Crus Artisans Médoc, ces viticulteurs « au four et au moulin »


33 châteaux girondins viennent d’être classés « Crus Artisans du Médoc » pour les millésimes 2022 à 2026. Pour l’exploitation familiale Brun, château de Lauga, dans le Haut Médoc, le titre est un atout de renom datant des années 1890.

Charles Brun, vigneron, propriétaire du château de Lauga et secrétaire des Crus Artisans du MédocCamille Juanicotena | Aqui

Charles Brun, vigneron, propriétaire du château de Lauga et secrétaire des Crus Artisans du Médoc, à la soirée de présentation des 33 exploitations classées pour les millésimes 2022 à 2026 à l'Ampélo, cave et bar à vins à Bordeaux.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/06/2023 PAR Camille Juanicotena

Implication. Voilà le critère principal de ce classement « Crus Artisans du Médoc » d’après Charles Brun, vigneron, propriétaire du château de Lauga et secrétaire des Crus Artisans. « L’idée des crus artisans, c’est d’être investi au quotidien dans nos structures : l’implication dans la production, à la vigne, au chai, mais aussi à la commercialisation » détaille le vigneron.

Qualisud, organisme qui s’est chargé du classement, analyse le niveau d’engagement de l’exploitant, et ce à toutes les étapes de sa filière. « La notation s’effectue en fonction du degré d’implication du viticulteur sur les trois étapes (travaux de la vigne, travaux du chai, commercialisation ndlr) selon les trois critères suivants : qui décide, qui dirige, qui réalise » détaille Alyssa Pallavidino, agent de contrôle Qualisud.

Dans le Féret de 1890, mon arrière-grand-père, Jean Brun, tonnelier, est cité pour son cru

La qualité du produit est le deuxième critère étudié par les experts. « L’organisme Qualisud vient dans les exploitations, prélève des échantillons qui sont ensuite dégustés par un jury d’experts » explique Charles Brun. « Œnologues, courtiers négociants et experts viticoles, jugent, jaugent et questionnent l’exploitation candidate », complète Maxime Saint-Martin, président du syndicat des Crus Artisans du Médoc.

Pour l’exploitation familiale Brun, le classement « Crus Artisans Médoc » est devenu un héritage de génération en génération. « Dans le Féret (livre ndlr) des vins de Bordeaux de 1890, mon arrière-grand-père Jean Brun, tonnelier, est cité pour son cru de Lauga » raconte Charles Brun. Valorisé pour son travail de paysan et d’artisan, se sont au total sept générations de la famille qui se sont attelées et s’attèlent encore à faire de même, à perpétrer ce savoir-faire.  

Conserver un savoir-faire artisanal

Ici, il n’est pas question de propriétés, de domaines, avec une grande surface d’exploitation. « Chez les crus artisans, vous n’aurez pas d’exploitants avec 200 hectares de vignes » ironise Charles Brun. Au château Lauga, le viticulteur bichonne, 14 hectares de vignes au quotidien, et ce accompagné par 2 autres personnes. Vendanges, vinification, commercialisation, « être au four et au moulin implique que nous ayons une petite surface de travail ».

Les 33 exploitations classées « Crus Artisans du Médoc » par Qualisud présentées au public mardi 13 juin à Bordeaux.

Parmi la trentaine d’exploitations classées cette année, certaines ont des surfaces viticoles plus importantes allant jusqu’à 40 hectares de vignes, d’autres ont des surfaces très restreintes comme le château Gadet Terrefort, doté de 4 hectares de vignes.

Un classement et non un contrôle

Afin d’entrer dans ce classement historique, les exploitations candidates doivent répondre à une série de critères « validés par le ministère de l’Agriculture et le ministère de l’Economie » complète Maxime Saint-Martin. Néanmoins, « il ne s’agit pas d’un contrôle de la part de Qualisud » prévient Charles Brun. L’organisme se contente de noter les domaines selon leur cahier des charges, « il ne définit pas les règles de production qui elles, sont dictées par les appellations d’origine contrôlées gérées par l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) ».

Trois mois de travail ont été nécessaires pour établir ce classement en comptabilisant « les évaluations terrain, les commissions organoleptiques » explique Alyssa Pallavidino. « Nos notations ont été validées sous anonymat par les jurys des dégustations organoleptiques » complète-t-elle.

Qualisud n’a pas souhaité dévoiler le nombre de candidatures reçues.

« Les Crus Artisans du Médoc ont la plus belle histoire à raconter. C’est cette notion de propriété, familiale, de petites structures qui appartiennent à des gens qui sont impliqués, qui sont souvent des passionnés que le classement met en valeur » conclut Charles Brun.

Pour aller plus loin

On parle des « Crus Artisans du Médoc » depuis les années 1855, d’abord pour valoriser le travail des paysans et artisans tonneliers. Classement officiel, aujourd’hui, il s’agit d’une « mention protégée d’un point de vue de la législation française et européenne » détaille Maxime Saint-Martin.

Ce classement « Crus Artisans du Médoc » est renouvelable tous les 5 ans. Ici, 5 millésimes sont donc classés de 2022 jusqu’à 2026. « En 2026, tout est remis à plat » mentionne Maxime Saint-Martin.   

Infos pratiques !

Retrouvez l’intégralité du classement Crus Artisans Médoc en ligne sur crus-artisans.com

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