Face à un parterre de militants, le président du Modem parle sans ambages, sous des torrents d’applaudissements. Depuis dix ans, François Bayrou revient régulièrement dans la circonscription des Pyrénées-atlantiques pour prendre la température. Car il croit en la démocratie directe et la proximité. Les militants, habillés en orange, sont chargés d’espoir à la vue de leur chef. Ils interviennent, choisissent un thème et interrogent le chef du Mouvement Démocrate. L’Euro menace-t-il la France ? Une alliance avec Nicolas Sarkozy est-t-elle envisagée ? Quelle stratégie pour gagner les élections présidentielles ? François Bayrou, malgré les échecs succéssifs de son parti aux dernières élections, semble confiant dans la course à la présidentielle. Avant tout, il s’est entouré d’une équipe de fidèles : Marielle de Sarnez et Jean-Luc Benahmias, Robert Rochefort, ancien président du Credoc, Jean-Marie Vanlerenberghe, maire d’Arras et sénateur du Pas-de-Calais et Jacqueline Gourault, sénatrice de Loir-et-Cher et vice-Présidente de l’association des maires de France.
Une forte présence locale
Jean-Jacques Lasserre et Denise Saint-Pé, tous deux conseillers du Département et de la Région, sont les candidats Modem aux élections sénatoriales. François Bayrou voit dans les élus de Bidache et Sauveterre-de-Béarn des qualités humaines et une expérience du terrain : « Ils ont un enracinement et une hauteur de vue », commente-t-il avec son art de la prose équilibrée. Le président centriste en a profité pour critiquer le nouveau schéma départemental qui doit réduire le nombre d’élus locaux. Une vision technocratique qui préside à une loi doublement fausse, selon lui. « Elle est imposée par le sommet, les préfets, qui ne connaissent pas la réalité du terrain. Et pour remplacer les élus qui ne sont plus là il faudra davantage de fonctionnaires » , critique-t-il avant de tacler les élus qui ont voté contre cette loi à l’assemblée et qui l’épousent lorsqu’elle est en jeu.
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Olivier Darrioumerle