Luz Environnement : des bouteilles à l’infini


Annie Le Deunff a fondé Luz Environnement. L'usine verra le jour en septembre ou octobre prochain. Une première en France.

Annie Le Deunff, fondatrice de Luz EnvironnementAqui.fr

Annie Le Deunff, fondatrice de Luz Environnement

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 31/03/2021 PAR Mélanie Philips

Annie Le Deunff est la fondatrice de Luz Environnement. L’objectif est d’aller de la collecte, au réemploi de bouteilles de vin, en passant par le nettoyage et la préparation des bouteilles. Le tout en respectant évidemment les principes d’économie circulaire et d’Écologie Industrielle de Territoire (EIT). L’usine sortira donc de terre en Gironde, à Bordeaux, une première en France. Annie Le Deunff a reçu une subvention de 210 000€ de la Région, pour un projet d’une valeur de 1,9 million d’euros.

Au coeur du château le Sartre, nous retrouvons Annie Le Deunff, fondatrice de Luz Environnement, soutenue par l’incubateur Bernard Magrez. Mais alors, qu’est-ce que c’est? Simplement, la mise en place de la filière de la consigne et du réemploi des bouteilles de vin. « C’est à la fois très ambitieux et très compliqué », exprime-t-elle. Partir du verrier et aller jusqu’au citoyen, voilà le but de l’entreprise. Une première en France. La première usine sortira de terre en Gironde. Un projet estimé à 1,9 million d’euros. Pour l’heure, Annie Le Deunff a déjà reçu une subvention de 210 000€ de la Région. D’autres financements sont en cours auprès d’autres collectivités. « Ces subventions vont permettre d’avoir un niveau de prix de vente de la bouteille acceptable et garantir de l’emploi. » Un prix de bouteille légèrement moins cher que celui d’une bouteille neuve. Le lancement est prévu en septembre ou octobre prochain. 

À l’étage du château, au milieu d’oeuvres d’art, dans sa robe fleurie, elle nous raconte cette histoire. Une histoire sortie d’un livre. Alors qu’elle était en voiture avec sa fille Marianne, elle lui demande de lui raconter le dernier livre qu’elle a lu. « C’était un monsieur un peu fou. Il a nettoyé un terrain vague où il y avait plein de bouteilles de verres. Il a rendu le terrain propre et a fait un château avec les bouteilles. À ce moment-là, on passe devant un container de verre qui dégueulait de bouteilles de vins et là, banco » dit-elle en tapant dans ses mains. Après avoir testé plusieurs jobs dans lesquels elle n’était pas épanouie, elle décide de mener son propre projet. 

Un projet bien ficelé 

Cela fait maintenant deux ans qu’Annie est sur ce projet qui est ni plus ni moins qu’ « une succession de rencontres et de questionnements ». Elle est seule et porte plusieurs casquettes : présidente, directrice commerciale, directrice financière, administrative… Et pourtant, elle a su s’entourer d’une « équipe de soutien » constituée d’experts. Deux années de recherches, d’interrogations, de discussion… pour construire des idées de modèles économiques propices à l’impact environnemental et porteur de ses valeurs. Aujourd’hui, tout est prêt, il ne manque que les financements pour que le projet arrive à maturation ! « Pour les machines, on se fournit en France, en Italie et en Allemagne. On a demandé à ces fournisseurs de faire de la recherche et de calibrer leurs machines pour qu’elles s’adaptent à mon besoin », raconte la fondatrice, avec un dynamisme sans faille.

« L’idée c’est vraiment de réemployer plutôt que de recycler ». Près de huit machines seront en place pour y parvenir. Il y a une phase de lavage, avec de l’eau et de la soude. Alors, on peut se dire qu’utiliser de l’eau potable pour nettoyer des bouteilles, niveau impact écolo… C’est pas fou ! Mais vous l’aurez compris, Annie et son énergie n’ont rien laissé au hasard ! Une étude de faisabilité a été faite pour que le projet tienne la route. Cette eau sera réutilisée pour nettoyer les palettes. Le reste du processus, « c’est du contrôle. C’est pas un lave vaisselle. Le lavage, c’est presque rien à coté du process de contrôle et de vérification » tient à préciser la fondatrice. Tout est donc vérifié, mesuré et contrôlé. « Tu peux mettre une fourmis, tout ce que tu veux dans la bouteille, je le trouverais », dit-elle en riant.

Mais alors, est-ce ça vaut le coup de faire tout ça? Entre impact économique et environnemental? « On a créé un algorithme qui nous permet de vérifier l’équilibre entre ces deux éléments. Je vais être en contrariété permanente ». Luz Environnement, c’est aussi et surtout une entreprise ESS ( économie sociale et solidaire ). Pour faciliter les postes de travail, tout est mis en oeuvre pour que ce soit le plus ergonomique possible pour les employés. « L’humain est surtout là pour veiller à la santé des machines ». En Nouvelle-Aquitaine, c’est 700 millions de bouteilles qui sont embouteillées en Gironde. L’objectif d’Annie et de Luz, c’est de vendre 5 millions de bouteilles, soit 2% de la part du marché. « On est dans un contexte où on parle beaucoup de la consigne, donc il y a un risque d’emballement ». Évidemment, Annie Le Deunff est pleine d’ambition et a déjà une idée derrière la tête : produire une deuxième usine en Gironde, quand tout sera lancé. 

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