Pour les jeunes : « Désacralisons l’accès à la politique »


Au sortir des élections législatives, de nombreuses questions ont été soulevées. Parmi elles : les jeunes Français s’intéressent-ils vraiment à la politique ? La chercheuse Amaïa Courty a tenté d'y répondre lors d'une conférence à Bordeaux.

image d'illustration : des jeunes lors d'une manifestationcanva

A Bordeaux, le dispositif de la Tournée de la démocratie permanente s'est intéressée à la question du réel intérêt (ou désintérêt) des jeunes envers la politique.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/07/2024 PAR Artur Bucaille

Quand on parle de jeunes, on s’intéresse à la tranche d’âge comprise entre 18 et 35 ans. Lors de la tournée de la démocratie permanente organisée à Bordeaux, Amaïa Courty, chercheuse spécialisée sur la participation politique des jeunesses, affirme que, “non, on ne peut pas dire que les jeunes se soient désintéressés de la politique”. Mais, cette impression d’une jeunesse qui ne s’investit plus dans la vie politique française s’explique via plusieurs facteurs.

Les 18-35 ans sont, de manière générale, les grands absents lors des élections. L’école n’est pas vraiment une façon de se politiser, et le déclin des syndicats en entreprises fait diminuer la connaissance globale qu’ont les jeunes dans la politique. La situation sociale et économique des personnes influent aussi sur ce phénomène.  “Moins on est diplômé, moins on se sent légitime. À la fin, il ne reste que les plus intéressés, mais sont-ils représentatifs de ce que pensent ceux qui ne vont pas voter ?” s’interroge Amaïa Courty.  Autre élément, le rapport des jeunes au vote est différent de leur rapport à la politique.

Une jeunesse désarmée ?

À l’heure actuelle, ce sont les plus de 50 ans qui participent le plus à la vie politique du pays. “Les jeunes ne sont pas désintéressés, mais déçus de ce qu’ils ont pu voir dans le passé. Puis les contre-pouvoirs, comme les manifestations, n’ont plus vraiment d’incidence politique”, ajoute la chercheuse.

S’ils sont moins présents en manifestations, les jeunes se regroupent autrement. Les associations universitaires sont, par exemple, de bons moyens pour se réunir et discuter de questions politiques. Lieux de rencontres entre personnes d’âge et de situation sociale différentes, les associations universitaires permettent à ceux qui se sentent exclus du monde politique, d’échanger et d’enrichir leur connaissance et leur culture politique.

Et les réseaux sociaux alors ?

Malgré ce que l’on peut entendre un peu partout, les réseaux sociaux n’influencent pas, selon la chercheuse, tant que cela les votes. “Il ne faut pas oublier que la plupart des utilisateurs sont mineurs, et ne peuvent donc pas voter”, précise Amaïa Courty. Elle ajoute tout de même que “les réseaux sociaux amplifient les phénomènes, et empêchent d’avoir une connaissance élargie des différents camps politiques, notamment à cause des algorithmes qui vous montrent ce que vous voulez voir”. Amaïa Courty rappelle aussi un autre impératif : « il faut désacraliser l’accès à la politique. On n’a pas forcément besoin d’avoir fait l’ENA pour s’y intéresser”. Une manière d’ouvrir des portes.

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