La Rochelle : un plan de relance économique à 10 millions €


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Publication PUBLIÉ LE 22/04/2020 PAR Anne-Lise Durif

Financièrement, l’agglomération peut se le permettre « puisqu’elle rentre dans la crise avec un endettement à son budget principal qui est pratiquement de zéro, hors budget annexes »

Ce plan interviendra « en complément du plan d’aide régional ». « On a essayé d’attendre que toutes les mesures de l’Etat et de la Région soient annoncées pour venir boucher les trous dans la raquette », explique Jean-Luc Algay, vice-président en charge du développement économique. L’agglomération a notamment prévu de participer au fonds régional « de prêt solidarité et proximité », à destination des TPE et des associations en difficulté. La collectivité va y abonder à hauteur de 2€ par habitants, soit 350 000 €. Ce fonds permet de bénéficier de prêt à taux zéro, de 5 000 à 15 000 euros, attribué via la plateforme d’Initiative Charente-Maritime (www.initiativecharente-maritime.fr), activée en fin de semaine dernière.

La collectivité s’associe également au fonds d’aide spécial aux entreprises « stratégiques des filières prioritaires et des politiques publiques du territoire » de moins de 11 salariés, avec une aide pouvant aller jusqu’à 1500 euros. « Les entreprises ne pourront en bénéficier que si leurs demandes d’aides auprès de l’Etat et de la Région ont été refusées. Ce dispositif doit survenir en dernier recours », prévient Jean-Luc Algay. Les entreprises de 11 à 50 salariés pourront également obtenir, « au cas par cas », une aide de ce fond allant jusqu’à 100 000 euros. Les activités prioritaires sont la santé, le numérique, le nautisme, l’agroalimentaire, l’industrie, les éco-activités, tourisme, la pêche, la conchylicuture, les circuits-courts en agriculture, l’économie sociale et solidaire, ainsi que l’hôtellerie-restauration.  Le formulaire de demande se trouve en ligne depuis le 20 avril sur le site www.agglo-larochelle.fr. Les dossiers seront analysés par un jury composé de représentants de l’agglo, de la BPI, de la Région, du Département, du tribunal de commerce, de la Banque de France, de la Chambre des métiers et de la Chambre d’agriculture, ainsi qu’Initiative Charente-Maritime. Le territoire compte 4500 entreprises de moins de 51 salariés, environ 5% pourraient avoir recours à ce dispositif de la dernière chance.

Une aide aux très jeunes entreprises

L’agglomération n’oublie pas non plus les sociétés fondées entre le 1er janvier et le 16 mars, dont la trésorerie était déjà mince. « Certaines d’entre elles n’ont droit à rien. Donc nous avons décidé de leur accorder une subvention de 3000 €, versée en une seule fois ». Une seule condition : être inscrit sur le registre de l’Insee depuis le 1er janvier, et fournir une attestation Urssaf. Si les micro-entreprises peuvent en bénéficier, le cumul de statut d’entreprise et d’auto-entrepreneur ne sera pas possible, prévient Jean-Luc Algay. Selon la Chambre des Métiers, près de 400 entreprises pourraient en bénéficier. En ces temps de crise, la Technopole de La Rochelle continue d’accompagner les nouvelles entreprises en matière d’ingénierie, précise l’élu.

L’agglomération a d’ores et déjà fait un geste auprès des entreprises qu’elle héberge – hôtels d’entreprises, pépinières, etc.- et qui représentent près de 500 emplois. Dès le début du confinement, tous les loyers de la centaine d’entreprises concernées ont été suspendus. En fin de semaine dernière, les élus locaux ont décidé d’aller plus loin en les exonérant des charges liées au loyer, durant trois mois. Soit un coût de 640 000€ de plus à supporter pour la collectivité. La Ville de La Rochelle a décidé de son côté que les entreprises et commerçants installés dans des locaux municipaux seraient exonérés de loyer pour la période de confinement. Une enveloppe de 86 000 euros a également été voté pour aider les entreprises de l’agglomération à conserver leurs étudiants en apprentissage dans le cadre du dispositif « Puple ».

Premières mesures pour les activités touristiques 

Au-delà de ces aides, l’agglomération a pris quelques concrètes concernant plusieurs domaines d’activités. Pour le BTP par exemple, « il n’y aura pas de pénalités sur les marchés publiques en cours. Les délais de livraison sont suspendus durant le confinement, il reprendra son cours après la date du déconfinement », affirme Jean-Luc Algay. Concernant l’hôtellerie-restauration, toutes les communes de l’agglomération se sont accordées pour annuler la taxe d’occupation du domaine public, pour les terrasses, pour l’ensemble de l’année 2020. Ce « cadeau » à 700 000€ de la collectivité s’ajoute à d’autres gestes à venir en faveur de la filière, comme la création d’un fonds de 2,5 millions pour la promotion du tourisme et du territoire. « On ne sait pas comment ça va évoluer pour eux, puisque le 11 mai, ils n’auront pas le droit de rouvrir », explique Jean-François Fountaine. L’agglomération promet de négocier dès cette semaine avec la Région et l’Etat un plan d’aide à long terme pour tous les professionnels dont l’activité dépend du tourisme.

Renseignements complémentaires sur ces mesures : 05 46 30 34 81. 

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