Maïsadour parie sur les produits de la mer pour poursuivre son développement


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Maïsadour parie sur les produits de la mer pour poursuivre son développement

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 04/12/2013 PAR Solène MÉRIC

«Au 30 juin, le chiffre d’affaire voit le milliard et demi en approche. Le groupe continue sa croissance», annonce Thierry Blandinières. «1,5Mds€, ce n’est pas rien sur nos métiers. Nous l’obtenons en continuant à travailler sur un modèle économique équilibré entre amont et aval». Mais derrière la satisfaction, un point noir, le résultat net affiche une baisse relativement importante: 2,5M€ contre 12 M€ sur l’exercice précédent.
L’explication se trouve en grande partie dans l’absorption par le groupe du prix historiquement haut du maïs. «Nous avons payé le maïs au plus haut, jusqu’à 213€/t, pour préserver la marge des éleveurs.» Et Michel Prugue de compléter: «le modèle économique de la coopérative a joué à plein, on a joué la carte des producteurs, en permettant de lisser les revenus». Un mécanisme qui a mis les abattoirs sous pression puisque la totalité de la hausse ne peut pas être répercutée sur la Grande Distribution reconnaît Thierry Blandinières.

« Un double niveau de valeur ajoutée »Mais à l’heure actuelle, les cours sont de nouveaux à la baisse, ce qui devrait libérer un peu d’air sur le pôle agroalimentaire. Dans le même sens « et poussé par la crise », le groupe coopératif a procédé à une restructuration de ses abattoirs landais afin de recentrer les activités du Pôle « Fermier landais » sur le site de Saint-Sever. Bilan de l’opération: deux abattoirs fermés cet été sans heurts ni drames, en raison d’un accompagnement social bien mené se félicite le DG du Groupe. Une opération à 6M€ qui devrait garantir un gain de productivité visible lors de l’assemblée générale 2014.
Sur la volaille encore, le groupe veut également développer le Label rouge Poulet Liberté, qui nécessite la construction de 150 cabanes de 400m2. Pour l’heure 70 bâtiments ont été construits par les adhérents de la coopérative. Objectif: pouvoir répondre à la croissance de l’activité Grande et Moyenne Surface de Fermier du Sud Ouest, tout en conservant une valorisation, via le label. La production à partir de cabane mobile (IGP Landes), également en développement, est quant à elle destinée aux circuits traditionnels. La raison de cette segmentation selon Michel Prugue: «un prix de revient de ces volailles IGP qui n’est pas compatible avec celui de la GMS».
La segmentation des circuits de distribution est donc une des clés du développement du groupe coopératif. Une segmentation portée à la fois par «un double niveau de valeur ajoutée: la différenciation par le territoire (IGP ou Label) mais aussi par des marques».

« Il faut pousser les marques »Coté Foie gras et terroir, le groupe a mis en place la désignation 100% Sud ouest qui selon le Directeur général, «va plus loin que l’IGP» origine sud ouest des canards, et des canetons eux même issus de parents sud ouest. «Ici on relocalise sur le territoire les métiers traditionnels des fermes de reproduction et des couvoirs et 100% de nos canetons seront 100% sud ouest d’ici un an!» Là encore, un investissement de l’ordre de 10 M€ pour le groupe et la création d’une cinquantaine d’emplois à la clé.
Coté marque, Thierry Blandinières persiste et signe sur le bien-fondé de la stratégie menée depuis le «renouveau» de Depeyrat: «il faut pousser les marques!» et de ce côté là les lignes bougent au sein de la Holding MVVH (Maïsadour-Vivadour, Val de sèvre Holding) qui regroupe les marques du pôle gastronomique. Thierry Blandinières annonce en effet la disparition de la marque Excel au profit de Sarrade, qui visera plus particulièrement les professionnels et l’export. Comtesse du Barry est un peu «reliftée» avec la mise en place de boutiques haut de gamme proposant foie gras, caviar, saumon, vin et produits sucrés tels que cannelés et macarons, et enfin et surtout, la marque Delmas, s’installe et permet le développement d’un pôle «Produits de la mer», auquel Thierry Blandinières croit beaucoup.

Produits de la mer, une perspective de 200M€

Thierry Blandinière, Directeur Général de Maïsadour, ''Même si ça n'est pas dans l'ADN des coopératives, il faut pousser les marques''a

Une entrée remarquée dans le monde de la poissonerie libre service initiée par l’acquisition de Pêcheurs d’Islande (saumon fumé), pour 1 euro symbolique, et celle de la petite saumonerie de Brioude dans les mêmes conditions et concrétisée ce lundi 2 décembre par l’achat de la société Viviers de France au novégien Norway Seefood pour 4 M€. Avec une perspective de 150 M€ de chiffre d’affaires dès l’an prochain puis 200M€ à 5 ans, Maïsadour crée un relais de croissance à moindre coût même si bien sûr «derrière il faudra réinvestir pour relancer» concède Thierry Blandinières. «Mais si on y arrive, au total ça ne nous aura pas coûté grand chose». D’autant que dans le secteur le groupe «entre par le haut», en créant notamment une gamme «Le Saumon supérieur», là où dans ce secteur aucune norme de qualité supérieure n’existe. Pour Thierry Blandinières «forcément ça dérange, mais ça n’est pas très grave puisqu’on apporte de la valeur ajoutée à la filière».

Quant à la succession de Thierry Blandinières, si aucun nom n’a été dévoilé, l’heureux élu a renvoyé son contrat de travail signé en début de semaine confirme Michel Prugue. Seuls éléments d’information qu’il concède, le futur DG du groupe coopératif landais «est issu de la filière agroalimentaire, a une expérience des produits sous signes de qualité et a déjà croisé la route de Maïsadour». Il prendra ses fonctions de Directeur général de Maïsadour et de Directeur général de la Holding MVVH dans le courant du premier semestre 2014.

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