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PUBLIÉ LE 31/05/2023 PAR Cyrille PitoisCe mercredi 31 mai, Olivier Dussopt, ministre du travail et Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, sont attendus dans les Landes (40) à Léon, Seignosse, Vieux-Boucau-les-Bains et Saint-Geours-de-Maremne. Olivier Klein, ministre du logement a également apporté sa contribution au plan saisonniers qui est dévoilé ce jour.
« La plan saisonniers doit permettre de pouvoir vivre de son travail, de se loger correctement et de se former. Ces mesures, co-construites avec les branches professionnelles et les élus locaux, serviront de boîte à outils pour les régions afin d’utiliser les différents moyens disponibles. » Plutôt que de revenir sur la modification des allocations pole emploi désormais moins favorables aux saisonniers, l’Etat préfère développer leur emploi notamment en intersaison.
Un emploi saisonnier sur deux non pourvu
En 2022, les saisonniers (hors agricoles) étaient 30% de moins que les années précédentes et sur les 150 000 emplois saisonniers identifiés, seulement la moitié étaient pourvus. Le besoin est donc réel notamment pour les professions de l’hôtellerie-restauration dont les organisations professionnelles ont co-écrit la feuille de route avec le gouvernement. Un plan triennal qui s’étale jusqu’en 2025 et pour lequel le gouvernement espère recueillir aussi des contributions extérieures au regard des besoins qui émergent.
Cette action se décline sous différents volets. Depuis un peu moins d’un an, un vivier de recrutement a été créé auprès de toutes les agences de Pôle emploi. Il s’agit d’un pool de demandeurs d’emploi prêts à s’orienter vers 23 métiers, parmi lesquels tous les métiers du tourisme. En
complément, un certain nombre de formations très courtes, entre 35 heures et 150 heures, vont être créées pour permettre d’élargir ces viviers à des gens qui n’ont pas forcément les compétences requises. Des saisonniers qui seront désormais accompagnés à la sortie de leur emploi. Pôle emploi et la Mission locale vont rencontrer chaque année tous les saisonniers pour leur proposer des formations et des emplois pendant l’inter saison.
A ce jour, près la moitié des saisonniers — hors étudiants — ne travaillent pas pendant les intersaisons. Cette offre systématique sera d’abord menée de manière expérimentale sur une quinzaine de sites dans les sept régions littorales françaises, avant d’être élargie.
110 guichets logement et information
Le logement et l’information des saisonniers font l’objet du déploiement de guichets. Ils seront physiques ou dématérialisés selon les bassins d’emploi. 57 ont déjà vu le jour. Ils sont doublés pour donner accès à l’information sur les droits sociaux et le logement. A destination des employeurs, des webinaires sont organisés pour accompagner les recruteurs comme les saisonniers. L’enjeu est de fidéliser les salariés, de les inciter à revenir et aussi de les orienter sur des emplois qui peuvent leur convenir dans l’intersaison. « Les employeurs ont besoin de partager sur les bonnes pratiques pour fidèliser, » martèle le ministère du travail.
Ouverture des logements universitaires et internats
Mais le logement n’est pas la moindre des difficultés à résoudre pour cette catégorie de travailleurs. Les logements sont rares dans les régions touristiques et coûtent trop chers. Le gouvernement annonce la création d’une plateforme dès ce mois de juin pour recenser les offres des parcs publics, associatifs et sociaux. L’ouverture des logements universitaires et des internats scolaires en été, doit permettre de mettre 6 000 logements à disposition, d’ici 2025. « Nous souhaitons aussi une généralisation d’une part de logements saisonniers dans le parc social, » prévoit le ministère du logement.
Enfin une disposition fiscale nouvelle va venir encourager dès cette année, la mise à disposition de logements privés : les loyers perçus des logements saisonniers seront exonérés de l’impôt sur le revenu des propriétaires.
Les branches professionnelles doivent encore avancer sur la qualité de vie au travail dans le cadre du dialogue paritaire
Plus généralement, le plan vise à poursuivre les expérimentations de solutions éparses portées pas les régions, pour en faire des boîtes à outils duplicables.
L’Etat va jouer un rôle de facilitateur qui n’enlève rien au travail à effectuer par les branches professionnelles. « Les branches ont déjà travaillé sur une augmentation des salaires de 7%. Elles doivent encore avancer sur des mesures de qualité de vie au travail dans le cadre du dialogue paritaire entre les saisonniers et leurs employeurs, » prévient le ministère du travail.
Le lycée de Parentis accueillera 60 saisonniers
1.La région Nouvelle-Aquitaine s’est déjà saisie de la question. Elle annonce une expérimentation cet été dans le lycée des Métiers des Grands Lacs à Parentis-en-Born (près de Biscarosse, Landes), pour loger environ 60 saisonniers avec des tarifs sociaux (200 à 300 euros) avec le concours de Soliha Landes. Une première expérience a déjà été conduite au lycée Gujan-Mestras.
2. La région a aussi lancé un appel à projet sur le sujet. Un exemple des réponses reçues: un employeur de main d’œuvre saisonnière agricole qui emploie environ 80 personnes pendant les mois de juillet et août a déposé un projet pour réhabiliter un ancien hôtel restaurant camping à Solférino. La bâtisse date d’avant-guerre. La rénovation de l’existant permettraient la création de logements supplémentaires pour héberger des saisonniers agricoles.
3. Les secteurs géographiques les plus impactés par la tension d’hébergement estival sont Royan-Atlantique, le Pays Basque et le bassin d’Arcachon.
4. La Nouvelle-Aquitaine est la 4ème région française la plus pourvoyeuse d’emplois saisonniers derrière la Corse et les régions
Sud et Ile-de-France.
