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PUBLIÉ LE 11/10/2010 PAR Joël AUBERTEt si le 2010, en effet, faisait concurrence au 2009 ? Les conditions climatiques cette année, après ici et là une peu de coulure au printemps sur les merlots, autorisent un très beau millésime. « On s’était dit l’an dernier que l’on ne ferait pas mieux. Que va-t-on dire cette année à nos clients ? » Eric Bantegnies rencontré sur le terroir de Manon du château Bertinerie, à la tête d’une troupe d’une cinquantaine de vendangeurs cueillant les cabernets sauvignon, en Côtes de Bordeaux-Blaye à Cubnezais, résume simplement, à travers cette vraie fausse interrogation, la satisfaction de la plupart des vignerons du Bordelais. Les degrés en blancs comme en rouge, chaleur et sécheresse aidant, sont élevés et la qualité des raisins rentrés au chai est souvent exceptionnelle.« Nous avons rentré des merlots entre 13,5 et 14, 14,5.Pour les blancs les fins de fermentation sont parfois unpeu lentes, justement à cause de la richesse alcoolique mais c’est une année avec beaucoup de glycérol qui autorise des vins très charnus. C’est un peu le même schéma avec les rouges remarque Eric Bantegnies: on vinifie à une température légèrement plus basse que d’habitude pour générer un peu plus de glycérol, ce qui nous promet des vins plus tendres. » Quant au cabernets qui ont apprécié la pluie du 4 octobre et les ont très bien supportées, tant ils étaient sains, ils laissent entrevoir une belle richesse tanique, les raisins ayant atteint leur pleine maturité alcoolique et phénolique.
Georges Pauli qui accompagne plusieurs châteaux en bordelais confirme cette appréciation en soulignant la qualité des blancs secs,sauvignons et sémillonsrécoltés tant à Malagar, en Premières côtes de Bordeaux dont il est le copropriétaire avec Jean Merlaut,qu’à Tourteau-Chollet, 8 hectares de blanc sauvignons et sémillons également, à Arbanats, dans les Graves: « Un état sanitaire impeccable, des degrés autour de 13, une belle acidité et beaucoup de fruit. » Pour les rouges dont le rendement est jugé « convenable » des degrés de 14,5 ont été enregistrés pour les merlots mais la maîtrise des vinifications, au chai, est devenue telle que ces chiffres qui apparenteraient les vins du bordelais… à ceux des pays méditerranéens n’empêche nullement d’obtenir beaucoup de finesse.
J.A
