Portrait : Caryl Férey, drôle d’indien


Aqui.fr

Portrait : Caryl Férey, drôle d'indien

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 07/10/2012 PAR Olivier Darrioumerle

Le gamin qui rêvait de devenir guitariste rock, « pour que les filles (lui) balancent leurs sous-vêtements sur scène », a une révélation en lisant Philippe Djian avant de raser à lui tout seul 2-3 forêts primaires de textes renvoyés par les éditeurs. « Je ne me décourageais pas car je savais qu’ils étaient nuls ! », commente-t-il pudiquement. C’est lors de son premier salon du polar à Aubervilliers en 1995 qu’il rencontre Jean-Bernard Pouy, parrain du festival un Aller retour dans le Noir. Le vieux briscard du noir adopte le jeune écrivain tendance punk à clous. Il fait le tour du monde à l’âge de 21 ans avant de poser ses valises en Nouvelle-Zélande. « J’aimais bien sentir que personne ne savait où j’étais à ce moment là. Perdu au bout du bout je me sentais bien  », raconte-t-il. « Nous considérons que la terre nous appartient alors qu’ils se considèrent appartenant à la terre »Haka sera en 1998 la pénultième publication des éditions Baleine avant la déconfiture. « Je suis arrivé en queue de baleine, le bouquin est mort-né ! » s’amuse-t-il aujourd’hui. Période de vaches maigres, Carryl Ferré galère au RMI et publie des commandes sans intérêt. « Plutôt crever » en 2002 chez Gallimard, une frustration. La grande maison d’édition ressuscite Haka en 2003. L’écrivain restera dans le giron de la maison de la rue Sébatien Bottin. Utu en Nouvelle-Zélande, Zulu en Afrique-du-Sud et son dernier bouquin en Argentine, Mapuche, les univers de Caryl Ferré marqués par les violences subies par les peuples autochtones. « Il y a un problème ethnologique fondamental qui réside dans l’idée de propriété privée.

Nous considérons que la terre nous appartient alors qu’ils se considèrent appartenant à la terre. Et à moins d’utiliser de puissants psychotropes c’est impossible de pénétrer dans les profondeurs », témoigne l’auteur de Mapuche qui doit prolonger son récit au Chili avec les Mapuche (les gens de la Terre littéralement) qui sont victimes là-bas de l’arbitraire hérité de l’ère Pinochet.  « Après tu t’attaques aux Corses », interrompt Jean-Bernard Pouy. Caryl Ferré s’arrêtera-t-il un jour ? Il promet de poser la plume lorsqu’un lecteur lui dira que ses livres sont « sympas ». « J’ai pas envie de devenir  » adroit « , j’ai grandi dans un univers rock et j’ai pas envie de devenir pop. »

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles