Depuis les années 1970, la chaux et les enduits naturels ont retrouvé leurs lettres de noblesse, en particulier pour le secteur de la rénovation des bâtiments historiques et plus récemment de la décoration. A Saint Astier, au coeur de la vallée de l’Isle, les fours à chaux font partie depuis 150 ans du paysage. A 22 mètres sous terre, une entreprise exploite depuis près d’un siècle, une chaux d’une qualité exceptionnelle. La qualité de la chaux est réputée en dehors des frontières du Périgord, si elle a été utlisée récemment pour la rénovation du château de Monbazillac, elle a été utilisée au Grand Palais à Paris, ou encore lors du chantier de rénovation de la forteresse de Massada en Israël.
De nos jours, les chaux de Saint Astier, ce sont trois usines la Safa et Cimchaux pour la chaux pure et la Dordognaise pour les enduits et une structure pour la commercialisation, la Cesa (chaux et enduits de Saint-Astier). Elles constituent un groupe à caractère familial détenues par trois familles de chaufourniers et emploient 130 personnes localement. Plus d’un siècle et demi après la découverte de la composition particulière du calcaire de Saint-Astier, les « chaux de St Astier » sont devenus les premiers producteurs français indépendants. « Nous représentons un tiers du marché français de chaux naturelle.
Notre clientèle est professionnelle, principalement des négoces de matériaux de construction et des artisans. Notre chiffre d’affaires annuel, autour de 28 millions d’euros est stable, malgré un ralentissement ressenti au cours de la période 2008-2009. Nous réalisons 10 % à l’export. Une des pistes de développement concerne le secteur de la décoration, » précise Antoine Bastier, PDG des chaux.
Voyage à 22 mètres sous terreAutre particularité voulue par l’équipe dirigeante, l’usine à chaux se visite en période estivale, le mercredi matin, après réservation préalable auprès de l’office de tourisme. Les visites sont limitées à 30 personnes. C’est ainsi que le public peut découvrir la carrière souterraine et un type d’extraction devenu rare en France. Six personnes travaillent à l’extraction. On procède encore à des tirs d’explosif, deux jours par semaine. A 22 mètres sous terre, le visiteur découvre un dédale de galeries. Un plan permet de se situer et de savoir les parties exploitées ou non. La température entre 12 et 13 ° est constante été comme hiver. La carrière s’étend sur une trentaine d’hectares. On estime encore à une centaine d’année les possiblités d’exploitation.
Entre 300 et 400 tonnes de calcaire par jour Chaque jour, entre 300 et 400 tonnes de calcaire sont extraites, ce qui permet d’obtenir entre 150 et 200 tonnes de chaux. Une installation fixe de concassage et de criblage assure un approvisionnement des fours en pierre de granulométrie régulière. Certains débris ne sont pas utilisables pour la fabrication de la chaux, car ils ne peuvent pas aller dans les fours. Ils servent de remblais mais les dirigeants sont actuellement à la recherche de solution pour valoriser ces reliquats non exploitables, ce qui impliquerait de nouveaux investissements.
La cuisson de la pierre calcaire est réalisée en four droit, à une température de 950 ° C. Le combustible employé est du charbon. Il provient du Pays de Galle. La cuisson du calcaire produit la « chaux vive ». Une cuisson spécifique permettra de produire une chaux présentant une résistance et une blancheur déterminée.