Xabi Garat a réussi le pari de l’édition 2020 du Festival international de Saint-Jean-de-Luz


Félix Dufour et Elea Godefroy

Xabi Garat a réussi le pari de l'édition 2020 du Festival international de Saint-Jean-de-Luz

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 11/10/2020 PAR Felix Dufour

Aqui.fr.- Pouvez-vous nous résumer l’histoire de la famille Garat qui s’est insrite dans le paysage cinématographique basque?

Xabi Garat.- C’est une affaire familiale qui a débuté à Saint-Palais – où je suis né — dont je n’ai pas connu la salle de ciné. Mon père venant du milieu agricole, a décidé à la fin des années 70, alors qu’il n’avait que 23 ans de reprendre ce cinéma de Saint-Palais, un pari risqué en raison du développement de la télévision. Mais avec ma mère, ils ont décidé en 1976, malgré bien des réserves, de rouvrir les salles de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Mauléon. À dix ans, je pouvais être opérateur et « envoyer » des films. Quand on grandit dedans et que l’on passe les week-ends dans un cinéma avec ses parents….Rien de surprenant.

La dernière étape s’est effectuée à Saint-Jean-de-Luz, quand mes parents ont rouvert le Rex en 1996, dans la rue piétonne de Saint-Jean-de-Luz, une salle qui était fermée depuis deux ans. Nous étions à l’époque locataire de la paroisse qui était propriétaire des murs.

Qui a changé d’adresse en 2009, où elle accueillait la semaine dernière le Festival internatinal du film…

Nous avons eu le plaisir de constater pendant ces années-là que les Luziens renouaient avec le cinéma et nous y avons organisé beaucoup d’animation, jusqu’à ce que nous nous rendions compte, qu’il était trop petit, méritait une amélioration de confort, de climatisation et devait répondre à d’autres normes de sécurité pour les personnes à mobilité réduites. Et c’est ainsi qu’après des années de travail nous avons relevé le défi de la rénovation du Sélect, du boulevard Victor-Hugo avec cinq salles climatisées, inauguré le 18 novembre 2009 et n a fermé le Rex. La Paroisse a vendu le bâtiment à un promoteur.

 Vous avez réussi à fidéliser un public, quelle en est la recette?  

D’abord  nous avons gardé  un esprit de cinéma familial. Nous sommes onze à travailler avec mon épouse Maite avec restauration et le salon de thé. Et je suis le programmateur de 34 salles de la Région. Pour avoir les meilleurs films et les meilleures sorties, il faut mieux être groupés. On a une programmation généraliste, aussi bien grand public que Art et essai dont on a les trois labels.

 » Pendant le confinement, nous avons eu un gros élan de solidarité « 

Jusqu’à ce mois de mars 2020, un  développement harmonieux jusqu’au confinement donc en raison du Covid…

 Nous avons  vécu cela de façon très brutale forcément. Le samedi 14 le soir à 19 heures, on nousXabi Garat et Maite Festival Luz a dit « à minuit, vous fermez ». Dur à vivre, d’autant que nous étions le premier secteur d’activité à fermer. Nous étions de la première vague. Pourtant dans nos têtes, et on l’a transmis à nos employés, on pensait que cela allait être rapide et on leur a dit, « ne vous inquiétez pas, dans quinze jours on rouvre ». Malheureusement, nous avons été contraints à 90 jours de fermeture et ils se sont retrouvés obligatoirement en chômage partiel. Quant à la réouverture attendue, elle s’est effectuée le 22 juin. Je me souviens qu’il y avait le film « De Gaulle » par Gabriel Le Bomin avec Lambert Wilson, et  Isabelle Carré mais aussi « Papy Sitter », avec Gérard Lanvin parmi une dizaine de  films qu’on avait arrêté en exploitation en Mars qui ont été repris en exploitation. On a eu alors un

gros élan de solidarité avec des gens qui ont voulu acheter des places à l’avance pendant le confinement pour nous aider….On a senti  un gros élan derrière nous, et on s’est pressé d’ouvrir en pensant que les gens allaient se précipiter dans les salles.

Et c’est ce qui s’est produit avec ce nouveau démarrage attendu?

On le pensait, mais notre analyse n’était pas la bonne. La reprise a été très difficile, alors qu’il y avait beaucoup de touristes à Saint-Jean-de-Luz. Mais il a fait très beau, et ceux-ci, traumatisés il faut le dire  par ce confinement ont eu une grande envie de bol d’air, d’activités en extérieur, de la plage,  et nous en avons forcément fait les frais. En plus, quand pendant des mois, tu ne vas plus au cinéma, tu ne sais où en sont les sorties, tu ne sais plus quel film est à l’affiche il y a forcément une cassure. Et ainsi c’est comme deux fils rompus brutalement. En plus, il y a un point qui m’a dérangé particulièrement: la presse nationale n’a fait écho que des films qui ont été déprogrammés et n’a parlé pour la réouverture que d’une salle mythique que j’adore certes, le Grand Rex, alors que deux mille autres étaient aussi réouvertes. Comme si le Grand Rex était une exception et que les autres restaient fermées. Cela nous a énormément desservi. Nous n’avions pas d’oreilles qui nous écoutaient à Paris. En revanche, nous avons eu une oreille attentive et bienveillante de la part du maire de Saint-Jean-de-Luz, Jean-François Hirigoyen. Lors de l’ouverture du Festival international du film que nous avons accueilli, il a dit qu’il souhaitait que les salles de cinéma ouvrent à 100%. Cela partait certes d’un bon sentiment, mais je pense qu’il vaut mieux que nous restions dans une jauge de 60% conformes aux règles sanitaires indispensables. Un moyen de rassurer les gens afin qu’ils retournent dans les salles de cinéma. Puis, petit à petit, augmenter la jauge quand les grosses sorties cinématographiques viendront enfin.

A propos de fil, celui de la programmation du Festival international du film d’octobre , n’a-t-il jamais été coupé?

Il n’a jamais été coupé. Dès le confinement, avec la municipalité,  et Saint-Jean-de-Luz Evénément qui portent le Festival et avec le directeur artistique Patick Fabre, nous nous sommes parlés et il n’a jamais été évoqué que nous ne le ferions pas en octobre. En tenant compte de son évolution selon l’évolution de la crise sanitaire et de la volonté que nous avions que la culture ne meure pas. Aujourd’hui, nous pouvons être fiers des organisateurs quand, d’autres municipalités ont fait le choix inverse, ont renoncé, malheureusement. Nous, nous avons gardé le même tempo. Nous avons eu juste un souci avec la non venue d’une comédienne participante, sans lien aucun avec la csrise sanitaire, que nous avons résolus par une diffusion Skype

Emmanelle Beart Festival Luz

Avec les collégiens, elle a eu de beaux échanges. Agée d’à peine 20 ans, cette comédienne, Suzanne Lindon, la fille Sandrine Kimberlain et de Vincent Lindon, pensait que le festival avait lieu à une autre date. Or elle avait sa rentrée scolaire cette semaine-là.Tous les autres étaient présents dont Emmanuel Béart et le réalisateur du film « L’Etreinte ».

En venant en nombre, les Luziens et les amateurs de cinéma de la Côte ont donné raison à votre obstination de faire vivre ce festival 2020. Cette semaine, Xabi Garat va-t-il enfin respire?

Ce mardi on projette un documentaire sur Pierre Cardin, et Jean-Paul Gaultier (NDRL.- qui possède un appartement à Saint-Jean-de-Luz) intervient dans ce film franco américain a décidé de venir animer un débat. Il est un grand client du Sélect et nous nous parlons régulièrement. Il me disait régulièrement « Si tu as envie que l’on organise quelque chose ensemble, tu me fais signe. Cette opportunité s’estprésentée. Je l’ai appelé et il a tout de suite répondu par l’affirmative. Nous sommes complets depuis la veille de la clôture du Festival……

 

 

 

 

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