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PUBLIÉ LE 02/04/2008 PAR Joël AUBERTAvec cette journée d’étude, l’IJBA accueille sa “première manifestation à caractère scientifique”, selon sa directrice, Maria Santos-Sainz. “Nous avons pas mal de choses à apprendre de nos voisins espagnols”, ajoute-t-elle, devant un public essentiellement composé de professeurs et d’étudiants. André Vitalis, directeur du CEMIC-GREM, lui fait écho en insistant sur “l’importance de ce dialogue dans le nouveau contexte européen”. Une journée placée sous le signe du débat, donc, et de l’amitié aussi, puisque d’après Juan Antonio Garcia Galindo, Doyen de la Faculté des Sciences de l’information de l’université de Malaga, “il n’y a pas de relation de recherche sans relation amicale”.
Fausses identités
“Les médias espagnols relaient les stéréotypes sportifs et folkloriques liés à l’Andalousie”, explique la chercheuse Natalia Meléndez Malavé. “Il y a une contradiction entre la modernité, le développement urbain et technologique qui gagne l’Andalousie, et l’image qu’en véhiculent les médias”, appuie Juan Antonio Garcia Galindo. Côté français, l’allocataire de recherche Laetitia Biscarrat remarque que “l’Aquitaine n’est pas uniformément présente dans les médias de son territoire”. “De manière surprenante”, commente-t-elle, sur les 23 titres de quotidiens et hebdomadaires régionaux sur lesquels se fonde son éude, c’est La Semaine du Pays Basque qui traite le plus de l’Aquitaine. Mais bien souvent, “la région n’est guère représentée dans sa propre presse, coincée entre le national et le local”, résume Laetitia Biscarrat.
“Un futur Homo Numericus” ?
“Nous passons aujourd’hui plus de temps devant les médias que dans un lieu de travail”, constate André Vitalis. Le professeur relève également cet autre récent particularisme : “le temps pris par internet laisse intactes les autres temporalités médiatiques. Il mord sur autre chose : le sommeil, le temps passé en famille, etc.”
La chercheuse espagnole Maria Teresa Vera Balanza confirme sans surprise le développement des nouveaux supports d’information en Andalousie, au détriment des médias traditionnels, comme la presse écrite. Dans ce domaine en effet, “la demande andalouse est plus faible que dans le reste de l’Espagne”, nous apprend-elle. Après avoir dressé la liste des différentes pratiques médiatiques aquitaines (télé, radio, presse), la doctorante de Bordeaux 3, Karine Turcin s’arrête à son tour sur internet, ce “temps médiatique chronophage, intersticiel et non contrôlé.”
“On est devant un futur Homo Numericus”, lance André Vitalis. Une réflexion à garder en tête le 6 mai, pour la deuxième édition du débat numérique organisé par l’IJBA, qui interrogera “la technologie dans le corps humain : homme augmenté, cyborg, progrès médicaux, où va la race humaine ?”
Photo : Jean-Christophe Wasner
