L’opposition pointe un débat de « désorientation budgétaire »


L’équipe municipale de Pierre Hurmic s’est livrée ce mardi à son premier exercice de débat d’orientations budgétaires, avant le vote du budget, prévu pour mars.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 24/02/2021 PAR Yoan DENECHAU

Les élus de la nouvelle majorité étaient attendus de pieds fermes par l’opposition. En effet, certains membres de l’équipe de Pierre Hurmic, lui compris, regrettaient une situation financière compliquée, laissant « peu de marge de manœuvre » à la nouvelle équipe municipale. Un discours à contrebalancer avec l’audit financier de la Ville, paru début février. Là où la majorité décrit une mauvaise interprétation des propos, la droite et le centre, Nicolas Florian en tête, regrettent un « manque de clarté » dans le projet de la nouvelle municipalité.

Le premier débat d’orientation budgétaire de la mandature. Dans un contexte économique, sanitaire et social tendu, le Conseil municipal a débattu des orientations budgétaires de la Ville ce mardi après-midi. En se basant tant sur ce contexte que sur l’audit financier de Bordeaux, paru début février, la première adjointe Claudine Bichet a présenté les ambitions budgétaires de la Ville. « Il faudra attendre 2022 pour que nous retrouvions une situation financière comparable à celle de 2019 », prévient l’adjointe aux finances. En effet, si l’impact de la crise sanitaire a été moins violent pour les collectivités que l’État, cela représente tout de même une perte de vingt millions d’euros pour la Ville de Bordeaux.

Ce coût de la crise sanitaire est à ajouter au fait que la fin de la taxe d’habitation (111 millions d’euros dans les caisses de la Mairie en 2020) est effective depuis le début d’année 2021. « Même si la perte de cette taxe sera compensée à l’euro près par l’État, pour la première année, à nous – élus municipaux – de voir si nous voulons que Bordeaux conserve sa capacité d’investissement sur la mandature », affirme Claudine Bichet. La majorité estime son plan pluriannuel d’investissement à 530 millions d’euros pour mener à bien son projet, en limitant dans le même temps la hausse ses recettes fiscales (taxe foncière sur les propriétés bâties).

« Un peu de sérieux »

Comme au mois de janvier, les débats étaient animés lors de ce conseil municipal. Le climat du débat peut être résumé en une phrase, tenue par Pierre de Gaétan Njikam, élu Bordeaux Ensemble. « C’est un débat de désorientation budgétaire que vous nous présentez. Cela sonne creux », attaque-t-il. Son chef de file, Nicolas Florian n’a pas mâché ses mots après la présentation de Claudine Bichet. « Nous ne sommes pas à un débat d’orientation budgétaire. Vous évoquez l’enveloppe globale dont vous disposez, mais aucun fléchage n’est précisé, un peu de sérieux… » Du côté de Bordeaux en Luttes, Philippe Poutou se dit, lui aussi, confus. « On ne sait pas quels sont les priorités que vous définissez, si c’est l’écologie, le social ou l’éducation… Comment voulez-vous qu’on ait un débat ? », demande l’ancien de chez Ford Blanquefort. Ce manque de clarté, Thomas Cazenave le regrette également. « Vos perspectives sont étranges. Vous voulez faire mieux avec moins. Ce à quoi nous nous attendions, c’était un état des lieux complet de la situation financière de Bordeaux. On ne le retrouve ni dans ce débat, ni dans l’audit  », lance l’élu Renouveau Bordeaux.

L’opposition a également cherché à faire entendre sa voix sur les propos de Pierre Hurmic et Claudine Bichet, affirmant avoir une marge de manœuvre financière « amputée », en partie à cause de la mandature précédente. « Peut-être cherchez-vous à nous prévenir que vous ne tiendrez pas toutes vos promesses, provoque Fabien Robert. Vous comptez mobiliser 530 millions d’euros d’investissement, ce n’est pas rien ». L’adjointe aux finances tient à éclaircir cette déclaration. « L’audit financier nous dit que la situation financière de la Ville était saine. Nous arrivons dans un contexte économique tendu. Nous ne bénéficierons pas des mêmes aubaines que la précédente majorité », affirme-t-elle. Il sera à nouveau question de cette marge de manœuvre à l’occasion du prochain conseil municipal de Bordeaux, le 30 mars prochain, où les élus voteront le budget 2021.

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