2013-2014, une croissance tumultueuse pour le Groupe Coopératif Maïsadour


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2013-2014, une croissance tumultueuse pour le Groupe Coopératif Maïsadour

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/12/2014 PAR Solène MÉRIC

Sur cet exercice 2013-2014, Maïsadour aura joué de malchance : un accident politique, une crise climatique, le tout surplombé par un contexte de consommation à la baisse… Des événements difficilement prévisibles pour le groupe. La météo d’abord, avec ses trombes d’eau, aura causé une collecte particulièrement difficile dans les Landes. «Sur le maïs, nous avons enregistré 30% de production de moins que ne le prévoyaient nos carnets de commande. Il a donc fallu aller chercher du maïs ailleurs, et plus cher pour pouvoir tout de même fournir nos clients, et ainsi les conserver pour les années avenir», explique Thierry Zurcher. Autre conséquence météorologique, 25% de la production de semence n’était pas non plus au rendez-vous.

Ukraine: « notre analyse de départ était la bonne »L’Ukraine ensuite. Maïsadour, y développe en effet sa présence depuis plusieurs années, car insiste Thierry Zurcher, «sur les semences, il y a deux grandes zones stratégiques où il faut être présent : la France et l’Allemagne, et l’Ukraine et la Russie. Nous sommes présents sur ces deux zones, avec d’ailleurs l’inauguration d’un second séchoir en Ukraine au mois d’août dernier.» Pas de regret donc sur les choix stratégiques, d’autant que sur les pays de l’Est, le groupe coopératif ne cesse de gagner des part de marchés, y compris en Russie. «Au-delà des aléas politiques, notre analyse de départ était la bonne» réaffirme Michel Prugue.
Pourtant, la conjoncture Ukrainienne a bien pesé sur les résultats du groupe coopératif landais ; non pas directement en raison des conflits, mais de leurs conséquences financières sur les investissements lancés par Maïsadour, avant le début des tensions. «La crise politique a causé une dévaluation de 50% de la monnaie locale, ce qui a rendu nécessaire pour nous de créer une provision pour risque de change à hauteur de 14 M€ », précise le Directeur général. «Si nous n’avions pas eu besoin de faire cette provision, le résultat net serait, comme le chiffre d’affaire et le résultat brut d’exploitation, en hausse. Une hausse estimée à 2,4% », poursuit-il.
Enfin, un troisième élément vient expliquer, selon Thierry Zurcher, un résultat décevant pour la coopérative ; l’intégration au sein du Groupe de deux sociétés de saumon et de poissons blancs rachetées à la barre du Tribunal de commerce qui ont nécessité «une remise à plat complète et une restructuration de l’activité saumon.» Autre secteur en cours de retournement, l’activité traiteur qui a subit de plein fouet la crise du « horse gate », sans vraiment parvenir à s’en relever.

Michel Prugue, Président du Groupe Coopératif Maïsadour (à droite) et Thierry Zurcher, son Directeur Général (à gauche)

« La résilience du modèle »Pour autant, les raisons de se satisfaire sur cet exercice 2013-2014 restent néanmoins nombreuses assurent en choeur Président et Directeur général du Groupe Coopératif. D’abord, on l’a dit, le succès à l’international sur les semences. Ensuite, «les très bons résultats sur la nutrition animale, avec Sud Ouest Aliment, issu d’une politique d’alliance entre coopératives», et désormais leader dans la région avec 32% de part de marché. Enfin, autre belle progression mise en avant par les responsables de Maïsadour, celle de Fermiers du Sud-Ouest, avec notamment la marque St Sever, là encore résultat d’une alliance entre plusieurs coopératives du bassin de production Landes, Gers et Périgord. A noter aussi, «une collecte, très belle et très abondante sur les légumes», et «le vrai succès» du Jambon de Bayonne porté par la marque Delpeyrat.
Au total, un certain nombre de succès et le maintien d’un équilibre entre amont et aval des productions du groupe qui démontrent bien, selon Michel Prugue, «la résilience du modèle Maïsadour, et l’agilité organisationnelle et de résistance pour passer le cap».

Maïsadour et Vivadour, vers « une identité partagée »?Au sujet des alliances, Michel Prugue a saisi l’occasion de l’assemblée générale pour livrer les réflexions en cours autour d’un nouveau projet commun avec la coopérative Vivadour. Si un certain nombre d’outils et de moyens sont déjà mis en place de manière partagée, le Président de Maïsadour, décrit ce nouveau projet commun, le 15ème, comme « un projet plus global sur les relations territoriales et les relations avec les adhérents ». Michel Prugue, devant l’assemblée de nombreux adhérents réunis, évoque ainsi avec précaution, l’idée d’«une identité partagée assumée pour satisfaire les besoins des adhérents et faire vivre les territoires». Pour autant, le mot «fusion» est bien loin d’être prononcé. Aux journalistes, quelques minutes avant l’Assemblée générale, il avait confirmé qu’il y a bien « rapprochement, mais il ne porte le nom d’aucune forme juridique, car, assure-t-il, si on veut aller plus loin, il faudra l’adhésion complète d’une majorité d’adhérents ». L’idée est donc lancée, maintenant «il faut laisser maturer».

 

Lire aussi: Le grand entretien accordé à Aqui par Michel Prugue et Thierry Zurcher

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