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PUBLIÉ LE 04/09/2008 PAR Nicolas CésarAqui! : A l’heure où chaque jour la mondialisation soumet à rude épreuve notre modèle économique et social, quelle place faut-il accorder au management des ressources humaines ?
Alain Rousset : L’importance du coût du travail dans le choix d’une délocalisation est généralement surestimée. Celui-ci s’impose comme facteur décisif lorsque tous les autres déterminants concernant la qualité de l’infrastructure, l’abondance en ressources et en capital, la qualification de la main d’œuvre , etc., sont réunis.
Les ressources humaines peuvent par conséquent être un facteur différenciateur crucial dans les marchés de plus en plus concurrentiels d’aujourd’hui. Or nous n’avons pas suffisamment incorporé dans nos politiques l’importance de la formation professionnelle continue. Indispensable à tout parcours de vie, elle apparaît trop souvent comme un accessoire : réponse hâtive à un plan de restructuration, réaction conjoncturelle d’adaptation d’une entreprise à son marché, mobilisation contrainte d’une force de travail sur une nouvelle technologie, espérance de trouver un travail pour un chômeur, attente d’une deuxième chance, adjuvant pour changer d’orientation… A toutes ces questions, la formation professionnelle continue répond. Elle représente un bénéfice majeur qui offre tout l’appareillage nécessaire au maintien et au développement de notre présenceactive dans un monde qui n’en finit pas de changer, de courir vers le futur. Ce bénéfice est un capital que nous devons faire fructifier : organisons la formation professionnelle comme le sang des nouveaux métiers, comme le nerf de la compétitivité.
@! : Le développement durable appliqué à l’entreprise : l’Aquitaine prend en compte ce débat; au-delà d’une journée de réflexion de haut niveau, comment pensez-vous encourager et fédérer les initiatives ?
Alain Rousset : Le Conseil régional d’Aquitaine mène, depuis 10 ans, une politique très volontariste en faveur l’action économique et de l’emploi. Il y consacre plus de 14% de son budget annuel. L’objectif est de favoriser le développement d’emplois durables et compétitifs dans un contexte de mondialisation de l’économie de plus en plus complexe.
Avec l’adoption de son Agenda 21, le 28 janvier dernier, le Conseil régional s’est inscrit dans une démarche de responsabilité sociale. Ainsi dans le cadre de sa compétence lié au développement économique des démarches sont menées en direction des entreprises pour favoriser l’innovation comme moteur du développement durable. La Région s’est fixé comme objectif de rendre accessible et pertinent la démarche de Responsabilité Sociale pour toutes les entreprises et plus particulièrement pour les TPE et les PME.
En effet, la compétitivité de nos territoires, à l’échelle européenne et internationale, se joue aussi sur la capacité d’anticipation des mutations socio-économiques des entreprises. Avec l’adoption d’une approche efficace en matière de Responsabilité sociale, les entreprises diminuent les risques, s’offrent de nouveaux débouchés et améliorent leur réputation et celles de leurs marques.
Alors qu’un consensus grandissant se dégage autour du lien entre la responsabilité sociale et la réussite d’une entreprise, le World Business Council for Sustainable Development a souligné qu’une stratégie cohérente de Responsabilité Sociale des Entreprises, fondée sur l’intégrité, des valeurs solides et une approche à long terme, procure des avantages commerciaux évidents aux entreprises et contribue au bien-être de la société.
Cette Journée de l’Economie en Aquitaine doit être l’occasion de nous permettre collectivement de mieux aider les entreprises à concilier leur compétitivité avec leur responsabilité sociale et garantir ainsi un développement économique durable de l’Aquitaine.
