Trois questions à Jean-Christophe Tixier, co-fondateur de « un aller retour dans le noir »


un aller-retour dans le noir

Trois questions à Jean-Christophe Tixier, co-fondateur de "un aller retour dans le noir"

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 07/10/2012 PAR Olivier Darrioumerle

@qui ! : Comment s’est déroulé la rencontre avec les jeunes lors des rencontres scolaires ?
Jean-Christophe Tixier :
Dix établissements ont accueilli les auteurs, soit 500-600 gamins qui ont rencontré, échangé, partagé avec des auteurs ni vieux ni morts. On avait peu de temps entre la rentrée et le salon. Tout a été calé dès le mois de mai entre les enseignants et les auteurs. Notre souhait est que les jeunes d’aujourd’hui soient les lecteurs de demain. Les gamins n’ont pas l’occasion de tomber sur les bouquins qu’ils aiment. Pas l’occasion de rencontrer les auteurs. Alors le bouquin prend vie, il n’est pas froid, ce n’est plus un objet dépersonnalisé. Des auteurs de jeunesse ont créé un public notamment Pierre Bottero, mort d’un accident de moto. Les gamins passent à côté de la richesse de la lecture car pour beaucoup c’est chiant de lire. Quand la musique ne plaît pas aux gamins ils zappent, mais ils n’osent pas poser le bouquin lorsque ça les ennuie. C’est le rôle des bibliothèques et des CDI de conseiller et aider. Demander conseil c’est d’aujourd’hui. Plus qu’hier aussi les libraires sont plus que des vendeurs.

@! :Les jeunes sont ils victimes du règne de l’image ?
J-C T. :
 La plus belle machine à faire des images est le livre. Vingt lecteurs auront toujours une vision différente de trois lignes de descriptions, mais ils n’auront jamais ce que l’auteur a dans la tête. Au cinéma c’est la représentation du réalisateur qui compte. Les gens sont toujours déçus des reprises. Les images s’imposent. Dans l’écrit il y a une liberté totale. Pourquoi doit on absolument dire un paysage. Faire passer, découvrir, voilà notre mission envers des jeunes abreuvés d’images. Je me souviens lors d’un atelier d’écriture d’un gamin qui me demandait : « est-ce que j’ai le droit de dire ça ? » Je lui ai bien sûr dit : « C’est dans ta tête, tu peux ». Peut-on sortir des cadres lorsque on est saturé d’images ? Il faut s’en sortir donc revenir à la lecture, à un espace de liberté. Les gens cherchent à couper le téléphone, ils en viendront à couper le canon à image. C’est un moyen….

@! : Mais lire ça sert à quoi au juste ?
J-C T. :
 A rien et c’est pour ça que c’est beau ! C’est la solution la moins cher pour faire le tour du monde à une époque où tout va très vite. C’est difficile de lire, c’est un effort. Mais la passivité qui consiste à prendre ce qui nous tombe dessus rend imperméable à la poésie. L’imaginaire est la source de toute la créativité. C’est une qualité fondamentale qui peut sortir n’importe qui de toutes les situations. Fusées, rapport temporel, fille aux cheveux rouges ou à trois bras. Tout fonctionne à condition de débloquer les verrous.  

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