Pour Fanny et Hélène, le bonheur est « au jardin des chèvres »


Claude Hélène Yvard

Pour Fanny et Hélène, le bonheur est "au jardin des chèvres"

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/04/2018 PAR Claude-Hélène Yvard

Fanny Goudet, bientôt 34 ans, maman d’une petite fille, et Hélène Richard, 30 ans,  se sont installées  début 2017 dans le hameau du Jard sur la commune de Vouzan, en Charente. Leur projet consistait à créer un élevage de chèvres de race alpine et d’utiliser la production de lait pour fabriquer des fromages, le tout en agriculture biologique. En ce mois, d’avril, les deux jeunes femmes sont épanouies au milieu de leur cinquantaine de chèvres : leur projet agricole est sur de bons rails.
Depuis quelques semaines, leurs fromages déclinés en buches, cabecou, en pyramide, plus ou moins affinés, sont commercialisés sur les marchés, notamment celui d’Angoulême et à la ferme.  « Nous nous sommes connues à Angoulême. Nous avions le même projet, nous avons eu un coup de cœur pour cette propriété, dès notre première visite au printemps 2016. Un des principaux avantages, est que sur la propriété, il y avait deux bâtiments d’habitation distincts, pour que nous puissions vivre avec nos conjoints respectifs, du foncier pas trop morcelé et des bâtiments d’élevage, » précise Fanny Goudet.
Par chance, la Safer de la Charente avait convaincu les propriétaires ( quatre frères en indivision) de ne pas morceler la propriété en plusieurs lots. Les deux jeunes femmes, malgré une solide formation en agriculture et de l’expérience en tant que salarié, ne sont issues ni l’une ni l’autre du monde agricole. 

Un vrai coup de coeur pour le lieu

Originaire de Saint Rémy de Provence, Fanny était chargée de mission territoriale au Conservatoire Régional d’Espaces Naturels de Poitou-Charentes. Après de multiples expériences dans diverses fermes d’élevage caprin, elle se lance dans un brevet professionnel agricole au centre de formation de Melle (79). Hélène, elle, se destinait à une carrière de conseillère agricole après avoir validé une licence pro en agriculture. Les différentes expériences qu’elle aura en allant à la rencontre de fermiers lui donneront l’envie de s’installer. Elle a validé elle aussi un brevet professionnel agricole, en Ardèche. Les deux jeunes optent pour la ferme du Jard. « Autrefois, il y a une trentaine d’années, c’est une exploitation laitière : les terres étaient en location depuis 30 ans pour la culture de céréales mais le fermier atteignait l’âge de la retraite. Cette ferme correspondait bien à ce que nous recherchions, 26 hectares, des bâtiments et les deux maisons d’habitation, malgré les travaux. Les propriétaires étaient satisfaits d’avoir l’opportunité de transmettre la totalité de la ferme, poursuit Fanny.  Le coût global du projet s’élève à 200 000 euros pour les bâtiments d’exploitation et à 116 000 euros pour les terres, auxquels s’ajoutent l’acquisition des deux maisons d’habitations sur la partie privative.

Appel à Terres de liens
Un joli panel de fromages de chèvre

« L’ensemble du projet dépassait nos capacités financières. Il n’était pas dans notre optique d’être propriétaires des terres qui sont cultivées : des prairies et des céréales pour l’alimentation des animaux. Nous avons fait appel à l’association Terres de liens  pour l’acquisition des terres grâce à de l’épargne solidaire, » ajoute Fanny.
Avant l’acquisition du foncier par Terres de liens, c’est la Safer qui a procédé au stockage du foncier. L’appel à projet des deux jeunes femmes a séduit : 80 % du montant de l’acquisition du foncier a été récolté par de l’épargne solidaire. Les deux jeunes femmes seront ensuite locataires de Terres de liens en signant un bail rural environnemental avec la Foncière Terres de liens. Les frais de stockage du foncier ont été pris en charge par le conseil régional. « Il a fallu plus d’un an pour finaliser le montage du dossier qui était assez complexe au niveau administratif. Les transactions chez le notaire ont été un peu longue mais la Safer a réalisé un gros travail. Nous avons reçu de nombreux soutiens et certains épargnants ont eu la possibilité de prénommer certaines chèvres. Nous sommes très bien accueillies par la population. Certaines personnes viennent nous voir lors de la traite, nous avons du fixer des heures de rendez vous », poursuit Fanny Goudet.
Les deux jeunes agricultrices regardent l’avenir avec sérénité même s’il y a beaucoup de travail. Elles se sont réparties les rôles : Hélène assure plutôt la gestion de l’élevage et le suivi technique et Fanny la transformation des fromages et la commercialisation. Dans leur projet, elles prévoient de créer une boutique sur la ferme l’année prochaine, d’obtenir le label bio sur leur production (l’exploitaition est actuellement  en conversion) et d’augmenter le cheptel jusqu’à 70 à 80 chèvres pour s’assurer deux revenus convenables. 

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