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PUBLIÉ LE 02/01/2007 PAR Catherine BoulangerCe qui arrive de pire à une victime c’est de tomber dans l’oubli, de ne pouvoir dire à sa famille qu’elle est vivante. » Sur les fronts où Jean-François Cazenave a fait ses premiers pas humanitaires avec ses amis des Télécoms de Pau, il a fait le même constat : les réfugiés et les ONG ont un mal fou à communiquer. Il troque alors les conserves pour la mallette satellite miraculeuse offerte par la mairie de Pau.
En juillet 1998, l’équipe part installer le téléphone à la frontière du Kosovo. Avant d’aller chercher soins et nourriture, les réfugiés se précipitent sur les mauvais sentiers pour appeler le numéro de l’espoir. Un mois après, Telecoms Sans Frontières est né et ne cessera plus d’aller vers les peuples en difficulté.
Des dizaines de milliers d’appels plus tard, TSF dispose de l’aide des grands opérateurs étrangers, des Nations Unies. Et la Commission de Bruxelles, séduite par cette ONG unique en son genre, a choisi TSF comme partenaire.
Désormais, Jean-François Cazenave et une équipe d’une vingtaine de personnes relient les hommes et les ONG, du Languedoc inondé à l’Irak, téléphone en main et peur au ventre. Mais les joies qui se faufilent aussi dans la ligne sont magnifiques.
Liaisons internet à haut débit, visioconférence, permettent de faxer les besoins, d’envoyer en direct à un spécialiste du bout du monde l’évolution d’une coulée de terre, l’image d’un corps blessé… Parfois, avec ces moyens, le président de TSF fait un petit signe à son épouse qui veille sur l’ONG à Pau, à sa fille qui dirige l’antenne au Nicaragua, ou donne depuis Bagdad, un rendez-vous à son fils, chef de mission de l’International Medical Corps au Burundi, pour prendre un verre dans un hôtel de… Bangkok !
Rosalyne Bottrel
