Teddy Gauvin, agriculteur dans la Vienne


Teddy Gauvin est éleveur de vaches de race Limousine en Label Rouge à Availles-Limouzine dans la Vienne.

Teddy Gauvin est éleveur de vaches de race Limousine. A son installation, il a opté pour le Label RougeAqui.fr

Teddy Gauvin est éleveur de vaches de race Limousine. A son installation, il a opté pour le Label Rouge

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 16/05/2022 PAR Julien PRIVAT

Direction Availles-Limouzine dans la Vienne pour rencontrer Teddy Gauvin. Il est éleveur de vaches de race Limousine en Label Rouge. Un label qu’il a obtenu en 2019 au moment de son installation. Un choix qui s’avère payant au vu de la conjoncture. D’autant plus que pour lui il est essentiel de consommer de la viande française et surtout de qualité. L’éleveur passionné porte déjà plein de projets pour son exploitation qu’il souhaite développer.

Chaque matin, c’est un peu toujours le même rituel pour Teddy Gauvin, éleveur de vaches à Availles-Limouzine au sud-est du département de la Vienne. Il prépare la ration pour ses protégées. Un cheptel de 85 vaches… des limousines. Elles meuglent et savent déjà pourquoi il est là. Il va leur distribuer du maïs laminé. « Je donne aux vaches le matin une ration d’un kilogramme de maïs laminé. Le maïs est produit sur la ferme. Je le stocke en coopérative où je le fais laminer. Après, mes animaux ont également des rations d’enrubanné, soit de luzerne, soit de ray grass, produit sur la ferme, du foin à volonté produit sur la ferme également ». Plus de 80 % de leur nourriture est produite sur la ferme. « Seuls les aliments pour les broutards et les vaches à l’engraissement ne le sont pas », précise l’agriculteur .

De la mécanique à l’agriculture

Teddy Gauvin a 36 ans. Après un CAP, BEP puis bac professionnel en mécanique agricole, il a travaillé, durant une dizaine d’années, dans l’assistance, le dépannage et la mécanique pour les poids lourds. Cependant, il a toujours voulu devenir agriculteur. « Depuis tout petit, j’aimais ça. Je me suis toujours dit que plus tard je serai agriculteur ». L’agriculture coule, en quelque sorte, dans ses veines. C’est une affaire de famille comme il l’affirme avec le sourire et en gardant un oeil sur ses vaches. « Mon grand-père était agriculteur, mon père était agriculteur, moi je suis agriculteur et je pense que peut-être mes enfants seront agriculteurs » rigole-t-il. Teddy Gauvin a une fille et deux garçons de 12 et 9 ans. Le plus grand, à ses heures perdues, aide déjà son père sur l’exploitation. « Il n’est pas rare de le voir au volant du tracteur ».  

En toute logique, dès qu’il a pu, Teddy Gauvin s’est donc reconverti en tant qu’agriculteur. Il est d’abord devenu salarié agricole sur l’exploitation de son père à la suite d’un départ à la retraite en 2015. « C’était l’opportunité que j’attendais, enchérit l’agriculteur. J’ai été quatre ans salarié. Ça permet d’acquérir une expérience et de comprendre comment fonctionne la ferme ». Et surtout ça a permis à son père de préparer sa succession à la tête de l’EARL Saint-Pierre (le nom du lieu-dit où ils habitent). Fin 2019, Teddy Gauvin s’installe et succède donc à son père. L’exploitation s’étend sur 388 hectares. « 200 hectares pour les céréales et le reste pour mes Limousines », indique l’agriculteur passionné. Chaque année, c’est plus de 80 vêlages sur la ferme. Il vend des génisses, des broutards et des vaches d’engraissement.  

Ce jour-là, c'est la mise à l'herbe pour le troupeau de Limousine de Teddy GauvinAqui.fr

Ce jour-là, c’est la mise à l’herbe pour le troupeau de Limousine de Teddy Gauvin

Retraité, son père répond toujours présent quand Teddy a besoin d’aide. Comme ce jour de mi-avril, au moment de la mise à l’herbe des vaches. Une opération qui demande un peu d’organisation, car l’agriculteur doit trier son cheptel. Toutes ses vaches n’ont pas l’autorisation de sortie. « On doit trier les bêtes qui étaient vides (NDLR une échographie de ses animaux a été faite un mois auparavant), et celles qui sont à 35 ou 45 jours de grossesse. Le problème, c’est que la transhumance pourrait les faire avorter. Il faut attendre 60 à 80 jours ». En général, ses Limousines restent à l’herbe libre, dehors, jusqu’au mois de novembre ou de décembre. « Quand le mauvais temps arrive ». En septembre, Teddy Gauvin fait rentrer ses génisses pour les vêlages.  Sur un papier, il a griffonné les numéros d’identification de ses vaches qu’il doit garder en stabulation. Son père et un ancien salarié de la ferme, Michel, l’aident pour essayer d’orienter comme ils peuvent les vaches. « C’est la dernière, Michel, c’est bon on va pouvoir leur ouvrir ». Quelques minutes plus tard, les vaches retrouvent les champs. Elles restent en troupeau le temps de s’habituer. Puis quelques unes commencent déjà à brouter l’herbe au sol. « Ce sont des prairies semées sans engrais. Les prix ont flambé. Ils ont été multipliés par dix par rapport à l’an dernier ! Donc je tente sans rien et vous voyez il y a quand même de l’herbe », explique l’éleveur.

Des limousines Label Rouge

Teddy Gauvin a modifié un peu l’exploitation familiale. Il l’a mise à son goût. Tout d’abord, il a arrêté l’entreprise de travaux agricoles tenue par son père. Il a surtout développé son cheptel. « Mon père possédait environ une cinquantaine de vaches, j’ai aujourd’hui 85 vêlages ». Il a également un peu ralenti l’activité céréalière, car sa passion, à lui, ce sont ses animaux. D’ailleurs lorsqu’il a repris la ferme il a décidé, accompagné par la CAVEB (coopérative agricole au service des producteurs de viandes), de faire labelliser son troupeau. « Ce qui m’a poussé à le faire ? C’est que la viande est mieux valorisée. Elle se vend mieux et plus chère. Puis, en périodes difficiles, la viande sous label rouge se vend quand même. C’est essentiel ». 

« Les Français doivent manger de la viande française »

Finalement la labellisation n’a pas été difficile à obtenir pour Teddy Gauvin. « Mon exploitation respectait quasiment toutes les normes. Il est également demandé un suivi sanitaire irréprochable du troupeau ». Il a tout de même dû modifier l’aliment qu’il donnait en complément à ses broutards et ses vaches d’engraissement. « Il ne rentrait pas dans le cahier des charges », précise-t-il. Puis, il a également mis à jour les carnets sanitaires. Pour lui, vendre sa viande sous Label Rouge, lui a apporté un plus indéniable et met en avant la qualité de cette dernière. « Il faut que les Français mangent de la viande française, mais il faut que cette viande soit de qualité. Cette qualité justifie son prix et doit inciter tout de même les consommateurs à manger de la viande française. »

La mise à l’herbe se poursuit. Direction un autre site situé à trois kilomètres à vol d’oiseau. Car l’EARL de Teddy Gauvin est éparpillée sur cinq sites dans un rayon de vingt kilomètres (Deux à Availles-Limouzine, un à Pressac, un à Payroux et un dernier à Savigné). Sur son deuxième site d’Availles-Limouzine, il doit véhiculer ses vaches limousines dans une bétaillère. Cela nécessite, là encore, pas mal de manutention. « Je mets neuf vaches maximum à chaque passage. C’est pour éviter qu’elles se fassent du mal. Allez les filles »… L’agriculteur part les charger avec l’aide de Michel, le salarié agricole retraité. 

Teddy Gauvin est passionné par ses vaches et elles lui rendent bienAqui.fr

Teddy Gauvin est passionné par ses vaches et elles lui rendent bien

Des projets plein la tête

Teddy Gauvin a plusieurs projets à venir pour son exploitation agricole. La priorité, la construction de deux bâtiments. Une stabulation de 970m2 pouvant accueillir une soixantaine de vaches. Un bâtiment de stockage. « Ça me permettra d’optimiser un peu plus l’exploitation, moins de bétaillère, moins de manutention ». Un confort pour l’éleveur et les vaches. Le projet est en cours. « Il est freiné par l’augmentation du prix des matériaux et des matières premières. » L’agriculteur aurait souhaité le démarrer en septembre. « L’emprunt et le permis de construire sont acceptés. » Il verra bien. Surtout que Teddy Gauvin aimerait également rapprocher ses terres autour de son exploitation au lieu-dit Saint-Pierre. « J’aimerais éliminer les site de Payroux et Pressac ». 

Affaire à suivre donc pour l’agriculteur de la Vienne. En tout cas son projet est bel et bien lancé. Et l’exploitation continue sa mue. Teddy, un agriculteur passion et plein d’amour envers ses animaux. Des animaux labellisés qui mettent en avant la qualité de son travail. 

 

L’info en plus :
Aqui publie une série de portraits de jeunes installés en agriculture en amont de la Journée Installation Transmission, le 24 mai à 14h Hall 4 du Parc des Expositions de Bordeaux dans le cadre du Salon de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine.

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