Les parlementaires socialistes de Gironde jugent le plan de Michèle Alliot Marie pour les prisons « absurde »


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Les parlementaires socialistes de Gironde jugent le plan de Michèle Alliot Marie pour les prisons "absurde"

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/08/2009 PAR Nicolas César

« Dès cet automne, des formations seront mises en place pour les personnels afin de leur permettre de détecter les détenus qui présentent un risque suicidaire et de mieux les accompagner ». Des détenus volontaires seront par ailleurs chargés d’accompagner les prisonniers en situation de détresse psychologique, a indiqué la garde des Sceaux. «Nous publierons désormais des chiffres des suicides en prison deux fois par mois», a-t-elle également promis. Michèle Alliot-Marie n’a en revanche fait aucune allusion à la surpopulation carcérale.

Auteur d’un rapport sur le sujet remis en début d’année à l’ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati, le Dr Louis Albrand critique très sévèrement le plan proposé par Michèle Alliot-Marie. «Ce ne sont pas des mesures à la hauteur de l’enjeu, déplore-t-il. Il faut une véritable réforme pénitentiaire. Ce qu’elle a repris, c’est le rapport édulcoré, c’est pas mon vrai rapport. Tout cela n’est pas sérieux.

Un plan qui pousse la logique à « l’absurde »

Ce plan, selon l’Observatoire international des prisons, « pousse la logique à l’absurde » car il préfère offrir desconditions de détention plus favorables au codétenu qui se voit déléguer la tâche de prendre en charge, « en lieu et place de la puissance publique », la personne en crise suicidaire, plutôt que d’assouplir les conditions de détention de cette dernière. Par ailleurs, l’OIP publie en fac-similé un document intitulé « Bilan provisoire des suicides en 2008, établi le 6 janvier 2009 par la direction de l’administration pénitentiaire » qui montre, selon l’OIP, que les « mesures préconisées ont largement montré leurs limites ». Ainsi, 71,5 % des détenus qui se sont suicidés durant l’année 2008 avaient été repérés comme fragiles ou suicidaires et faisaient l’objet de mesures spécifiques de suivi.

« Une politique sécuritaire »

Pour les parlementaires PS Alain Anziani, Michèle Delaunay et Alain Rousset, qui ont visité la prison de Gradignan le 21 juillet, « le gouvernement affirme une nouvelle fois sa conception strictement sécuritaire de la prison, et ne propose en réponse à l’extrême souffrance des prisonniers que des mesures insuffisantes et surtout paradoxales ». Ainsi Michèle Alliot-Marie propose-t-elle de « contraindre le détenu à ne pas mourir, au lieu de rendre supportable ses conditions de vie. La Ministre pousse même cette logique jusqu’à se satisfaire de n’améliorer que les conditions de vie du compagnon de cellule, à charge pour lui de prévenir le suicide de son codétenu », poursuivent-ils dans un communiqué. « Face à la détresse des suicidaires, la ministre s’occupe de la corde », écrivent-ils. Selon eux, pour réduire les suicides en prison, il faudrait rallonger les heures de parloir et de promenades, réduire le temps maximum de « mitard » et surtout un meilleur suivi médical.

Nicolas César


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