Quand on regarde avec attention, la position de Luxey sur le petit schéma disponible sur le site du festival, le village semble être isolé du reste de la civilisation par au moins 40 minutes de voiture. Mais celui qui s’est déjà aventuré à Musicalarue sait que les plaisanteries faciles n’ont pas lieu d’être. Car si la population passe d’environ 700 à 40000 en un week-end, tout a été fait pour intégrer au mieux le festivalier citadin dans cet « environnement hostile » que peut être le village landais. Et au lieu de s’installer tranquillement aux abords des habitations comme le font la plupart des festivals de cette taille, l’enceinte du festival a intégré la place du village et son église depuis les premières années. Il en résulte une ambiance toute particulière, très bien servie par une organisation qu’on imagine complexe, où les habitants et les commerçants circulent librement au milieu des amateurs de musique. On appelle ça le métissage.
Des saltimbanques et des fanfares
En trois jours, ce ne sont pas moins de 70 groupes et fanfares qui enflammeront, souvent plusieurs fois, les scènes thématiques du festival. Un peu plus loin, un espace spécifique a été créé autour du château d’eau pour accueillir la quinzaine de troupes de théâtre et d’arts de la rue. Avec une majorité d’artistes issus du Sud Ouest, Musicalarue ne rechigne pas sur la diffusion de la culture régionale. En dehors des stars évidentes de la chanson (Bernard Lavilliers, Camélia Jordana, Les Hurlements de Léo, Les Ogres de Barbacks, Raoul Petite, Zaz, Oldelaf…), on trouvera donc une armada de groupes moins connus avec une forte dose de gascons (la compagnie Lubat en tête mais aussi le JOSEM, les Sans-Soucis ou les Frères Brothers). Côté rock et électro, d’autres français s’imposeront au nom du pluralisme musical : Les Tambours du Bronx (des bourguignons contre toute attente), La Phaze, Chinese Man, Punish Yourself, The Hyènes, Lilly Wood & The Prick, Nasser, Corleone… Si la programmation est à 80% hexagonale, on n’oubliera pas de s’encanailler avec nos facétieux amis francophones de Belgique (Arno, Été 67, Stromae). Les quelques groupes s’exprimant dans une langue étrangère étant venus pour jouer la carte de la fusion entre inspiration traditionnelle et musique moderne : les Barcelonais de Che Sudaka, Jaqee l’Ougandaise, les anglais Drunken Balordi mais aussi le new-yorkais Blitz The Ambassador mélangeant rap et jazz ou la fanfare allemande du Mardi Gras Brass Band.
Thomas Guillot
Festival Musicalarue du 12 au 14 août à Luxey (40)
Prix : 27/29 euros pour un soir, 40/42 pour deux et 55/58 euros pour le pass trois jours
Camping gratuit, navettes nombreuses, restauration sur place
Crédit photo : Musicalarue