Fountaine Pajot met le cap vers des croisières décarbonées


La société rochelaise de catamarans Fountaine Pajot dévoile son petit dernier, le navire Samana 59, une innovation mondiale : le premier catamaran à hydrogène

Virginie Valadas | Aqui

Le Samana 59, une innovation mondiale du chantier nautique Fountaine Pajot

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/04/2023 PAR Virginie Valadas

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A priori, rien ne différencie ce catamaran de croisières, le Samana 59 signé de la société rochelaise Fountaine-Pajot, d’un autre catamaran. Sauf peut-être quand il navigue sans les voiles dans un silence absolu. Et pourtant, c’est une innovation et même une première mondiale.

L’entreprise rochelaise Fountaine Pajot a dévoilé jeudi 6 avril ce nouveau joyau : le premier catamaran à combiner hydrogène vert, énergie solaire et éolienne.

Le catamaran est entièrement décarboné à l’usage. Le bon vieux moteur diesel est remplacé par 42 m2 de panneaux solaires couplé au groupe électro-hydrogène REXH2 produit par l’entreprise française EODev, construit autour d’une pile à combustibleToyota. Cette pile convertit l’hydrogène en électricité par une réaction électro-chimique. Toute l’innovation de ce navire est là : dans le mix des solutions qu’il propose, chaque technologie étant complémentaire d’une autre pour permettre une longue autonomie du bateau au mouillage et quand il doit naviguer sans les voiles.

Romain Motteau directeur général de Fountaine Pajot entouré des PDG de Dreamyachts et Tradewinds

Le Samana 59 est un bâtiment de luxe de 59 pieds destiné à la location touristique. Son autonomie est de 40 heures au mouillage et de 10 heures en navigation au moteur à une vitesse moyenne de 5 nœuds. Il peut accueillir entre 12 et 14 personnes.

Être le pionnier dans l’industrie nautique d’ici à 2030

La mise en œuvre du projet a été enclenchée suite aux résultats d’une enquête menée en 2020 par la firme française. Les chiffres en ont surpris plus d’un : 80% de l’empreinte carbone des catamarans provient de l’utilisation, soit le moteur à combustion diesel et 20% seulement de la production des bateaux. Après avoir réuni des partenaires financiers et les fournisseurs, la production du prototype a débuté. L’objectif est de produire ce bateau en série ainsi que son « petit frère », le Aura 51, une autre nouveauté, un catamaran plus petit (capacité de 8 à 10 personnes) équipé de 16m2 de panneaux solaires et d’un moteur électrique d’ici à 2030.

Pour gage de cette engagement, l’entreprise a signé un partenariat avec l’ONG WWF visant à mettre en œuvre un plan d’actions pour protéger les écosystèmes marins comme les coraux dans les Caraïbes ou moins loin les herbiers de posidonie, cette plante à fleurs marine présente dans presque toute la Méditerranée, et menacée par l’impact de l’ancrage des bateaux.

Demain : équiper les ports et les marinas pour accueillir ces bateaux

Mais le secteur du tourisme maritime a encore des progrès à faire pour permettre à l’usage de ce type de navires de se démocratiser : “Nos clients ont acheté un véhicule qui n’a pas de pompe pour faire le plein”, explique Romain Motteau, directeur général délégué de Fountaine Pajot. Ainsi pour exploiter pleinement le potentiel de ces navires, il faudra équiper les ports et marinas de stations-service à hydrogène.

Autre défi de taille : l’éducation. Le personnel de maintenance et de navigation devra être formé à ces nouveaux systèmes. Et il va aussi falloir éduquer les clients, les usagers. Ils ont aussi une part importante à prendre pour éviter de participer à la dégradation de l’environnement. “Nous constatons que nos clients se préoccupent peu d’économiser l’énergie quand ils sont sur nos bateaux” affirme Loïc Bonnet PDG de Dream Yacht. Avec la société de croisières Tradewinds, ils sont les deux professionnels du tourisme de plaisance partenaires, à avoir cru dès le début à cette innovation mondiale. Selon eux, il en va de l’avenir de leur secteur d’activité

Ils devront patienter avant de proposer des croisières sur ces bateaux. Le Aura 51 sera produit en série dès cette année, pour le Samana 59, il faudra encore attendre une série de tests avant qu’il ne soit produit en série et commercialisé.

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