Claude Olive n’a pas l’intention de substituer sa métropole à l’EPCI basque


photos F. D.

Claude Olive n'a pas l'intention de substituer sa métropole à l'EPCI basque

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 15/03/2016 PAR Felix Dufour

Oui, en ce dimanche printanier le maire d’Anglet est allé faire une apparition au défilé de clôture des fêtes patronales de la Saint-Léon, mais a renoncé en soirée à assister au match couperet de hockey qui allait conduire l’Hormadi cher à la ville en finale. Un discours d’investiture ça se prépare surtout dans le contexte politique actuel.

Car le lendemain, sur les coups de 18 heures, au pied de la tribune occupée par les cinq maires, le nom de Claude Olive a été égrené à vingt-sept occasions lors du dépouillement de ce vote (27 sur 29, deux votes nuls). Les élus socialistes – Guy Mondorge (Anglet), Colette Capdevielle, Henri Etcheto (Bayonne) et Marie-Jo Espiaube (Boucau) — avaient décidé de ne pas participer. À l’issue du dépouillement, le président par intérim – et maire de Biarritz — Michel Veunac assortissait la proclamation d’un abrazzo chaleureux au nouveau président avant d’empocher la première vice-présidence. Claude Olive lui aura eu une pensée vraisemblablement pour le dernier président angloy Alain Lamassoure, entre 1995 et 2001 et pour son parcours…
Cet ancien élève du lycée professionnel de Cantau est élu RPR sur une liste d’Union avec l’UDF au Conseil municipal d’Anglet en 2001, il en est l’adjoint jusqu’en 2008 et devient le leader de son groupe. Il devient conseiller général d’Anglet nord, son quartier, en 2011 et est élu maire en 2014.

« C’est avec beaucoup d’humilité que je m’installe dans les fonctions, ou plutôt la mission de président de l’ACBA, dit-il en préambule la gorge un peu serrée par l’émotion. Une humilité d’autant plus indispensable que les défis que nous devons relever sont immenses. Au nom de l’intérêt général, nous devons en effet rassembler nos énergies pour travailler à améliorer la qualité de vie des 130 000 habitants qui composent notre agglomération et qui attendent que nos villes travaillent ensemble et définissent les stratégies d’une action performante. C’est ce que nous avions engagé avec le schéma de mutualisation, hélas aujourd’hui pour le moins stoppé avec l’émergence du débat de l’EPCI unique. Les priorités, nos priorités, vous les connaissez puisqu’elles ont été élaborées ensemble dès notre élection en mars 2014… »

Et Claude Olive de les rappeler, avec priorité à la mobilité et les déplacements, problème majeur du territoire de l’ACBA, le développement économique, l’enseignement supérieur et la recherche, l’aménagement d’espaces communautaires avec une politique de logement ambitieuse, la cohésion sociale, l’écoresponsabilité et le développement durable, urgence absolue dans une période où le dérèglement climatique peut impacter les territoires et enfin la gestion et la gouvernance de l’eau.

L’élaboration, la construction d’un projet métropolitain » Vous l’avez compris, ce que je veux, ce que nous nous engagions totalement dans l’élaboration de notre projet métropolitain. Ce que je veux, poursuit Claude Olive, c’est que nous construisions une métropole « stratège » sur le plan local et régional, mais en même temps une métropole de proximité respectant les communes et les maires, respectant les communes et le bloc communautaire pour le développement local. Notre agglomération doit rester « la Ville des villes » comme nous l’indiquions lors de la présentation de notre projet d’agglomération. Pour cela, elle doit continuer d’exister et être le cœur de chauffe de notre territoire Pays basque. Je regrette amèrement que le débat lancé par le gouvernement actuel — NDLR le projet porté par Pierre-André Durand, le préfet des Pyrénées-Atlantiques — sur la création d’un EPCI unique ait contribué à casser la dynamique territoriale que nous avions collectivement engagée. Je le dis une nouvelle fois devant vous et cette fois-ci en tant que président de l’ACBA, nous n’accepterons pas la mise en place à la va-vite de cet EPCI unique et inique. Les deux raisons en sont la gouvernance et la fiscalité. Notre collectivité sera donc le fer de lance d’un projet alternatif permettant au Pays basque d’asseoir sa représentativité institutionnelle tout en préservant nos équilibres territoriaux. »

ACBA Etche Olive

À la droite du nouveau président, Jean-René Etchegaray (à gauche sur notre photo) semblait absent. Il sait que cet établissement public de coopération unique Pays basque plus connu sous le nom d’EPCI refusé par les quatre autres maires de l’ACBA l’a mis en minorité et conduit à sa démission. Dans le même temps, l’ancien avocat est président du Conseil des élus qui militent activement pour cet EPCI. Créé en février 1995, ce Conseil des élus porte le projet de territoire et constitue une force de proposition et d’intervention auprès des institutions partenaires, telles que le Conseil départemental, le Conseil régional, l’État ou l’Union européenne. Les dix premières années, ce Conseil s’est investi principalement dans l’élaboration du schéma d’aménagement et de développement du Pays Basque, la négociation et l’animation de contrats et procédures nécessaires à sa mise en œuvre.

Depuis 2005, le Conseil des élus porte l’actualisation du projet (démarche Pays Basque 2020 menée avec le Conseil de Développement) et travaille à la concrétisation de ce nouveau projet. Pour lui, l’EPCI était un rendez-vous à ne pas manquer et il s’est investi, depuis Hasparren à travers des réunions de commissions à élaborer le projet. C’est la pierre d’achoppement, on l’aura compris, et nous en avons fait état, de la majorité des maires de l’ACBA.

À titre consultatif, 158 communes auront voté, 112 pour, 45 contre, 1 indécise (Esterençuby). Dès ce mois-ci et jusqu’en juin, toutes les communes vont repasser par la case vote. Partisans et adversaires depuis la création du projet alternatif des maires opposés à l’EPCI ont battu la campagne pour inverser ou confirmer les premiers résultats. Le préfet avait défini les règles du jeu de sa mise en place : une majorité de communes correspondant à plus de la moitié de la population du Pays basque. Mais il ne fait pas de doute que la détermination du nouveau président pour reconsidérer les plans du préfet laissait penser que cet ACBA new-look ne s’installait pas pour une durée de vie de dix mois.

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