Les étudiants font-ils assez de sport ?


C’est la question clé d'une enquête menée par l’Université de Limoges. Les 18 000 étudiants et 2 000 personnels sont invités à répondre à un questionnaire afin de connaître leurs pratiques physiques et sportives.

étudiantsUniversité de Limoges

une enquête est menée par l'Université de Limoges pour connaître les pratiques physiques et sportives des étudiants et des personnels.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/06/2023 PAR Corinne Merigaud

Grâce à Parcoursup, on sait qu’une part importante de lycéens pratiquent une activité sportive mais il n‘est pas toujours facile de concilier ensuite, activité physique et vie étudiante. Malgré tout, 22 à 23 % des étudiants sont inscrits aux cours du Service universitaire des activités physiques et sportives (SUAPS) de Limoges, soit plus de 4 000 étudiants, 325 de plus en un an. « Le SUAPS propose 52 activités sur 79 créneaux horaires indique Franck Redondeaud enseignant EPS mais il y a des freins à la pratique : les infrastructures, les cours des étudiants après 18h, les activités et le manque de places disponibles comme en volley. »

Pour apporter des réponses, l’Université de Limoges via son laboratoire HAVAE (Handicap activités vieillissement autonomie environnement) a lancé une étude auprès de l’ensemble de la communauté étudiante.

cours du SUAPSUniversité de Limoges

Grâce aux cours du SUAPS, 52 activités sont proposées.

Un questionnaire a été envoyé mi mai et une relance est prévue d’ici la clôture le 9 juin. Quinze minutes sont nécessaires pour y répondre. « Les gens qui ont un mode de vie plutôt actif, pas trop sédentaire et qui pratiquent du sport représentent entre 5 % et 8 % de la population », signale Stéphane Mandigout professeur et directeur du laboratoire.

1 500 réponses en dix jours

Une étude menée voilà 3 ans par l’Observatoire national des activités physiques et sportives (ONAPS) auprès des 2,7 millions d’étudiants a généré 18 000 réponses. Celles-ci ont révélé un très faible taux d’activité physique et une augmentation de la sédentarité. Seulement 125 étudiants de Limoges avaient répondu.

Le but de l’enquête locale en partenariat avec le SUAPS est d’établir une cartographie plus précise du niveau d’activité des étudiants et personnels. « L’Université de Limoges est intéressante à ce titre car elle est moins importante que celle de Bordeaux et elle est éclatée sur plusieurs sites en Creuse et en Corrèze, avec quelque 2 000 étudiants en zone rurale, précise le chercheur. L’idée est de proposer d’autres stratégies et actions pour inciter les personnes à faire un peu plus d’activité. »

Stéphane Mandigout, directeur du laboratoire HAVAE, Thomas Bauer administrateur provisoire du SUAPS et Franck Redondeaud, professeur EPS au SUAPS attendent, avec impatience, les conclusions de cette étude.

Trois étudiants en médecine Master 1 ont été associés à cette enquête pour construire un questionnaire sur la base de celui de l’ONAPS, en intégrant des questions pour mieux cerner la population locale. Elles portent sur leur niveau d’activité physique et de sédentarité, leur fatigue et qualité de vie… le tout en 80 questions. « Nous avons déjà 1 500 réponses en 10 jours, c’est déjà bien, cela fait presque 10 % de retours. Si nous arrivions à 15 %, ce serait un bon indicateur pour avoir un échantillon représentatif. » Les facultés de médecine, pharmacie et sciences, sont celles qui répondent le plus, car déjà « sensibilisées au thème. On a plus de difficultés en fac de droit par exemple.»

Un outil de conviction pour dire aux collègues qu’il faut faire quelque chose

Le laboratoire traitera les données de manière statistique et les résultats serviront à proposer une stratégie. « Ce sera intéressant pour mieux identifier ce qui se passe, mais aussi politiquement pour convaincre la communauté de se donner les moyens de mettre en place des actions pour développer la pratique sportive des étudiants et personnels », constate Thomas Bauer, administrateur provisoire du SUAPS. « Il y a une vraie attente des personnels administratifs pour la gym douce notamment, on saura la proportion grâce à l’étude. J’ai peu d’éléments sur les enseignants chercheurs, l’étude nous apportera cet éclairage. »

Des freins déjà connus

Un premier état des lieux sera connu rapidement car les étudiants rendront leur mémoire mi juin. L’offre de formation du SUAPS est déjà définie pour la rentrée. Des évolutions sont attendues au 2ème semestre 2023-2024 et l’année suivante.

Quant aux freins, ils sont bien connus. Des cours le jeudi après-midi, normalement réservé au sport et à la compétition, d’autres de 18 h à 19 h, horaires des cours du SUAPS, des emplois du temps changeants. Les étudiants ont de moins en moins de temps pour le sport. « Les années passant, on a vu des dérives jusqu’à totalement oublier l’activité physique, déplore Thomas Bauer, les étudiants s’en plaignent. » La demi journée banalisée de sport, en début d’année, n’est pas respectée. « Des doyens nous disent qu’ils ne pourront pas libérer les étudiants. Il y a un combat à mener. Cette étude sera un outil de conviction pour dire aux collègues qu’il faut faire quelque chose. »


L’amélioration des infrastructures, un levier supplémentaire

Une négociation est en cours pour la réfection du parquet du gymnase de La Borie (500 000 €) avec un cofinancement possible Université, Ville, Département et Rectorat Nouvelle-Aquitaine. Une salle de sport connectée, un espace de coworking et une friperie devraient aussi voir le jour dans les anciens vestiaires du SUAPS (380 000 €) avec le soutien de la Région. Enfin, la piste d’athlétisme nécessite une rénovation complète.

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
1 Commentaire

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Limoges / Haute-Vienne
À lire ! SPORT > Nos derniers articles