François Bayrou à Pau (1) : Deux années menées au pas de course


Aqui
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 02/07/2016 PAR Jean-Jacques Nicomette

Il est vrai que le pain ne manque pas sur la planche. Placée juste au-dessus de la barre des 80 000 habitants, Pau a perdu près de 1 000 résidents par an ces dernières années. Alors que sa première et sa deuxième couronne, plus attrayantes et surtout moins chères, se développaient.

Ce constat a amené la Ville à se doter d’un projet d’urbanisme permettant de rendre plusieurs grands quartiers plus attractifs d’ici 2030. Chacun d’entre eux aura sa spécificité : du centre-ville où le maintien du commerce de proximité  bénéficie de toutes les attentions à la « technopole Université » imaginée dans un esprit campus. Sans parler des Rives du gave qui passeront des friches industrielles à des espaces de loisirs et de promenades, ni du populaire quartier Saragosse. Truffé de barres d’habitations, celui-ci a été classé par l’Agence nationale du renouvellement urbain (ANRU) parmi les 200 secteurs jugés prioritaires en France. « C’est l’un des deux quartiers d’Aquitaine à accéder à ce statut ».

Des halles au jardin des senteursCela dit, le fer doit être porté partout. Symbole de l’esprit de terroir cher aux Béarnais, la rénovation des halles a constitué l’un des dossiers-phares de la campagne des municipales.

Le projet des halles et de la tour du complexe de la République

L’équipe conduite par François Bayrou prévoit de les doter d’une mezzanine et d’un toit-terrasse. Les travaux débuteront d’ici janvier 2017. Coût prévu de l’opération, qui inclut la rénovation de la tour du complexe de la République : plus de 21 millions d’euros. Sans oublier 2 millions pour les espaces périphériques. C’est plus qu’annoncé au départ. Mais quelques surprises (dont l’amiante) attendaient les élus. Et la majorité en place ne manque pas de souligner que ce projet a été nominé aux Wan Awards, les «oscars » mondiaux de l’architecture. Excusez du peu.

A deux pas de là, le vieux quartier du Hédas, qui suit le tracé d’une ancienne rivière, avait été enlaidi par le temps et un passage cerné de murs peu ragoutants. Une nouvelle jeunesse va être donnée à ce coin de ville situé au pied du centre historique. Les espaces de loisirs et de détente qu’on y trouvera comprendront notamment un « jardin des senteurs » et une roseraie. La facture sera de 3,8 millions d’euros.

Le projet d'aménagement du quartier du Hédas

Le stade du Hameau prend du volumeD’autres projets et non des moindres figurent aussi sur les tablettes paloises. Tel celui qui consiste à installer trois salles de cinéma et une salle de spectacle dans la rotonde du Foirail, que des antiquaires et des brocanteurs quitteront pour s’installer, plus loin, dans un passage de verre et d’acier.

Plus près de l’hyper-centre, 4,6 millions d’euros seront consacrés  à l’arrivée des 250 étudiants de l’Ecole supérieure des arts dans l’ancienne bibliothèque municipale, reliés au musée. Ses abords étant complétés par une Maison des associations et un jardin des arts.

Dans  une ville où le rugby est roi,  15 millions d’euros sont de même prévus pour l’agrandissement du stade du Hameau. Ce qui lui permettra de passer de 14 000 à 19 000  spectateurs d’ici la rentrée 2017.

Quant au bus à haut niveau de service, un dossier porté par la précédente municipalité, il est maintenu. Mais son parcours sera modifié afin de relier la gare à l’hôpital. « Une économie de 15 millions d’euros sera réalisée par rapport au projet initial » assure le maire. La ville ne déboursera ici que 1,4 million tandis que l’essentiel de la dépense sera assuré par le Syndicat mixte des transports urbains créé sur l’agglomération.

La guerre menée aux tagsMJC refaite à neuf, piste cyclable aménagée sur le mythique Boulevard des Pyrénées mis en sens unique, plan de rénovation des façades, nouvelle maison de retraite… La liste est longue.

Dès le début, des forums citoyens ont été organisés

De multiples initiatives viennent la compléter. Comme la mise en place d’un nouveau plan de stationnement ou l’arrivée d’horodateurs « intelligents » avec lesquels on peut même payer à distance à l’aide de son téléphone portable.

Ajoutez à cela 15 000 mètres carrés de tags effacés, une longue bataille menée contre les nids de poule ou encore l’installation de caméras de vidéo-surveillance dans le centre-ville. On devrait en compter plus de 60 l’année prochaine tandis que les effectifs de la police municipale ont été renforcés. Ils patrouillent jusqu’à 4 heures du matin.

Les animations, elles,  ont vu naitre « Les idées mènent le monde ». Ces rencontres littéraires dont l’entrée est gratuite ont attiré en Béarn de nombreux intervenants de renom. L’événement est symbolique du rôle de vitrine, voire de « capitale » que François Bayrou souhaite voir sa ville jouer au pied des Pyrénées. Ajoutez à cela le « Tour des géants », une galerie de portraits de champions cyclistes installée dans l’un des parcs d’une ville mariée de longue date avec le Tour de France. Mais également la renaissance du théâtre Saint-Louis dont les décors ont été rénovés et qui accueille désormais « une véritable saison » conduite par l’artiste et metteur en scène Juliette Deschamps.

Les impôts locaux ménagésAutant de chantiers sur lesquels François Bayrou et son équipe sont amenés à s’expliquer lors de rencontres proposées chaque semaine aux habitants. Sans pour autant, soulignent-ils, mettre à mal les finances locales.

Dans une commune où la diminution des frais de fonctionnement est devenue un leitmotiv, le maire s’enorgueillit en effet de « baisser un peu plus chaque année les taux des impôts locaux » (0,2% en 2015, 1% pour l’exercice précédent). « Je ne connais pas de ville qui réussisse un tel effort. Nous avons établi un plan d’investissement très précis pour tout le mandat et nous nous y tenons, en veillant à chaque euro dépensé ».

Un discours sur lequel son opposition de gauche pose un autre regard. Car, au-delà de la  communication, explique-t-elle, la réalité est parfois plus douloureuse. « Les Palois commencent à s’en rendre compte ».

Lire aussi : La gauche paloise dénonce un style « à la hache »

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles