Blaye (Gironde) : le Maire et les habitants s’inquiétent du sort de la sous-préfecture


Christelle Perdriau

Blaye (Gironde) : le Maire et les habitants s'inquiétent du sort de la sous-préfecture

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/09/2008 PAR Solène MÉRIC

L’arrêté ministériel du 20 mai 2008, publié au Journal Officiel du 25 juin, prévoit qu’à Blaye comme dans 114 autres sous-préfectures de France, le sous-préfet pourrait être remplacé par un conseiller d’administration. D’après le Secrétaire d’Etat à la Fonction publique, André Santini, ce sont aux Préfets de faire des propositions au Premier Ministre « pour la fin Novembre ». « Il y a des services qui peuvent être parfaitement fusionnés, d’autres qui sont moins flagrants » a-t-il déclaré en début de semaine sur BFM. Ce sera donc au Premier ministre de procéder aux arbitrages. Ces déclarations ne sont pas pour rassurer Denis Baldès, le Maire de Blaye qui considère que ces jumelages « par services » ne seraient qu’une première étape vers le jumelage complet d’arrondissements entrainant leur transformation en territoire de second rang. Aux déclarations de Claude Guéant, Secrétaire général de l’Elysée, qui tente de calmer les craintes en précisant que malgré la nomination éventuelle de conseillers d’administration « il n’y a aucun plan de fermeture » des sous-préfectures, M. Baldès pose la question de savoir « pourquoi dans certaines circonscriptions, le Sous-préfet serait remplacé par un conseiller d’administration, si au final ils sont « pareils » et remplissent les même fonctions ?».

La crainte de devenir un « territoire de deuxième zone »Mobilisation à la Mairie de Blaye
La crainte principale pour M. le Maire est que derrière cette modification « se concocte » un déclassement inavoué du territoire. « Blaye risque de ne devenir qu’une annexe de la sous-préfecture de Libourne, un arrondissement de seconde zone ». Cette perspective inquiète sérieusement Denis Baldès. « Le Maire est le mandat élu qui a le plus de responsabilités, à la fois administratives et pénales, or il n’est pas forcément formé à tous ces pouvoirs. Le sous-préfet a une fonction de conseil et de facilitateur auprès des élus, or si l’arrondissement de Blaye qui compte 65 communes, devient une annexe de celui de Libourne, le sous-préfet ne pourra pas être disponible de manière satisfaisante pour l’ensemble des deux arrondissements, ce qui peut indirectement faire courir un risque aux Maires et à la bonne gestion de leur commune ». Il rappelle également qu’au regard de son statut, le sous-préfet incarne l’unité et la neutralité de l’Etat, il exerce donc un rôle de médiateur et d’arbitre permettent d’écarter les ambitions politiques de certains élus pour se concentrer sur la résolution des problèmes eu égard au seul intérêt général.
Autre sujet d’inquiétude : les conséquences sur les autres services d’Etat présents dans la ville, à savoir le lycée, l’hôpital, et la gendarmerie. « La nouvelle carte judiciaire prévoit déjà de nous retirer le Tribunal de commerce et le Tribunal d’instance en 2009 et 2010, si on y ajoute la sous-préfecture, cela remet d’avantage en cause l’égalité de traitement des administrés du pays et tend à créer des territoires de deuxième classe en déperdition. » Malgré la bonne volonté des Maires à développer le territoire, il prédit que la tâche ne devienne de plus en plus difficile si « l’Etat ne cesse de casser les pièces maîtresses de ce développement » que sont les services publics.

« Un grand manque pour le Nord-Blayais »
Le désengagement de l’Etat est aussi une inquiétude pour une partie des habitants de Blaye. Selon Jean, retraité, «si on retire la sous-préfecture, c’est un service de plus qui disparaît et bientôt, il n’y aura peut-être plus rien et c’est inquiétant pour les petites villes » et son épouse de rajouter, « c’est dommage aussi pour l’image de la ville ». Pour les plus jeunes, c’est l’aspect pratique qui prime : « si la sous-préfecture de Blaye devait disparaître, ça pourrait poser un problème en terme de proximité. Pour retirer les différents papiers comme la carte grise par exemple, il faudrait aller à Libourne ou peut-être à Bordeaux » s’inquiète Eloïse. Enfin, Martine 54 ans, considère que « la disparition de la sous-préfecture sera un grand manque pour le Nord blayais qui est déjà un territoire enclavé ». De plus, elle s’inquiète de l’absence de représentant de l’Etat à proximité de la centrale nucléaire et estime que « cet élément plaide en faveur du maintien de la sous-préfecture à Blaye tout autant que les notions de proximité, de territoire et du maintien du service public ».
On le voit le sort de la sous-préfecture est un sujet qui inquiète d’autant que ce sentiment d’abandon se conjugue à de la méfiance. L’absence de consultations et d’informations claires des élus de la part les instances de l’Etat ne sont pas de nature à les rassurer sur l’avenir de leur arrondissement.

Solène Méric

Lire aussi article Aqui : Aquitaine: Huit sous-préfectures menacées de déclassement… et les élus en colère par Marie-Paule Mémy
Photos: Aqui! et Mairie de Blaye, Christelle Perdriau

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