François Bayrou à Pau (2) : l’opposition dénonce « un style à la hache »


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/07/2016 PAR Jean-Jacques Nicomette

Toute charité bien ordonnée commence par soi-même. Cela n’empêche pas d’avoir un peu de mémoire, estiment les élus d’opposition. « L’aménagement des quartiers du Hédas et des Rives du gave, la technopole université, le bus à haut niveau de service, la rénovation des halles et des façades en centre-ville, même le stade du Hameau dont les études avaient été réalisées … Tout ce que le maire et sa majorité se réapproprient aujourd’hui est la continuité de ce qui avait été initié avant eux ».

« Promis mais pas tenu »Quant aux promesses de campagne du candidat Bayrou, elles ont pris du plomb dans l’aile, remarquent-ils. Selon  André Duchateau, ancien adjoint au maire et vieux routier de la gestion des affaires municipales, la baisse des impôts locaux annoncée avant les élections municipales s’avère en effet « extrêmement minime ».

« Par contre, les tarifs de tous les services fournis aux Palois sont en hausse. Ces augmentations concernent surtout le stationnement qui voit arriver de nouvelles zones de parcmètres. Le prix des cantines s’est accru de 15%. Le périscolaire vient de doubler son coût. L’eau grimpe de + 12%. Les bus passent de 1 € à 1,30€. Même des cartes sociales augmentent ». 
Autant de charges qui, mises bout à bout, commencent à peser sur les habitants, déplore-t-il.

La bataille des halles continueUn même décalage entre les discours et la réalité est épinglé en ce qui concerne les grands projets. « Celui de bus à haut niveau de service devait être arrêté par François Bayrou. Finalement, il se réalisera, mais avec une modification politicienne du parcours, qui éloignera les voyageurs des halles ».

Quant à la rénovation des halles, que tout le monde juge  nécessaire, elle nécessitera une facture que l’opposition évalue au final à près de 30 millions d’euros . Un montant très éloigné de ce qui avait été prévu au départ.
Pour des raisons techniques, le chiffre est contesté par l’actuelle majorité. Cette dernière n’hésitant pas à dénoncer la « mauvaise foi », voire « l’incompétence » de ses contradicteurs. Mais en dépit de ces amabilités, les élus socialistes n’en démordent pas : « le projet est surdimensionné. Les commerçants auxquels des droits d’entrée importants seront demandés commencent à s’interroger. Beaucoup envisagent de ne pas entrer là-dedans ».

A quelques rues de là, un autre dossier fait des vagues : l’aménagement du Foirail occupé jusqu’alors par des antiquaires et des brocanteurs. « Un auditorium de 850 à 900 places soit y être aménagé, «  alors que les salles se multiplient dans l’agglomération. Cela n’était pas prévu. Cet équipement n’a rien d’urgent. Il va obérer nos capacités d’investissement et mettre à mal le ratio de désendettement de la ville ».

« Des associations se mettent à licencier »« Pour financer des projets de prestige, on fait souffrir le monde associatif » regrette en fait  l’opposition, qui dénonce la baisse des subventions accordées à diverses structures. « François Bayrou n’a pas compris que la richesse de notre ville est là. Aujourd’hui, beaucoup d’associations sont aujourd’hui en train de licencier du personnel ».

En dépit des forums citoyens organisés chaque semaine, les élus PS pointent également du doigt « une façon d’imposer les choses, sans trop dialoguer. Un style à la hache auquel les Palois n’étaient pas trop habitués. Le périscolaire en a fourni un exemple, avec un maire qui dit  «  c’est comme ça et pas autrement ».

L’image surjouéeCertes,  tout le monde était d’accord pour renforcer l’action de la police municipale, admet-ton. Par contre, un scepticisme évident est  affiché vis-à-vis des rencontres littéraires « Les idées mènent le monde ». Une initiative prise par François Bayrou, soucieux de faire connaître sa ville au-delà des seules limites du Béarn.

Pour  Jérôme Marbot,  qui est également secrétaire de la section PS de Pau, « le maire surjoue beaucoup la question de l’image en y juxtaposant la sienne ».
«  Je ne pense pas que ce type d’événement change la vie des Palois. On se fait plaisir avec des noms de personnalités, des vedettes. Mais au-delà de l’Adour, la manifestation ne me parait pas  très connue ». Rien à voir en tout cas, poursuit-il, avec « Les rendez-vous de l’Histoire » organisés à Blois et dont le maire de Pau s’est inspiré.

Bref, le tableau des deux premières années de l’ère Bayrou est brossé au vitriol. «D’une manière générale, ce que nous souhaitons, c’est d’amener les Palois à mesurer les différences existant entre une approche de gauche et une approche de droite. Cela va se révéler encore plus dans les années qui viennent ».

Lire aussi – François Bayrou à Pau : Deux années ménées au pas de course

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