Les vétérinaires enfourchent leurs chevaux de bataille


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Les vétérinaires enfourchent leurs chevaux de bataille

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 23/10/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

@qui! – Il a été envisagé à un moment de vous interdire de vendre des antibiotiques critiques que vous prescrivez. Où en est-on de ce débat qui a secoué la profession ?
Pierre Buisson
 –  La loi a été promulguée le 13 octobre, sans l’alinéa qui a faché la profession. Elle ne comporte plus la limitation de la prescription d’antibiotiques critiques. En revanche, elle la règlemente de façon supplémentaire. Un décret va préciser dans quelles conditions d’examen le vétérinaire sera fondé à prescrire tel ou tel antibiotique. C’est quelque chose qui était connu et accepté, même si on a quelques réserves sur son efficacité.
Nous restons cependant très vigilants. Car il y aura un match retour au niveau européen en 2015. Les prérogatives des vétérinaires vont se poser dans les mêmes termes.

Jean-Yves Gauchot – Le fait de focaliser le débat sur les antibiotiques critiques ne fait pas consensus. C’est la consommation globale des antbiotiques qui doit être diminuée. Il est un peu facile de se concentrer sur les vétérinaires. Les médecins prescrivent beaucoup d’antibiotiques, comme nous. Ils sont engagés dans une démarche de rationalisation. Quant aux vétérinaires, ils ont fait leur le slogan « les antibiotiques, ce n’est pas automatique » bien avant que cette campagne soit lancée. En 2012, les prescriptions ont diminué de 15% tant pour les humains que pour les bêtes .

« Un modèle économique original »

@! – La désertification des zones rurales en vétérinaires est-elle une menace réelle ?
P. B.
– Aujourd’hui, le réseau tient mieux que d’autres professions. Le vétérinaire est souvent le seul à rester sur le terrain. Cette fragile persistance est liée à un modèle économique original : il est à la fois urgentiste, pompier, dispensateur etc. Cette complexité lui permet de mieux résister. Nous sommes favorables à ce que d’autres compétences lui soit données. Par exemple des missions d’hygiène alimentaire et de conseil dans lesquelles il peut être conforté.

@! – Combien y a-t-il de vétérinaires en France ?
P. B.
– Plus de 17 000, dont 10 à 11 000 libéraux. Les autres sont des salariés, dont 4 500 salariés des entreprises libérales.

Professions réglementées : la fin d’un « débat désagréable »

@! – Quels grands sujets sont également abordés lors des Rencontres organisées en Béarn ?
P. B.
– Le ministre met un terme à un débat qui a secoué les vétérinaires avec les propos tenus par Arnaud Montebourg sur les professions réglementées, et que le gouvernement a traité de façon désinvolte. Il semble que rien ne concernera les vétérinaires dans le projet de loi. Et que l’on mettra fin à des débats désagréables.

J-Y G. – Pour ce qui concerne les chevaux, c’est le bien être. Les vétérinaires, qui sont des médiateurs de la souffrance animale, veulent être présents dans le débat sociétal qui s’ouvre. Un problème s’est posé avec une déficience de la fédération équestre internationale sur des questions de maltraitance. Il existe encore du dopage, et des pratiques sur l’endurance qui relèvent de comportements mafieux. La FEI fait le ménage. Nous, nous avons porté plainte contre X dans un cas de décès survenu dans une course à Compiègne.

Des propos ont par ailleurs été incompris sur la consommation de viande de cheval. Du fait de l’administration de substances médicamenteuses, beaucoup de chevaux sont exclus de l’abattoir. Mais il  nous parait trop utopiste de dire que tout propriétaire d’équidé doit accompagner son cheval jusqu’au bout. En fermant l’hippopHagie on risque aussi de développer les mouroirs.  La fin de vie nous semble être une solution plus réaliste. De même, on ne peut pas décréter que, les chevaux, on ne les mange pas. D’autant plus que beaucoup d’entre eux sont importés de pays tiers, sans traçabilité. Nous nous battons pour un sas d’attente de six mois qui permettrait à tout cheval de réintégrer la filière bouchère. »

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