Vide sanitaire/grippe aviaire : la filière gras inquiète, la Région mobilisée


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Vide sanitaire/grippe aviaire : la filière gras inquiète, la Région mobilisée

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/01/2016 PAR Julie Ducourau

Au 20 avril, Bernard et Evelyne Ducasse qui élèvent et gavent 5.000 canards chaque année, n’auront plus aucun palmipède sur leur ferme à Toulouzette, entre Mugron et Saint-Sever. Comme tout le reste de la filière, en plein cœur de la Chalosse comme ailleurs dans le Sud-Ouest, ils sont contraints au vide sanitaire post-grippe aviaire. « On a besoin d’une date pour le retour des canards. Si on sait quand on pourra reprendre, ça ira mieux », explique l’éleveur qui espère des indemnisations et surtout « pouvoir servir tous ses clients en fin d’année pour les fêtes ».
Avances de trésorerieUn arrêt de production de trois à quatre mois peut se chiffrer à 300 millions d’euros de perte de chiffre d’affaires sur le Sud-Ouest dont 100 millions pour le seul département des Landes. Un éleveur présent, victime du virus qui a stoppé toute son activité au 22 décembre, a parlé pour son cas de 100.000 euros de pertes de marges brutes sur les 130.000 de prévisionnel…

CanardsAlors qu’une réunion cruciale se tiendra mardi au ministère de l’Agriculture autour de Stéphane Le Foll, Alain Rousset est venu samedi chez Ducasse, puis au siège de Maïsadour, faire un point sur les besoins pour les faire remonter auprès du ministre. Le président de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes entend notamment demander à M. Le Foll une estimation précise du coût de la crise, avec un détail par secteur, notant que les petits transformateurs de la filière gras craignent de passer à coté des indemnisations. Déjà, une cellule de crise régionale qui sera en place lundi, doit aider, via des avances de trésorerie, les entreprises les plus en crise de manière transitoire le temps que le plan de l’Etat soit opérationnel, a annoncé M. Rousset, avec une priorité aux accouveurs dont l’activité a été arrêtée net au 18 janvier.
Intégrisme sanitairePour les Landes, premier département producteur en France (8 millions de palmipèdes en gavage chaque année), « le plus urgent c’est que le système en autarcie soit reconnu », a souhaité Dominique Graciet, président de la chambre d’agriculture. Un système propre aux petites exploitations où élevage et gavage sont faits en toute autonomie. Il faudrait aussi pouvoir « redémarrer par anticipation avec des canetons sains dans les zones IGP deux semaines avant la fin du vide sanitaire » pour gagner un peu de temps, a-t-il demandé, quand des exploitants veulent aussi un abaissement de la durée de gavage et l’augmentation de la densité de canards par m2 pour rattraper les baisses de production.
Les petits éleveurs s’inquiètent aussi de se voir imposer des « bandes uniques » au lieu des multibandes, pour n’avoir que des animaux de même âge sur une exploitation, dans le cadre de futures mesures de biosécurité qui seront sans doute exigées bientôt. De l’« intégrisme sanitaire ! », a jugé l’un d’eux. « La bande unique ça fait très peur, selon Bernard Ducasse : Accepter ça, ce serait l’uniformisation des canards alors que notre argument commercial dans les fermes, c’est de proposer un produit différent des industriels ».
« On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés », « il ne faut pas qu’on se serve de la crise sanitaire pour flinguer les petits producteurs », a résumé Christophe Mesplède, du syndicat agricole Modef, inquiet qu’on demande de nouveaux investissements après le vide sanitaire qui aura déjà coûté très cher à toute la filière. Soulignant que « la biosécurité (allait) peser sur les éleveurs », Alain Rousset a promis que la région accompagnerait ces investissements au travers de son Plan de compétitivité et d’amélioration des exploitations agricoles.

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