Interview: Maire de Biarritz, Maïder Arosteguy souhaite apporter l’apaisement à sa ville


Félix Dufour
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 11/08/2020 PAR Felix Dufour

Le nouveau maire de Biarritz, Maider Arosteguy s’acclimate à son bureau de mairie qui surplombe le casino municipal de Biarritz, un morceau de Grande plage et la colline aux Hortensias.

« Élue maire, le vendredi soir, on m’a donné les clés et l’emplacement pour la voiture dès le lundi 6 juillet au matin et dans la foulée j’ai pris possession des lieux. Il faut désormais que l’on s’apprivoise avec cette pièce, ce bureau. Elle, toute empreinte de mes prédécesseurs, dans la décoration, les rideaux, la configuration qui est celle de Didier Borotra. Et c’est d’ailleurs le bureau de Didier Borotra derrière lequel je me trouve. » Avec le recul, après quelques semaines, elle revient sur ce changement qui marque une nouvelle page de la Ville de Biarritz

@qui.fr.-Une élection qui a surpris avec une Première à Biarritz: une femme élue maire. Qui, de plus, a dégagé une majorité  de 50% des suffrages dans une quadrangulaire au deuxième tour.

Maïder Arosteguy.- Oui assurément, poursuit-elle. Ces deux points auront marqué cette élection municipale. C’est le résultat d’une campagne de terrain qui a été longue et sincère. Et on a été les seuls à faire un projet co-construit avec les Biarrots. Ce n’était pas de l’affichage, on a commené à travailler bien en amont. Exactement un an à cette période, pendant tout l’été. Trois fois par semaine on se réunissait et pas qu’entre nous, mais avec des Biarrots de toutes origines. Et on a construit le projet chapitre par chapitre avec les Biarrots. J’ai découvert, que par rapport à la campagne précédente, le sujet des écoles m’a étonné. Il y a six ans on proposait de regrouper les écoles, d’en supprimer quelques unes et de faire des groupes scolaires modernes. On a découvert que les grands parents et parents étaient attachés  aux écoles de quartier et ne voulaient pas que l’on ferme des écoles. Au départ on en supprime une sur deux pour avoir de plus gros groupes scolaires modernes. Ils les souhaitent rénovées mais ils ne veulent pas qu’on les ferme.

« J’ai élaboré un projet co-construit avec les Biarrots » 

@qui.fr-C’est en faisant une campagne au cœur des quartiers que vous avez réussi à trouver cette majorité au second tour?

M A – Oui, on appelle cela une campagne de proximité. Je peux dire que j’ai fait une campagne à la Claude Olive. (NDLR: le maire de la ville d’Anglet qui a bâti son parcours politique sur ce segment). Dans la proximité et avec un projet co-construit avec les Biarrots, fruit de nombreuses réunions de quartiers qui ont rassemblé beaucoup d’auditeurs.

-@qui.fr – Cette campagne de proximité a-t-elle révélé la grosse fracture entre les Biarrots, les réseaux sociaux et l’équipe  du mandat précédent?

M A – Il y a le mundillo des réseaux sociaux, mais quand on va dans les quartiers on se rend compte que les gens ne sont pas si branchés que cela. Par contre, ce qui leur importeMaider arosteguy énormément c’est l’attente d’une réponse quand ils appellent la mairie. Quand ils veulent parler au maire, il n’y a pas de réponse. Même un refus est une réponse. Les Biarrots ont ressenti que les élus en général et le maire en particulier étaient devenus lointains et inaccessibles. L’ancien maire, Michel Veunac était plutôt intéressé par les dossiers, mais des dossiers qui n’ont pas été suffisamment travaillés et ce qui a choqué les Biarrots c’est l’explosion de l’équipe, à commencer en premier lieu par le départ de François Amigorena. C’est une personne qui a une indiscutable influence sur les réseaux sociaux mais a cru qu’il s’agissait du reflet de la vraie vie alors qu’ils ne sont que le reflet partiel de ce que pense une partie de la population. Notamment en créant ce site de « Biarritz notre ville » qui est vite devenu une réserve d’injures.

Au lendemain du deuxième tour, une quadragénaire m’a félicité d’avoir succédé à…Didier Borotra ce qui veut dire qu’avant les élus les soucis des Biarrots sont alimentés par la bonne santé des commerces, la propreté de la plage, la perception de leur quotidien davantage que la déclaration des élus. Afin d’éviter cette absence, j’ai décidé d’ouvrir une permanence un samedi par mois afin de demeurer à l’écoute des Biarrots.

@qui.fr – Dans quelle catégorie peut-on classer l’agitation et les remous qui ont accompagné le dossier de l’Hôtel du Palais qui fait partie des joyaux de la ville?

M A – C’est le résultat d’une absence totale d’une vision du maire de son premier adjoint et une vision non partagée avec sa majorité sur des gros dossiers , comme l’Hôtel du Palais et le dossier Aguilera effectués dans la plus totale opacité.

« La préservation de l’environnement n’est pas un affichage idéologique »

@qui.fr Sur l’environnement et l’évolution de la transition écologique qui devient urgence, Guillaume Barucq, arrivé deuxième,  pouvait être un allié futur. Vous aviez quelques points communs sur le sujet… 

 M A – Guillaume Barucq, adjoint au maire sortant chargé de l’Environnement (16% des voix) a fait part du choix de sa stratégie au soir du premier tour proposant une liste commune avec l’abertzale Brice Morin (12,2%) et l’UDI Nathalie Motsch, (14,4%), ex-adjointe de Michel Veunac. Pour ce qui me concerne, je ne souhaitais pas laisser sur le bord de la route un seul des équipiers qui me faisaient confiance depuis le début.

Il y avait certaines idées que Guillaume Barucq et moi même avions en commun, notamment la question de la qualité des eaux de baignade et des chantiers nécessaires à effectuer sur lesquels nous étions en phase pendant la campagne. Comme de faire du logement pour les classes moyennes. En revanche sur le dossier du piétonnier c’est un secteur sur lequel cette équipe municipale n’a absolument pas travaillé car lorsqu’ils ont rendu la Côte des Basques semi-piétonnière, ils n’ont créé aucun aménagement pour accueillir les voitures, et ça c’est pas du travail. Le piétonnier n’est que l’aboutissement d’une politique ambitieuse qui permet aux véhicules de stationner: création de parkings et navettes fréquentes.

Pour moi la préservation de l’environnement n’est pas un affichage idéologique mais une préoccupation au coeur de chacune de nos décisions. Comme je l’ai exprimée à la ministre de la transition écologique Barbara Pompili, en lui rappelant, lors de sa récente visite que j’ai à mes côtés des adjoints et conseillers qui n’hésiteraient pas à me remettre sur le droit chemin si je m’en écartais. Mais je souhaite faire une gouvernance ouverte, avec respect des conseillers municipaux d’opposition 

Maïder interview


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