Reportage: A Bordères les 189 électeurs de François Bayrou face au second tour.


Vianey Lorin | Aqui

Reportage: A Bordères les 189 électeurs de François Bayrou face au second tour.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/04/2012 PAR Olivier Darrioumerle

« Il était enfant de cœur à notre mariage ! », racontent Catherine et Jean, qui ont vu naître François Bayrou dans une ferme de Bordères. C’est l’enfant d’une des plus vieilles familles du village, et il a rendu beaucoup de services; alors quand il faut voter, même le doyen se déplace cahin-caha jusqu’à la salle des fêtes. On sait de sources sûres qu’il s’abstiendra au second tour. Et s’il y a bien les opposants à Bayrou, dans ce village très de gauche, et les nouveaux arrivants des lotissements voisins, qui ne votent pas Modem, dans le vieux village, le petit François est plébiscité. Ici personne ne croit qu’il donnera de consignes de votes pour le second tour. On dit : « c’est quelqu’un de déterminé, vous savez, et il est honnête et intègre alors… »

Une vieille famille catholique
En 2007, une horde de journalistes avait débarqué dans ce village de 639 habitants. «  Cette année, il y a eu vous, une radio du coin et un journaliste belge…» , confie Catherine, une paroissienne sortant de l’église. « Si vous saviez tout ce qui se colporte pour le détruire, surtout de la part du corps enseignant de gauche et d’extrême gauche », poursuit elle avant de raconter l’histoire de ce gendarme qui avait pris un malin plaisir à diffuser des rumeurs infondées sur le compte de la famille Bayrou « au parcours sans faille », assure-t-elle.

À Bordères, il y a ceux qui connaissent François et ceux qui ne le connaissent pas.« C’est un non-violent égaré en politique, explique Jean, qui cite José Bové. Il a le fond paysan, il aime la terre et les gens, mais surtout l’économie ! On ne dépense pas ce que l’on a pas, c’est nos valeurs.» Et François Bayrou a su rendre des services. Les habitants de Bordères en sont reconnaissants. On lui doit l’enfouissement des fils électriques, la rénovation de l’église et avec le reliquat, l’extension de l’école du village. Le lendemain du premier tour les agents du conseil général repeignaient déjà les marquages au sol.

Pour qui voter ?
Jean et Catherine ont du mal à choisir : «  C’est une bande de croquemitaines qui veulent leur place au soleil, alors que ce soit l’un ou l’autre… » Quant à M., elle se lamente, perdue dans ses pensées « Il n’y aura pas d’autres Charles De Gaulle… » Les mauvais souvenirs de Mitterrand teintés de la nostalgie du Général ont formé l’esprit politique de cette veille dame. « Je ne vous dirai sûrement pas pour qui je vais voter, mais je ne voterai sûrement pas socialiste ! ». Votera-t-elle Sarkozy pour autant ? Rien n’est moins sûr.

En 2007 les fidélissimes de Bayrou avaient voté blanc, la famille Bayrou les premiers. François avait dit «  je sais ce que je ne vais pas faire. » Une de ces formules sibyllines dont il a le secret. À l’heure actuelle Bayrou n’a encore donné aucune consigne de vote. Dans son village on lui fait confiance. « Il ne va pas aller négocier, c’est un pur du milieu… » , ou encore : « il s’est toujours tenu à son idéal politique, il n’est pas comme les autres. » Maisle 6 mai, « c’est le point d’interrogation, j’attends les propositions de François Hollande », explique un ancien conseiller municipal qui, pour éviter de se prononcer, revient aux fondamentaux du programme : la proportionnelle… et la reconnaissance du vote blanc.

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