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PUBLIÉ LE 01/06/2011 PAR Olivier DarrioumerleLa décision du gouvernement a claqué comme un coup de fusil. Le gouvernement a fait volte-face sur le dossier de l’Ours. Après la consultation publique imposée par la loi, le Conseil National de Protection de la Nature donnait le 20 mai un avis favorable à la réintroduction. Tout le monde s’attendait à un dénouement heureux dans le feuilleton de l’ours. Sauf Frédéric Nihous, président de Chasse Pêche Nature et Tradition, qui n’a vu dans l’avis du conseil scientifique qu’un choix de technocrates : « Ils peuvent lâcher un ours dans le bois de Boulogne si ça leur chante ! » Ce même Frédéric Nihous rencontrait Nicolas Sarkozy à l’Elysée une semaine plus tôt. « Il n’y a pas eu d’accord entre nous, assure-t-il. Le comité directeur de CPNT décidera de ma candidature aux présidentielles le 17 juin à Cadaujac (Gironde). Et pour être franc, je n’y pense pas le matin en me rasant. »
Le crépuscule de l’Ours dans les Pyrénées.
Ce n’est pas une trahison, c’est un reniement ! » , s’irrite Alain Reynès, président de l’association du Pays de l’Ours. Pour les associations de défense de l’Ours cette décision ne devait être qu’une confirmation. L’espoir a laissé place à l’amertume. « Mis à part une réaction des Béarnais, on peut faire une trait sur l’Ours dans les Pyrénées occidentales », lance Alain Reynès, désemparé. Sans cette réintroduction, les deux ours encore vivants, le petit de Cannelle, Canelito, et son père, Nere, seront sûrement les derniers ours des Pyrénées occidentales. Du côté oriental, les foyers ursins se cristallisent autour d’un mâle dominant, Pyros. Si l’année avait bien commencé avec cinq femelles sur les six derniers oursons de Pyros, les risques de consanguinité ne permettent toujours pas d’espérer le maintien de l’espèce pour longtemps.
photo : Yves Tennevin / Flickr
Olivier Darrioumerle
