A Sciences Po Bordeaux, on pratique « la discrimination positive régionale »


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A Sciences Po Bordeaux, on pratique "la discrimination positive régionale"

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Publication PUBLIÉ LE 06/11/2008 PAR Nicolas César

« Sciences Po Bordeaux, je le peux parce que je le veux ». Depuis 2004, l’Institut d’études politiques (IEP) de Bordeaux, qui fête cette année ses 60 ans, a mis en place,  une opération de « discrimination positive » pour ouvrir cette école « élitiste » à une population, qui n’a pas, socialement ou géographiquement, coutume d’accéder à une formation de ce type. Concrètement, cela se traduit, dans un premier temps, par une campagne d’information dans quinze lycées aquitains, d’octobre à novembre. « Là, on s’aperçoit que beaucoup de lycéens ne connaissent même pas l’existence de Sciences Po. Ou alors, ils s’imaginent que c’est une école qui forme des hommes politiques », souligne Ibrahim Ndiaye, le coordonnateur du dispositif. « Quand j’ai découvert que les cours étaient aussi diversifiés à Sciences Po (culture générale, économie, histoire, droit…, ndlr), j’ai su tout de suite que c’est ce que je voulais faire », confirme Gabriel, 19 ans, un ancien du lycée Val de Garonne, dans le Lot-et-Garonne, qui vient d’être admis à l’IEP.

« Sans la prépa, je n’y serai pas arrivé »

Ensuite, pour les lycéens intéressés, Sciences Po, avec le conseil régional d’Aquitaine, offre 30 heures d’enseignements pour préparer le concours d’entrée (à Bac +0). Les cours sont donnés par leurs professeurs de lycées et portent sur les trois épreuves : composition sur un thème d’actualité, histoire-géographie, langues (anglais, espagnol…). Des cours gratuits, alors que les « prépas » d’été sont nombreuses dans le privé. « Sans cette « prépa », je n’y serai pas arrivé. Les professeurs nous ont appris à faire de bons plans de dissertations, une méthodologie, qui nous permet de réussir », avoue Yannis, du lycée Elie Faure à Lormont, un lycée au cœur de la cité, dans la banlieue bordelaise. Par ailleurs, des tuteurs volontaires, des étudiants de Sciences Po Bordeaux, les aident également dans leur préparation.

Et, après quatre ans d’expérience, les résultats sont là. 110 lycéens ont été présentés en 2006, 9 ont été reçus. Cette année encore, ils étaient 7 admis. Des statistiques encourageantes pour un concours sélectif, qui ne retient que 120 élèves sur 1800 candidats. « C’est formidable. Cette opération nous permet de « dévier » la trajectoire sociale de ces jeunes issus de milieu défavorisés, de leur offrir un avenir et des raisons d’espérer », se félicite Francine Burlaud, professeur de lettres au lycée Elie Faure à Lormont, classé en ZEP (zone d’éducation prioritaire).

Nicolas César

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