Sa rencontre avec le Flamenco, Prisca Briquet la décrit comme « une gifle ». « Bien sûr j’avais déjà vu et entendu du flamenco avant, mais en 2004, on m’a demandé un reportage photo sur un concert. Je l’ai vécu comme une révélation ! » Depuis, le flamenco ne l’a pas lâchée…. « Mais je suis toujours en apprentissage » précise-t-elle. Son objectif, « avoir le regard le plus pertinent sur le flamenco, ne pas trahir l’artiste » qu’elle photographie. C’est pourquoi avant de faire les photos, elle cherche toujours à savoir ce que l’artiste a voulu dire. « Je ne veux pas passer à côté de sa démarche artistique, et la restitution de l’image doit également être une impulsion à l’échange », insiste-t-elle.
Un travail de « photographisme »
Quant à son « style », il s’explique en partie par son passé professionnel dans le domaine du design industriel. « Pour moi la photo est un média, comme un dessin, une peinture… mais, pour moi ce qui fonctionne le mieux avec le flamenco, c’est le style graphique. Je travaille mes images différemment que ce que ferait « un vrai photographe ». J’aime la force, les contrastes, j’ai tendance à sortir les fioritures pour aller à l’essentiel… » Un travail de « photographisme » qui passe principalement par un traitement numérique, qui peut, selon les photos, durer 2 à 4 heures, « même s’il met déjà arrivé de travailler jusqu’à 20h sur certaines d’entre elles… » Ce temps de travail « dans une bulle », elle l’apprécie particulièrement, et le choix du grand format n’y est pas étranger, « ça me renvoie à des moments intimes… ».
Quant à la scénographie de ces images XXL, elle la présente comme « jouer avec le rapport d’échelle ». En effet, avec la perspective du bout de la rue, les photos les unes à côté des autres, apparaissent comme une grande fresque et plus on se rapproche plus les volumes se détachent.
Ou comment mettre le détail de l’instant en gros plan.