Métallurgie : la vocation de Laetitia


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Métallurgie : la vocation de Laetitia

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/07/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

Le parcours n’est pas banal. Mais il est révélateur des possibilités offertes aux jeunes dans une branche industrielle, la métallurgie, qui se démène depuis des années pour trouver des personnels qualifiés. Au moment où le marché de l’aéronautique connait un second souffle, ses besoins sont en  effet criants. « En 2013, nous avons par exemple cherché un chaudronnier expérimenté dans ce domaine. Il nous a fallu un an pour le trouver » explique Marie Poles, responsable des ressources humaines à la SERCS. 

Cette entreprise, filiale du groupe Alcen, est implantée en Béarn, à Narcastet. Disposant de hauts niveaux de qualification, elle s’est spécialisée dans la chaudronnerie fine, la mécano-soudure et les contrôles non destructifs. Un savoir-faire qui l’amène à travailler pour des géants de l’aéronautique comme le groupe Safran et Dassault aviation, Daher-Socata, mais aussi à intervenir dans les domaines de la Défense, de la sécurité, de l’énergie, ainsi que des machines médicales.

La profession s’est organiséeIl va sans dire que la compétence des salariés joue ici un rôle essentiel. « Dans la région, le vivier des personnels qualifiés a  été épuisé, et la recherche de personnes provenant de l’extérieur fonctionne peu. Les gens ne bougent pas. D’autant plus que se pose le problème du reclassement du conjoint » constate Marie Poles. « De plus, aller chercher quelqu’un à l’autre bout de la France n’est pas toujours simple pour une PME ».

La SERCS, qui emploie 64 personnes, participe donc aux efforts de formation déployés sur le plan local par ses collègues de la métallurgie. L’entreprise accueille en ce moment quatre jeunes préparant un bac pro au sein du Centre de formation des apprentis de l’industrie (CFAI) de Bordes. Leur cursus de trois années se déroule en alternance, à raison de quinze jours en cours, et quinze jours en atelier. Laetitia Garris figure parmi eux depuis plus d’un an.

« Je me suis dit : pourquoi pas ? »Pour elle, tout est parti d’une petite annonce. Après avoir quitté une profession dans laquelle elle ne s’épanouissait pas, et être restée plus de deux ans au chômage, la jeune femme a en effet appris qu’une journée portes-ouvertes se tenait au CFAI. « Je me suis dit : pourquoi pas ? Et je suis allée voir ».

Tout de suite, la découverte des machines et la description du métier l’ont accrochée. « J’étais séduite par l’idée de faire quelque chose qui puisse servir. Je trouvais ça intéressant.»  Des contacts noués avec plusieurs entreprises ont finalement débouché sur un  contrat d’apprentissage, signé à la SERCS. Laetitia y travaille aujourd’hui sous la houlette d’un tuteur attentif, Jean-Michel Luquet. « Il m’a tout expliqué du métier. »

« Elle connait son métier »L’usinage des pièces placées dans une machine à commande numérique, le contournage, le perçage avec des positionnements qui nécessitent parfois une précision au centième de millimètre près… « C’est compliqué. Mais je me suis sentie à l’aise tout de suite» ajoute-t-elle. Motivée et n’hésitant pas à prendre des initiatives, la jeune béarnaise apprécie également l’ambiance d’un atelier à taille humaine. De plus, elle a su faire sa place dans un environnement très masculin. « Il n’y avait jamais eu de fille apprentie en usinage ».

« Les qualités féminines sont la minutie et l’organisation » répond son tuteur lorsqu’on lui parle de cette mini-révolution. « On est à l’écoute de Laetitia car elle montre qu’elle est crédible et qu’elle connait son métier ».

Un sacré compliment. L’intéressée l’appréciera sans doute autant que le Prix de la vocation féminine qu’on lui a décerné cette année. Celui-ci est destiné à récompenser les femmes qui occupent un poste technique dans les industries de la métallurgie.
Les entreprises ne cessent de le répéter : elles pourraient être plus nombreuses.

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