« Nos efforts visent la « tech for good » (utilisation de la technologie pour répondre à des problématiques sociales et environnementales) au service du progrès d’une société durable à travers l’éducation, la santé ou la transition environnementale », peut-on ainsi lire dans la présentation. Le résultat, c’est qu’elle compte bien sur un « esprit d’équipe » des start-ups régionales présentes pour défendre ses couleurs, comme elle le fait chaque année au salon parisien Vivatech. Les quinze heureuses lauréates, désignées à partir d’un appel à projet, vont donc exposer sur l’Eureka Park au sein de l’espace France. Le reste de la délégation régionale sera composé de trois autres entreprises qui exposeront sur le « marketplace » et 9 y sont créditées en tant que « visiteurs ». Budget total mis dans l’opération : 320 000 euros. Pour les désigner, elle s’est appuyer sur un réseau partenarial étendu : Team France Export, French Tech Bordeaux, Magnetic Bordeaux, les six technopoles régionales, Digital Aquitaine, Aliptic et le réseau des professionnels du numérique de Poitou-Charentes.
« Jouer collectif »
« L’an dernier, nos objectifs en termes de visibilité semblent avoir été atteints. C’est un carrefour mondial mais aussi régional pour défendre nos industries assez harmonieusement réparties sur nos territoires », a ainsi souligné Bernard Uthurry, vice-président de la région en charge du développement économique, au moment de la présentation des lauréats ce vendredi 15 novembre à Bordeaux. Mettre la masse mondiale au service du local, c’est aussi l’objectif pour le réseau French Tech régional, qui « commence à se structurer au travers de différentes antennes : Atlantic Valley (Poitiers, La Rochelle, Niort, Angoulème), Limousin (Haute-Vienne, Corrèze et Creuse), Lot-et-Garonne (Agen) et Pau-Béarn. On se considère comme une équipe de rugby, on doit jouer collectif » a de son côté assuré Guillaume Olivier-Doré, vice-président de French Tech Bordeaux. L’ensemble des lauréats sont donc répartis sur quatre thématiques spécifiques : « Pour apprendre et grandir », « Pour protéger la société durablement », « Pour s’évader et se divertir » et enfin « Pour partager les savoirs ».
Diversité et répartition
Dans le détails, on a décidé de s’intéresser cette année aux petits nouveaux qui rejoignent les rangs de la délégation. Dans la première catégorie, Axis fait par exemple sa première participation. L’entreprise basée à Feytiat en Haute-Vienne, fait du prototypage de machines pour l’impression 3D et réalise 20% de son chiffre d’affaires à l’étranger. Créée en 1999, elle intervient dans plusieurs secteurs d’activité : automobile (60% de sa clientèle) aéronautique, architecture, électroménager, électronique, médical ou encore cosmétiques. Elle a réalisé 4,8 millions d’euros de chiffre d’affaire en 2018. C’est l’un des poids lourds représentés, mais d’autres ont aussi leur mot à dire : c’est le cas, par exemple, de Joué, entreprise bordelaise née de l’initiative du musicien Pascal Joguet qui créé en 2002 Lemur, le premier écran tactile multipoints (utilisé par des musiciens ou dj célèbres comme les Daft Punk), avant que ce dernier ne laisse sa place à l’Ipad. Depuis, Joué est une revanche locale. « C’est un outil de création musicale que l’on peut brancher sur tout appareil équipé d’une carte son (tablette, smartphone, ordinateur) avec un design articulé autour d’une planche de bois et de métal », résume son fondateur Pascal Joguet. C’est en fait un objet qui permet aux musiciens de placer différents modules en silicone pour produire des sons électroniques de toutes sortes d’instruments (guitares, piano, batterie…). Le tout est essentiellement fabriqué en France, notamment en Dordogne.
Sans les citer tous, on peut noter la première présentation de Mathia (entreprise PROFenPOCHE originaire de Pau, déjà présente à VivaTech l’an dernier), assistant vocal pédagogique interactif prévu pour 2020, l’Agence Smart Industry qui « accompagne les industriels à définir une stratégie de digitalisation et d’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée » pour améliorer la qualité de la production industrielle (basée à Fléac en Charente) ou encore l’Indigo de l’entreprise girondine Goyalab. Cet objet est présenté comme le « premier dispositif mondial de lecture et d’interprétation de signature optique », un spectromètre modulaire dont l’objectif est de lutter contre la contrefaçon directement sur le terrain avec ce lecteur connecté à un smartphone capable de reconnaître les produits contrefaits grace à sa propre base de données. D’autres sont des habitués comme Marbotic (jeux éducatifs mêlant jouets en bois et application pour tablettes) ou Facil’iti (spécialisée dans l’accessibilité numérique). Du côté des visiteurs, la place sera laissée à la technopole Hélioparc (Pau), le cluster Alpha RLH (Talence) et le CHU de Bordeaux. Enfin, un dernier chanceux sera désigné en tant que visiteur lors de la Start-up Battle du « French Tech Day » 2019, qui se tiendra le 12 décembre prochain au Palais de la Bourse à Bordeaux. Bref, les entreprises régionales sont déjà dans les starting-blocks. Quant à la Nouvelle-Aquitaine, elle prépare déjà les deux autres grands temps forts de l’année : le Salon des Entrepreneurs (5 et 6 février) et le salon VivaTech (11 au 13 juin), qui se tiendront tous les deux à Paris.