Premiers canetons post-crise aviaire en Chalosse, Le Foll se veut rassurant


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Premiers canetons post-crise aviaire en Chalosse, Le Foll se veut rassurant

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/05/2016 PAR Julie Ducourau

L’élevage avait été touché par le virus aviaire et avait contraint ses propriétaires à abattre le cheptel en janvier dernier. Au sein du groupement d’exploitations Label Rouge GAEC Séris à Toulouzette, Alain Tastet a retrouvé le sourire cette semaine grâce à l’arrivée de nouveaux palmipèdes d’un jour pour enfin repeupler ses canetonnières. Un des premiers à revoir les petites boules de duvet jaune en Chalosse car pour le reste des éleveurs n’ayant pas eu le virus directement chez eux, les canetons ne seront livrés qu’à partir de lundi prochain. Le sourire donc mais pas encore tout l’argent promis par l’Etat. M. Tastet a indiqué avoir reçu jusqu’ici 20% de l’indemnisation totale attendue. « On pensait tout avoir fin avril… », regrette l’exploitant qui ne produira en 2016 qu’un tiers de canards par rapport à l’an dernier et devra acheter un part d’animaux prêts à gaver (12 semaines), lui qui jusqu’ici a toujours élevé des canetons depuis leur premier jour.

Sauver une filière d’excellenceAprès sa visite en tenue sanitaire de choc, M. Le Foll a dit à la presse « comprendre l’impatience » mais « on fait en sorte de compenser les pertes ». Disant travailler aussi à moyen et long terme pour sauver cette « filière d’excellence », le ministre a ajouté : « tout le monde voudrait que j’arrive avec plein d’argent dans les poches et que je distribue, mais il va falloir faire un plan sur cinq ans (220M€) pour avoir des investissements cohérents et appliquer les mesures de biosécurité ». Celles-là même qui inquiètent nombre de petits exploitants familiaux dont certains craignent de voir décliner l’élevage en plein air qui fait la force des Landes, un département qui a déjà réservé 5 millions d’euros de crédits en soutien à la filière.
A l’issue d’une table ronde à Mugron autour de nombreux représentants régionaux, le ministre, au côté d’Henri Emmanuelli, a par ailleurs rappelé les mesures de solidarité nationale : premières avances pour les éleveurs en mai-juin, peut-être une avance supplémentaire en octobre, des aides aux accouveurs sans doute pour fin mai, et des avances de trésorerie, reports fiscaux et de cotisations sociales pour les entreprises de l’aval (conserveurs, transporteurs, transformateurs…).
Risque d’importationGlobalement, les représentants de la filière semblaient rassurés par la visite de Stéphane Le Foll. « Il est venu faire passer un message de confiance », a notamment salué Dominique Graciet, président de la Chambre régionale d’Agriculture, pour qui « il reste à peaufiner le plan d’intervention de l’Etat sur les investissements », « on va le surveiller ! ».
Tout cela va « plutôt dans le bon sens », a aussi souligné Christophe Mesplède. Mais le responsable du Modef des Landes (exploitants familiaux) ne cache pas sa peur de la reprise : « autour de la table, il y avait Delpeyrat, Maïsadour, Labeyrie et Euralis, certains se sont engagés à ne pas importer plus que d’habitude mais le risque est là : que l’importation se substitue au manque de production locale et qu’il y ait, derrière, moins de place pour nous ». D’autant que les prix vont augmenter du fait des investissements en biosécurité que devront mettre en place les petits exploitants comme les grands.

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