Philippe Maron, l’homme qui prévoit l’évolution du littoral


Philippe Maron a la bougeotte. Maître de conférence pour les élèves ingénieurs de l'Isabtp, Institut supérieur aquitain du bâtiment et des travaux publics, il est aussi chercheur dans le génie côtier et participe à la vie administrative du laboratoir

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Philippe Maron, l'homme qui prévoit l'évolution du littoral

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 09/04/2008 PAR Virginie Wojtkowski

Philippe Maron est aussi le maillon d’une chaîne qui travaille au développement d’un programme numérique capable de prévoir l’évolution du littoral français.Des yeux clairs derrière des lunettes. Pas un binoclard rasoir pour autant. Il porte sa curiosité sur le visage. Les coins de sa bouche sont prêts à se contorsionner à chaque seconde pour expliquer quelque chose. Ses rides d’expression rehaussent son caractère bien trempé. Ses mains sont parlantes et toujours ouvertes vers la personne à qui il s’adresse. Curieux, c’est une évidence. Partageur, c’est peu de le dire. Au moins autant qu’il veut tout découvrir, Philippe voudrait aussi tout faire connaître.

Le génie côtier
Partant de ce principe, logique qu’il ne veuille pas faire de choix draconiens. « Je suis bien embêté quand, dans la rue, on me demande ce que je fais dans la vie. Je ne sais jamais trop ce qu’il faut répondre ». Alors il préfère mener une double vie originale et faire de la polyvalence son atout. En bon universitaire, il enseigne et fait de la recherche. Mais pas tout à fait comme les autres. A l’inverse de bon nombre de ses confrères, Philippe n’enseigne pas sur son domaine d’études. A l’université de Pau et des Pays-de-l’Adour, il est professeur de mécanique, de physique et d’informatique. Sur le terrain, il travaille sur le génie côtier, au port de Bayonne essentiellement.

Et si le chercheur a choisi de s’intéresser à l’érosion des littoraux, ce n’est pas seulement à cause de ses tendances écologiques. « J’ai toujours vécu près des côtes. J’y ai même passé toute mon enfance, j’ai donc naturellement une attirance pour la mer et les sports d’eau », avoue-t-il volontiers. Travailler sur les côtes, c’est pour lui l’occasion de répondre à une sensibilité personnelle : le terrain, le contact humain et tout ça, avec la mer comme décor de fond. Mais ça ne suffit pas. Une remise à jour l’attend, avec une véritable reconversion thématique pour passer de la mécanique à l’étude des problèmes propres aux estuaires. Sans trop de difficulté pourtant. « La mécanique mène à tout. C’est une tournure d’esprit, la logique s’applique à pas mal de domaine. Ça m’a aidé à m’adapter ».

Bayonne et les plages de l’Adour
Est-ce par déformation professionnelle? Philippe ne jure que par les chiffres. Lorsqu’il étudie la pollution et les conséquences de la dispersion de matériaux étrangers sur la qualité de l’eau, il consigne ses données mathématiques. Précisément. De ses calculs sur l’érosion du port de Bayonne et la pollution des plages de l’Adour, il en tire des paramètres. L’objectif : participer à la création d’un modèle numérique qui déterminerait, par calcul prévisionnel, l’évolution d’un littoral. De façon naturelle ou en cas de catastrophe environnementale. « Ses paramètres fonctionneront comme des loupes. Après la phase de modélisation de l’ensemble des zones côtières nationales, on sera capable de « zoomer » sur un endroit pour y prévoir son évolution. Cet outil aurait permis, au moment de la pollution des plages de Nantes par un cargo Total, il y a quelques semaines, d’en faciliter le nettoyage ». Tellement évident. Tellement utile aussi. Les collectivités territoriales ont besoin de ces connaissances pour une meilleure gestion de l’eau. C’est pour ça que Philippe Maron s’investit autant et prend son rôle, de maillon de la chaîne, très au sérieux.

Virginie Wojtkowski




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