La Nouvelle-Aquitaine et ses startups au salon Vivatech !


Yoan Denéchau
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 20/05/2019 PAR Yoan DENECHAU

« Nous n’avons pas à rougir de notre savoir-faire ». Mathieu Hazouard, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine en charge du numérique insiste sur la qualité du vivier néo-aquitain en termes de nouvelles technologies et d’innovation. A l’occasion du Salon Vivatech, le conseiller régional rappelle l’opportunité de tels évènements pour les entreprises locales. « Nous réfléchissons sur une stratégie à adopter. De tels déplacements – comme Vivatech ou le Consumer Electronic Show de Las Vegas – permettent d’ouvrir le champ de l’international et de créer des débouchés pour les startups locales ». Au-delà du soutien évènementiel, la politique de la Région au profit des startups se traduit également financièrement, avec un investissement annuel de 15 millions d’euros à destination de ces pépites régionales. Le Conseil régional travaille également à la création d’un fonds régional de l’ordre de 200 millions d’euros. Cette ressource, à destination du monde de la technologie et de l’innovation néo-aquitaine, « est le dernier maillon d’une chaîne déjà bien structurée », d’après Mathieu Hazouard.

Entrepreneuriat féminin : « beaucoup à faire »

Parmi les temps forts auxquels Aqui! a pu assister sur le stand Nouvelle-Aquitaine de Vivatech, la conférence ‘entreprendre au féminin’ a lancé la journée. Aux côtés d’Anne-Laure Bedu, conseillère régionale déléguée à l’innovation, plusieurs entrepreneures témoignent de leur parcours. Parmi elles, Christine Panteix, directrice des Premières Nouvelle-Aquitaine, le premier incubateur dédié aux entrepreneures ouvert à Bordeaux en 2011.  « Les femmes sont sous-représentées dans l’entrepreneuriat, nous voulons les mettre en lumière », explique Christine Panteix. Depuis sa création, l’incubateur Les Premières Nouvelle-Aquitaine a accompagné près de 150 entrepreneures.


Les entrepreuneures aux côtés d'Anne-Laure Bedu

Yaël Assouline est la fondatrice d’ITECA, un éditeur de logiciels  à destination de l’industrie du futur. Elle revient sur son parcours : « J’ai eu la chance d’avoir un début de carrière avec peu de stéréotypes sur les genres. En revanche, lorsque j’ai commencé à lever des fonds, un investisseur m’a répondu « c’est intéressant ce que vous faites, et en plus vous êtes une femme », avant de refuser de m’aider. Je suis consciente d’évoluer dans un milieu très masculin [l’informatique, ndlr], mais pour moi, les problématiques liées aux genres sont infondées ». La conseillère régionale Anne-Laure Bedu assiste aux témoignages d’entrepreneures l’oreille attentive, avant de prendre la parole. « Depuis 1963, et l’autorisation pour les femmes de signer un chèque, nous en avons parcouru du chemin. Mais beaucoup reste encore à faire en faveur de l’autonomie des femmes ». La Région, engagée pour l’entrepreneuriat par toutes et tous a lancé un Plan Régional à hauteur de 850 000 euros pour l’accompagnement d’entrepreneures sur trois ans.

Prof en Poche : assistant éducatif sur fond d’intelligence artificielle

Les collaborateurs de Prof en Poche

Au cours de l’échange sur l’entrepreneuriat au féminin, une startup a retenu l’attention d’Aqui!, et réciproquement. En effet, sa représentante est étonnée de voir un homme prendre des notes lors de la conférence, avant de voir « MEDIA » écrit sur l’accréditation. Cette entrepreneure se nomme Morgane Govoreanu, et fait partie, avec plusieurs de ses associés des 18 start-ups invitées à exposer sur le stand Nouvelle-Aquitaine de Vivatech. Le projet ? ‘Prof en poche’ un outil éducatif digital (EdTech) palois. Une fois l’échange sur l’entrepreneuriat féminin terminé, nous nous rendons donc auprès des associés de Morgane, qui présentent leur concept. « Il y a une histoire familiale, et 35 ans de pédagogie derrière notre projet. Les trois fondateurs sont fils d’enseignants », précise Samuel, ingénieur informatique et co-fondateur de Prof en Poche. Deux des fondateurs ont déjà donné des cours de mathématiques, que ce soit en présence physique ou en visioconférence. Depuis 2014, les jeunes entrepreneurs mènent la transformation numérique de l’entreprise, pour inclure les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, au service de l’apprentissage.

En 2016, les collaborateurs ont lancé « Prof en Poche » sur le web, un robot répondant gratuitement aux élèves de collège et lycée, pour les aider dans leurs révisions, notamment en sciences. « Nous nous sommes beaucoup développés sur les mathématiques et la physique qui représentent 73 à 85% de nos demandes », explique Samuel. Plus récemment, en 2017, Prof en Poche a signé un partenariat avec un professionnel de l’enseignement, afin de pouvoir proposer du français, de la philosophie, de l’histoire-géographie et de l’espagnol. « Les programmes ne diffèrent pas en fonctions des utilisateurs de Profs en Poche », précise l’ingénieur informatique. C’est Albert, l’intelligence artificielle de Prof en Poche qui apprend et évolue au fur et à mesure que l’élève travaille. Pour les publics en recherche d’excellence, souhaitant entrer par exemple dans des classes préparatoires, les collaborateurs de Prof en Poche privilégieront plutôt la visioconférence que les échanges textuels. Les programmes éducatifs de Prof en Poche peuvent être nourris par des enseignants, qui préparent des fiches de cours dans certaines matières.

ST 37 : une startup avec 10 ans d’expérience

Mathieu Hazouard évoquait plus tôt dans la journée « le numérique au service des politiques publiques ». En début d’après-midi, lors d’une présentation de l’entreprise béarnaise ST 37, le Conseiller Régional précise : « comment le numérique peut venir au service du sport ? » avant d’annoncer la tenue en juillet d’un colloque Sport et Numérique, organisé par la Région. Mathieu Hazouard cède ensuite la parole à Carolina Riquelme, représentante de ST37 – Sport et Technologie. Pour l’anecdote, cette dernière et Prof en Poche sont voisins, autant à la Technopole Hélioparc de Pau qu’au stand Nouvelle-Aquitaine du salon Vivatech.

Carolina Riquelme

ST37 est spécialisée dans le sport, et plus précisément l’arbitrage vidéo.  En effet, les béarnais travaillent depuis plus d’une décennie aux côtés de la fédération française d’escrime. Avant de préciser le concept de l’entreprise, Carolina Riquelme évoque le temps perdu, lors de la Coupe du Monde de Football en 2018, à consulter l’arbitrage vidéo (VAR – « Video Assistant Referee »), à l’époque source de vives polémiques. La représentante de ST37 se remémore également la médaille olympique perdue par le regretté boxeur Alexis Vastine, aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, qui a également défrayé la chronique.

Pour éviter la perte de temps, de dynamisme ou même la polémique, ST37 propose un arbitrage vidéo intelligent, objectif et autonome, « grâce à un ou plusieurs yeux [des caméras], reliés entre eux et placés à des endroits stratégiques, sous différents angles, qui transmettent la validité ou la faute d’un geste ou d’une action en temps réel »,  précise Carolina Riquelme. « Le grand enjeu pour nous est de gagner du temps sur les évènements sportifs, redynamiser les matchs, mais aussi diminuer le stress du corps arbitral, dans des sports où tout se joue au millimètre ou au centième de seconde près », ajoute la jeune femme.  Pour l’heure, ST37 travaille sur trois disciplines (l’escrime, l’équitation et le canoë-kayak) et souhaite s’étendre, comme son nom l’indique, à 37 disciplines olympiques où l’arbitrage vidéo autonome pourrait être un plus. Une startup sans aucun doute pleine d’avenir puisque ST37 vient de remporter le Grand Prix France Entreprise Digital, récompensant les projets innovants en matière de digital, dans la catégorie startup.

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