Anglet pleure sa base navale dissoute


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Anglet pleure sa base navale dissoute

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Publication PUBLIÉ LE 06/07/2015 PAR Felix Dufour

 Triste cérémonie donc en cette fin de matinée de lundi à l’occasion de la dissolution de la base navale de l’Adour présidée par le vice amiral d’escadre Emmanuel de Oliveira, commandant la zone et l’arrondissement maritime Atlantique, préfet maritime Atlantique et au cours de laquelle le capitaine de frégate Xavier Picut, commandant la marine à Bayonne et la base navale de l’Adour, lui a remis symboliquement le fanion de la base navale après une dernière cérémonie des couleurs.

De nombreuses personnalités civiles et militaires, dont le commandant Roussille qui en fut le premier commandant il y a 32 ans, s’étaient associées à cette manifestation. Ainsi notait-on le contre-amiral Beauchesne, commandant de la Marine à Bordeaux, le général Liot de Nortbecourt, délégué miitaire départemental; le colonel Delpit, chef de corps du 1er RPIMa; le capitaine de frégate Miguel Tato Porto, commandante naval de San Sebastian; le préfet Durand, le sous-préfet de Bayonne Dalennes; la député Sylviane Alaux, le maire d’Hendaye, Kote Ecenaro et les représentants des maires de Bayonne, d’Anglet et Saint-Jean-de-Luz

La longue histoire de la marine sur la Côte basqueAvant que ne soit baissées les couleurs en présence d’un piquet d’honneur de marins sous le commandement de la capitaine de corvette Christelle Haar, le vice-amiral de Oliveira a retracé l’histoire de cette base navale de l’Adour inaugurée en 1983 sur son site actuel. « Elle est l’héritière d’une longue histoire de la marine nationale au Pays Basque. Effectivement, dès le 19 ème siècle des bâtiments sont stationnés à Hendaye à la station navale de la Bidassoa pour affirmer la souveraineté française et régler les différents entre pêcheurs français et espagnols, rappelait-il.  L’un des commandants les plus célèbres de cette période reste le lieutenant de vaisseau Julien Viaud, plus connu sous le nom de Pierre Loti. »
Durant la seconde guerre mondiale, les marins de la station navale, avec les pêcheurs de Saint-Jean-de-Luz, organisent le départ des résistants français et des réfugiés fuyants l’avancée des nazis. Après avoir été dissoute, la station navale de la Bidassoa est rétablie en février 1945. En 1959, la convention franco-espagnole renforce le rôle des commandants des bases navales au delà du seul domaine des pêches.

En 1973, la création d’une brigade de gendarmerie maritime renforce les pouvoirs du commandant de la station navale. L’envasement de la baie de Sokoburu et la recherche par la délégation générale de l’armement (DGA) d’un site pour accueillir ses nouveaux patrouilleurs contribueront à la décision d’installer une base navale moderne et pratique sur la rive gauche de
l’Adour. Le 7 janvier 1983, le commandant de la station navale de la Bidassoa devient commandant de la marine à Bayonne et commandant de la base navale de l’Adour (BNA). Le 1 er septembre 1983, les deux patrouilleurs « Athos » et « Aramis »accostent pour la première sur les quais et ils seront rejoints en 1988 par la brigade de gendarmerie maritime.
« Point d’appui essentiel dans le sud-ouest pour l’action de l’Etat en mer, la Base navale Adour a participé à de
nombreuses opérations de secours en mer ou de lutte contre les pollutions, ajoutait le vice-amiral. Le « Prestige », ou plus
récemment le « Luno » en sont des exemples. La base navale encadre les préparations militaires « marine » de Bayonne et de Tarbes, permettant ainsi à des milliers de jeunes du sud-ouest de découvrir la marine. »

Vendredi, en début d’après-midi, les patrouilleurs de surveillance de site (PSS) « Athos » et « Aramis » ont franchi pour la dernière fois l’embouchure de l’Adour pour rejoindre Cherbourg leur futur port base. Quant à la base navale de l’Adour, elle terminera, jusqu’au 1er octobre, la fermeture de ses installations. Une antenne marine nationale composée de six personnes perdurera après cette date pour traiter les affaires transfrontalières avec les autorités militaires espagnoles. Les préparations militaires continueront.

fanion base.

La tristesse de la ville d’AngletLes élus de la Ville, ayant appris la fermeture de la Base navale dès ce lundi, souhaitaient exprimer toute leur reconnaissance à ses personnels en organisant une réception d’adieu. L’occasion pour Jacques Veunac, premier adjoint en remplacement de Claude Olive en convalescence, d’envoyer quelques torpilles au gouvernement initiateur de ce désarmement: « Avec toutes  ces dissolutions, ces réorganisations incessantes depuis les années 1990, nous pouvons et nous devons, nous interroger sur le degré de capacité opérationnelle de nos armées. La grande muette ne proteste pas, ne manifeste pas, s’accommode des maigres moyens qu’on lui attribue, et fait au mieux avec peu ».

Et de lancer une citation du Général de Gaulle au président Roosevelt en 1945 : «  Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde « . Avons-nous encore les capacités de respecter ce pacte ? Les patrouilleurs de surveillance « Athos » et « Aramis » de la base navale Adour,  soi-disant à bout de souffle, les deux derniers à coque en bois, poursuivront leur carrière au sein de la gendarmerie maritime, entraînant la fermeture de la base navale Adour d’Anglet qui a  trente-deux ans d’existence ». Il concluait: merci de nous avoir transmis votre raison d’être qui se retrouve dans votre devise :« Honneur, Patrie, Valeur, Discipline »
Il y aura un bien grand vide autour du monument aux morts d’Anglet lors des prochaines cérémonies du 14 juillet sans les p’tits gars de la marine et leur capitaine de corvette Christelle Haar.

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