la ville soit confisquée à un seul clan. Ma liste représente la diversité de la ville ». Quant on l’interroge sur André Labarrère, il se montre très peu critique à son égard, conscient du rôle qu’il a joué pour les Palois, en dirigeant la ville pendant 36 ans. Il remarque simplement « qu’au bout d’un certain nombre d’années, on prend des habitudes et on n’innove plus. » Il se pose même comme son héritier. « Tout le monde sait que malgré quelques grandes oppositions, nous avions une réelle complicité. D’ailleurs, son biographe a déclaré que j’étais le seul successeur possible d’André Labarrère. L’idée n’est pas de faire la même chose, mais d’ouvrir un nouveau chapitre » conclut-il.
Nicolas César
