Les agriculteurs Périgourdins interpellent la restauration hors foyer sur l’origine des produits


Claude Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/07/2015 PAR Claude-Hélène Yvard

Ce matin, dans Périgueux, les syndicats agricoles FDSEA, JA et FDPL (producteurs de lait) ont conduit une nouvelle action. Ils ont ciblé cette fois, la restauration hors foyer. Les rendez vous avec deux structures, le restaurant de la cité aministrative et le service restauration du centre hospitalier, avaient été programmés quelques jours à l’avance. « Le principal objectif de cette action est que nous parvenions à faire comprendre tant aux responsables qu’aux consommateurs de la restauration hors foyer l’intérêt de consommer des produits locaux. Le mot d’ordre, c’est information et sensibilisation. Nous sommes aussi là pour comprendre les contraintes des responsables dans la difficulté de s’approvisionner en produits locaux. Pourquoi est il difficile d’avoir des fruits et légumes produits en Dordogne ou du porc, du veau français, » explique Sandrine Gaillard, secrétaire générale de la FDSEA de la Dordogne. Les syndicats agricoles font le constat suivant : 87 % de la volaille servie en restauration hors foyer est importée, et 75 % de la viande bovine. 

Viande française et légumes aux origines multiples C’est ainsi, qu’une cinquantaine d’agriculteurs est allée au restaurant de la cité administrative. Premier bon point, au menu ce jour, du veau de la Sobéval (entreprise locale). Les agriculteurs regardent les cahiers d’approvisionnements : les viandes servies sont majoritairement d’origine française, ils n’en est pas de même pour les fruits et les légumes. Ils viennent en grand nombre d’Espagne, de Belgique. Parmi leurs principales revendications, les agriculteurs souhaitent que l’origine des produits soit systèmatiquement indiquée. Ce n’est obligatoire que pour la viande bovine. Les agriculteurs ont ensuite pris la direction du centre hospitalier de Périgueux en distribuant des tracts aux passants.


Modifier le code des marchés publicsA l’hôpital, ils ont été reçus par Anne- Marie Roumagnac, directrice des achats et représentant le directeur absent et par Alain Billat, responsable du service restauration. Le centre hospitalier, qui dispose de 1000 lits dont 540 en EPHAD, sert 4000 repas par jour. Il a son propre service de restauration qui emploie 72 personnes, hors diététiciens, un choix politique que la direction  veut conserver. La cuisine hospitalière de Périgueux représente un budget de deux millions  d’euros par an.  La directrice des achats évoque les contraintes budgétaires et juridiques.  » Le premier obstacle, c’est le code des marchés publics, qui est aujourd’hui européen. Le critère  de proximité n’entre pas en ligne de compte. Ensuite, il faut que je tienne mon budget et sur le prochain, je dois réaliser 5 % d’économies sur l’ensemble de mes achats (textiles, matériels de santé, consommables, denrées alimentaires). Nous fonctionnons avec d’autres établissements en groupement d’achats. Pourtant dans nos arbitrages dans le choix de nos fournisseurs, la qualité intervient pour 60 % et le prix à hauteur de 40 %. » 
Parmi leurs revendications, le milieu agricole souhaite une modification  du code des marchés publics afin de favoriser un approvisionnement en local. Le coût des matières premières pour un repas servi à l’hôpital est de 2 euros, un chiffre qu’Anne Marie Roumagnac ne peut dépasser. 

Fraises de Dordogne, charcuterie de Boulazac Le centre hospitalier a encore quelques latitudes dans le choix de certains produits. « Nous avons signé un accord cadre avec des fournisseurs locaux. Nos fraises, fruit emblématique de notre département sont produites en Dordogne. Toute la charcuterie provient d’une entreprise boulazacoise en banlieue de Périgueux, précise Alain Billat. La délégation d’agriculteurs termine cette rencontre par l’inspection des cuisines et  Le lait vient des campagnes françaises, l’origine du veau est plus incertaine, la langue de boeuf vient du Brésil, les légumes majoritairement d’Espagne.

Cette deuxième journée d’action aura eu le mérite d’engager le dialogue avec deux secteurs d’activités qui ne se connaissent pas et peut être étudier quelques solutions locales. Les agriculteurs ont par exemple souhaité faire partie de l’association qui gère le restaurant de la cité administrative. Ils ont également promis de « maintenir la pression » tout l’été. La semaine prochaine, ils ont « rendez -vous » avec les politiques.  

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