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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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01/12/2023

Non la politique ce n’est pas le refrain « tous pourris »

La Première ministre, Elisabeth Borne, s’est fait sermonner cette semaine pour avoir vapoter sur les bancs de l’Assemblée, alors que c’est interdit. Le garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti a été relaxé pour des faits dont le tribunal dit pourtant qu’il les a bien commis, mais qu’il n’avait pas conscience qu’il ne fallait pas les commettre.

Olivier Dussopt, François Bayrou… les ministres ou anciens ministres qui ont maille à partir avec le règlement font grand bruit sur fond de vaste procès en « tous pourris ». Réjouissons-nous que les têtes de gondoles de la démocratie soient sous l’oeil attentif de la République -et le cas échéant des juges- pour leur éviter toute sortie de route.

Les passe-droits, les petits arrangements avec le règlement ou le non respect des procédures, même pour fumer sous les ors de la République, ne sont plus de mise. C’est la meilleure méthode pour réhabiliter l’action politique comme une matière noble, et ceux et celles qui s’y engagent, comme des acteurs soucieux de servir sans se servir.

Le problème avec ces affaires, petites ou grandes, c’est qu’elles viennent brouiller le message et détourner l’attention d’un travail beaucoup plus subtil et patient de nos élus.

Comme les maires des plus petites communes de nos territoires, comme les élus des grandes métropoles, qui tentent chaque jour de faire progresser à petits pas l’intérêt collectif quitte à se faire agresser, les parlementaires issus de nos départements sont aussi au travail sur des questions de vie quotidienne.

Deux exemples notables cette semaine issus de Nouvelle-Aquitaine. La sénatrice de Gironde, Monique de Marco, qui met en débat un texte de loi pour le versement d’une allocation à tous les étudiants et les apprentis, à l’instar de ce qui se pratique dans les autres pays européens, pour lutter contre la précarité des jeunes et donner les mêmes chances aux enfants de milieux modestes qu’aux jeunes issus de milieux plus aisés.

Dans un autre champ, le député des Pyrénées-Atlantiques, Inaki Echaniz, en collaboration avec une élue bretonne qui n’est pas de la même couleur politique, Anaïg Le Meur, obtient l’accord de la commission économique de l’Assemblée pour une loi qui rééquilibre les possibilités d’accès au logement dans les zones touristiques, et qui va limiter l’invasion galopante des locations saisonnières de type Airbnb. Un projet qui active plusieurs leviers et qui est issu d’un long travail collaboratif et transpartisan face à la complexité du dossier.

Ces deux textes ne sont pas encore adoptés. Mais la représentation nationale va s’emparer des sujets, les analyser, les discuter et sans doute les adopter après quelques modifications.

S’appuyer sur les difficultés rencontrées par les habitants de ce pays, prendre en compte les particularités sociales ou territoriales et les extrapoler pour améliorer le quotidien de tous, voilà l’illustration d’une action politique à impact. Loin des tribunaux et des petites phrases face caméras.

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