Vignoble de jurançon : « Il faut jouer collectif »


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Vignoble de jurançon : « Il faut jouer collectif »

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 15/12/2013 PAR La rédaction

Cette première rencontre organisée entre élus et professionnels ne relevait pas du hasard. Voici deux ans, la fusion réalisée par la Communauté de communes de Lacq avec les cantons de Monein, Lagor et Arthez-de-Béarn a ajouté une forte connotation viticole à un territoire dont le premier métier est l’industrie chimique.

Le vignoble du jurançon dépasse cependant les seules limites de la CCL, qui a pris l’initiative du colloque. C’est pourquoi les débats se sont aussi déroulés en présence de représentants d’autres collectivités (agglomération Pau-Pyrénées, Piémont oloronnais,  Miey-de-Béarn). Tous affirmant leur volonté d’accompagner les intéressés dans leurs démarches de développement.

Un observatoire économique en 2014Les choses avancent. En 2014, un observatoire économique devrait voir le jour  à l’échelle de l’AOC (appellation d’origine contrôlée). Déjà, certaines données sont parlantes. Chaque année, le travail de la vigne et du vin fournit plus d’un millier de contrats de travail, saisonniers compris. Quant à la marge de développement du vignoble, elle est notable : 1 337 hectares exploités pour 6 754 hectares de droits à planter

Bien des efforts sont toutefois à déployer pour assurer la promotion du jurançon. A l’étranger, comme sur un marché national où les consommateurs occasionnels, qui ne boivent du vin qu’une fois par semaine, sont de plus en plus nombreux. Sans parler de la « génération Y » : ces moins de 30 ans, parfois dépourvus de toute connaissance du vin, et ne jurant que par internet.

A Mourenx, plusieurs pistes ont été évoquées. Telle la nécessité pour un territoire très vallonné de gommer les zones blanches qui le rendent par endroits  sourd et aveugle au web. Il a aussi été question d’établir une carte du vignoble (la cave de Gan est le site touristique le plus visité des Pyrénées-Atlantiques), de se doter d’une signalétique cohérente, de créer une « plateforme vins de jurançon » à Bruxelles. Ou encore de s’intéresser  au « potentiel phénoménal » que représentent les secs, sans pour autant négliger les moelleux.

« L’état d’urgence » Mais il  a surtout été question d’unité. Car c’est bien là où le bât blesse. Pour des raisons que, souvent, les viticulteurs eux-mêmes ne comprennent plus, une rivalité s’est établie entre la Cave de Gan (qui a refusé de participer au colloque, au grand regret des organisateurs) et les vignerons de la Route des vins. Une « guéguerre » à laquelle il est temps de mettre fin, estiment plusieurs élus. Car, en ces temps d’hyper-concurrence mondiale,  et ainsi que l’explique Thierry Lorey, un enseignant-chercheur de l’ESC, « l’état d’urgence » peut être décrété pour un vignoble qui, au-delà de son dynamisme, reste fragile.

Faute de pouvoir avancer groupés, les professionnels du jurançon se privent, estime-t-on, de travailler à grande échelle  l’image de leur produit. Mais aussi d’obtenir des aides financières intéressantes de la part des instances européennes. Que ce soit au niveau de l’Organisme de défense et de gestion de l’AOC, comme au sein de l’Interprofession des vins du sud-ouest. Une instance  à laquelle  ils ne participent d’ailleurs plus. « Nous sommes dans l’affirmation d’une identité béarnaise » a rappelé pour sa part David Habib, le président de la CCL. « Je n’ai pas à choisir entre la Cave et les Vignerons indépendants. Notre économie a besoin des uns et des autres »

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