Les Béarnais de Paris et de Navarre célèbrent Henri IV


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Les Béarnais de Paris et de Navarre célèbrent Henri IV

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 21/02/2010 PAR Joël AUBERT

Déjà, la très républicaine « Commission des Célébrations Nationales » du Ministère de la Culture travaille à un site internet (voir ci-dessous) sous la houlette de Grégory Champeaud, ex-rugbyman gabardan (de Gabarret, dans les Landes), docteur en histoire de l’Université de Bordeaux III. (1)

Hors la toile, le musée national du château de Pau sera évidemment le lieu privilégié d’expositions et de conférences. La première d’entre elles a d’ailleurs déjà eu lieu sous l’égide de la Société des amis du château de Pau, sur le thème des Dames de Navarre (Marguerite d’Angoulême, Jeanne d’Albret, Catherine de Bourbon) et se poursuivra jusqu’à la fin du mois de mars 2010, tandis que du 31 mars au 31 juin se tiendra une exposition sur les liens entre les Médicis et Henri IV, notamment grâce à un prêt exceptionnel du Polo museale fiorentino. Ceux que tant de célébrations d’une tête couronnée auraient agacés pourront, quant à eux, se rendre du 17 au 19 juin à un colloque consacré à ceux qui les ont occis, puisque le musée du château de Pau accueillera un colloque sur les régicides en Europe du XVIe au XIXe siècles.

Le Musée des Arts décoratifs de Bordeaux, a lancé il y a quelques jours (jusqu’au 6 septembre 2010) une exposition intitulée « Henri IV et la propagande royaliste sous la Restauration ». Si la trame du site internet sus-cité n’est pas encore active, le programme ville par ville y est en revanche déjà disponible à l’adresse http://www.henri-iv.culture.fr. C’est vraiment une vaste partie de la région que recouvrent ces célébrations puisque Nérac (Lot-et-Garonne), où Henri de Navarre vécut aussi avant d’accéder au trône y sera largement associé.

Henri de paix, Henri d’art

La garbure est en pleine ébullition, puisque, toujours dans le cadre de ces festivités, les Béarnais de Paris se sont mobilisés pour organiser une exposition autour du « bon roi » en île de France. Bernard Berdou d’Aas, membre de la Société Henri IV, originaire du village éponyme qui trône sur les hauteurs de la Vallée d’Ossau en est le fer de lance. Successeur moderne des célèbres « siffleurs » (2) du même village, il est avocat à la cour de Paris. Un attachement romantique à sa région, allié à son érudition, l’a déjà conduit à publier deux ouvrages sur Jeanne d’Albret (1528-1572) aux éditions Atlantica en 2002 et 2007, ainsi que de nombreux articles dans des revues d’histoire. Il a donc préparé avec minutie, entouré d’un conseil scientifique comprenant notamment les historiens Jean-Pierre Babelon et Jacques Pérot bien connus des Béarnais, mais aussi de Grégory Champeaud (l’artisan du contenu du site internet, comme nous l’avons vu plus haut), une vaste exposition qui devrait se tenir à St Germain en Laye.

A quelques kilomètres de Paris, au bout de la ligne de RER A dans l’enceinte du Musée d’archéologie nationale, du 5 octobre 2010 au 3 janvier 2011. S’il a obtenu du Ministère de la Culture quelques aides, il manque à sa bourse des deniers pour rendre à l’illustre béarnais l’hommage qui sied à l’empreinte qu’il a laissée dans l’histoire nationale: « Son œuvre de pacification et de reconstruction de la France après les guerres civiles ne sont pas seulement des moments majeurs de notre histoire nationale, ce sont aussi des exemples qui parlent à tous, d’une portée fondamentale, qu’il importe de redécouvrir ou de faire connaitre. »
L’exposition, qui se tiendra donc dans le somptueux cœur du centre-ville de St Germain en Laye s’articulera autour de deux axes considérés comme « majeurs » du règne d’Henri IV: son œuvre pacificatrice dans le domaine de la vie politique et religieuse, son rôle de constructeur et de mécène, particulièrement important à Saint Germain en Laye. On oublie trop souvent qu’entre Pau et Paris, Henri de Navarre a marqué de son empreinte de nombreuses villes, avant qu’il ne devienne roi.

C’est donc toute la deuxième moitié du XVIeme siècle de l’histoire de France qui sera couverte, période ô combien cruciale puisqu’elle pose les bases d’une nouvelle gouvernance, pour reprendre un terme contemporain. Certains historiens vont même jusqu’à dire que, bien avant la Révolution, c’est ici que commence une lente sécularisation (séparation du politique et du religieux, du « temporel » et du « spirituel ») du royaume.

On comprend que Maitre Berdou d’Aas se soit fait l’avocat béarnais à Paris d’Henri IV, lui qui voit dans ce 400 ème anniversaire une « occasion de mesurer les bénéfices que notre pays en construction a pu tirer de l’unité nationale. » Ce qui n’est pas un luxe en ces temps de crise économique et de questionnement identitaire…

Cédric Baylocq Sassoubre

[1] Publiée récemment sous la forme d’un ouvrage intitulé « Le Parlement de Bordeaux et les paix de religion (1563-1600). Une genèse de l’Edit de Nantes » (Editions d’Albret, 2009).

[2]Ces Ossalois qui avaient inventé un langage sifflé pour communiquer d’un col à un autre. L’instituteur larunsois René Arripe nous avait conté leur invention dans « Les siffleurs d’Aas » (1984, Imprimerie de la Monnaie, Pau). Plus étonnant, une référence tintée de fascination leur est faite dans l’ouvrage récent d’un universitaire britannique sur la géographie et l’histoire de France. Le dénommé Graham Robb parle en effet du « whistling language of Aas », dans « The discovery of France » (Norton&Company, 2007)


 

CONTACT: Les personnes souhaitant contribuer à la tenue de cette exposition peuvent contacter Bernard Berdou d’Aas au 06 86 56 83 12 ou par courriel bberdou@bernardsfirm.com

PHOTO : L’avocat béarnais au barreau de Paris Bernard Berdou d’Aas devant le château de St Germain en Laye, où Henri IV séjourna.




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