Myriam Blom et Antoine de Gorostarzu, une exposition au Musée Bonnat – Le Carré à Bayonne


DR

Myriam Blom et Antoine de Gorostarzu, une exposition au Musée Bonnat - Le Carré à Bayonne

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/02/2008 PAR Piotr Czarzasty

C’est cependant le cas au Musée Carré-Bonnat. Cette exposition est d’ailleurs la quatrième dans une série de sept prévues de novembre jusqu’au mois d’août. Une série ayant pour but d’inviter des artistes, souvent en binôme, à présenter leur interprétation personnelle de l’art, en donnant en même temps une nouvelle identité au Musée.

Des sculptures en câbles… au papier goudron

Quant à l’exposition elle même, une fois avoir franchi l’entrée, on reste de suite « scotché » au sol, comme foudroyé par un éclair. Et cela à cause d’une inscription assez menaçante sur le sol nous informant que « Ceci est un territoire, y entrer est un crime. » Cet accueil « chaleureux » donne néanmoins un bel aperçu de ce que nous risquons de voir par la suite dans les oeuvres de Myriam Blom. Des sculptures en câbles, des céramiques aux tuyaux de cuivre, des papiers goudrons mêlés d’ampoules, toutes ces compositions originales, accompagnées, sans excéptions, d’étiquettes portant quelques paroles significatives, souvent ironiques, attirent inévitablement l’attention.

Le rapport entre le mot et la forme

Le rapport entre l’objet et le mot est décrit par l’artiste comme « un contraste entre le côté concret du mot et l’abstraction des formes. » Cette combinaison donne lieu à de différentes interprétations. « J’aimerais créer une interaction entre le spectateur, sa réflexion et les travaux proposés. » explique M. Blom. Ainsi, à travers des jeux de mots, d’images et de sculptures, le spectateur tombe très vite dans un labirynthe de « questionnements, humours et doutes. »

Le ballon-sein

Pour donner quelques exemples, dans une première sculpture, l’artiste présente la profession de son père en recréant, à l’aide de tuyaux en cuivre, la forme d’une ampoule, signée « mon père est électricien ». Blom explore aussi le double sens de plusieurs expressions allemandes par rapport à leur traduction littéraire en français. Comme avec le mot « Aufbrechen » qu’on peut lire sur une photo, écrit au dessus d’une serrure. Il signifie aussi bien « briser, casser, enfoncer (une porte) » que « s’en aller, partir, se mettre en route ». Mais l’oeuvre la plus parlante est celle de la photo d’un ballon jaune gonflé, ressemblant à un sein. Il n’y aurait rien de particulier si ce n’était pour les mots qui l’accompagnent: « Gaspillage d’énergies inutiles ». L’artiste fait ici référence aux paroles de Foucault qui disait: « Le propre du pouvoir est … de réprimer les énergies inutiles, consacrées à l’intensité du plaisir. » Le balon gonflé faisant donc référence à l’air « gaspillé » des poumons pour un simple plaisir… que serait le sexe, représenté par le sein.

Gorostarzu – pas de mots, pas de jeux

Notre second artiste est bien différent du premier. Aucun jeu de mots, pas de mots du tout en fait, ni de note explicative accompagnant ses tableaux, et uniquement des tableaux. Tous Gorostarzutrès semblables, sombres, peints à l’huile mais dégageant des couleurs d’une chaleur indescriptible. Un phénomène difficile à comprendre étant donné la thématique « d’angoisse » et de profonde réflexion existentielle abordée par les tableaux de Gorostarzu.

Des couples distants

Ceux -ci nous montrent donc, le plus souvent, des couples, qui malgré quelques moments de grande intimité (tous les deux nus à deux reprises, plongés dans les mains du partenaire), semblent très distants l’un de l’autre. Ils ne croisent jamais leurs regards. Même si l’un d’eux cherche l’affection, l’autre ne semble pas vouloir la lui offrir, absent, comme plongé dans ses propres pensées.

En joyeux tête à tête avec un chien

Ceux qui apparaissent seuls sur les tableaux n’ont guère l’air plus gai. Une femme seule assise près d’une table, une chaise vide à côté, sur la table une bouteille de vin mais deux verres remplis. Paradoxalement le seul tableau, qui se démarque du reste, est celui d’un couple, mais pas comme les autres… Celui d’un homme nu et d’un chien se regardant profondément dans les yeux, d’un air admiratif.

Piotr Czarzasty

Exposition jusqu’au 23 mars 2008
9, rue Frédéric Bastiat – Bayonne – Tél. 05 59 59 08 52
de 14h à 18h (sauf mardis et jours fériés) – Entrée libre

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles