Quel visage pour l’école en 2050 ?


Yoan Denéchau

Quel visage pour l’école en 2050 ?

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/02/2019 PAR Yoan DENECHAU

« L’outil numérique ne doit pas révolutionner l’éducation, il doit la faire évoluer ». François Coux, le directeur de l’inspection académique de Gironde met en garde contre l’utilisation abondante de la technologie. Dans le cadre de la concertation BM2050, la table ronde « l’école en 2050 » rassemblait ce mercredi Marie Merouze, fondatrice de la start-up Marbotic et présidente du Cluster EdTech (comprendre « technologie éducative ») Nouvelle-Aquitaine ; Michelle Laurissergues présidente d’honneur de l’An@e (Association Nationale des Acteurs de l’École) et responsable éditoriale du site Educavox ; Jean Michel Martinez, proviseur du Lycée Pape Clément de Pessac, et François Coux.

Les quatre personnalités sont toutes d’accord sur un point : l’évolution du système éducatif français vis-à-vis du numérique ne peut se faire uniquement au travers  de démarches individuelles des établissements scolaires. En effet, dans une société de plus en plus connectée, l’individualisme n’est plus de mise selon les intervenants. Marie Merouze affine, en citant trois points qu’elle croit cruciaux pour l’école du futur : « il faut une meilleure transmission du savoir, un meilleur accès au contenu multimédia, et ça passe par le numérique. La communication entre les élèves, les parents et les professeurs a besoin d’être modernisée, voire d’être digitalisée… les maîtres/maîtresses ne devraient pas avoir besoin de coller des papiers dans le cahier des enfants. Enfin, nous pouvons réfléchir à l’utilisation de l’intelligence artificielle pour faire des diagnostics des compétences des élèves, dans le but d’aller de plus en plus vers des cours personnalisés pour chacun d’entre eux ».

La personnalisation des enseignements aux besoins de l’élève semble, pour François Coux et Jean Michel Martinez, une bonne solution. Pour le directeur de l’Inspection académique de Gironde, « la personnalisation des enseignements vise à donner le même bagage à tout le monde, mais en prenant des chemins différents pour chacun ». Pour Jean-Michel Martinez, « les enseignants doivent adapter leurs pratiques en fonction du profil de l’élève, et utiliser des outils que les jeunes connaissent, comme le téléphone portable ».

Comment mieux gérer l’outil éducatif numérique en France?

« Comment voulez-vous fonctionner efficacement avec des strates administratives du siècle dernier ? », demande Michelle Laurissergues. La responsable éditoriale du site Educavox, qui suit les innovations dans le milieu de l’enseignement depuis plusieurs décennies, regrette l’archaïsme du système éducatif français, tout en mettant en valeur des démarches intéressantes qu’elle a pu suivre. Par exemple, elle a évoqué le collège de Saint-Gervais-Les-Trois-Clochers, dans la Vienne, où les élèves travaillent avec des casques de réalité virtuelle, ou en réalité augmentée grâce à leurs smartphones et des QR-Codes. Autre point que la présidente d’honneur de l’An@e a voulu souligner : « bien que le numérique soit partout dans cet établissement, on n’en parle pas. C’est peut-être ça que nous devrions faire : arrêter d’évoquer le numérique comme s’il n’était pas normal de l’utiliser ». Michelle Laurissergues souhaite également une meilleure porosité entre l’école et la société, par le biais de plateformes en ligne, comme les Environnements Numériques de Travail (ENT) ou d’autres EdTech. Au delà de plateformes dédiées, des démarches sont envisageables en Nouvelle-Aquitaine, puisque plusieurs établissements scolaires du Lot-et-Garonne participent au projet « Quand créer aide à motiver » pour lutter contre le décrochage scolaire grâce au jeu vidéo. Ce projet est en partenariat avec le géant du jeu vidéo Ubisoft – installé à Bordeaux depuis octobre 2017 – le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine et l’association canadienne Fusion Jeunesse.

Pour François Coux, le directeur de l’inspection académique de Gironde, la réussite de la transition vers l’école du futur commence par une utilisation raisonnée du numérique, mais aussi en laissant plus d’autonomie aux élèves comme aux établissements scolaires, tout en encourageant ces derniers à travailler ensemble sur des projets éducatifs. Il est rejoint sur ce point par Jacques Mangon, Maire de Saint-Médard-en-Jalles et Vice-Président de Bordeaux Métropole, qui s’est brièvement exprimé en préambule de la table ronde. Il a notamment rappelé la philosophie de la concertation BM2050, qui n’est pas de prédire l’avenir, mais d’éviter les erreurs. Selon lui, « peu importe le domaine, si on se pose les bonnes questions, on aura fait la moitié du chemin ».

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