La première pierre devrait être posée en janvier 2017, pour une ouverture moins d’un an et demi plus tard. Un environnement sécurisé avec des murs extérieurs comme clôture, des petites unités d’habitation comme à la maison, des cafés-restaurants, un cinéma, une alimentation ou un coiffeur, le tout sans une blouse blanche visible… le village Alzheimer landais qui s’inspire de la maison de Hogewey à Weesp, près d’Amsterdam, privilégie une approche non médicamenteuse, en maintenant le plus possible une vie sociale ordinaire.
Pour les chercheurs, ce sera un « lieu d’expérimentation et de recherche déterminant » pour valoriser les alternatives aux médicaments, a ainsi souligné la ministre, venue encourager cette « belle initiative », en annonçant près de 3 millions d ‘euros pour financer chaque année les besoins de fonctionnement de la section soin du nouveau village qui pourra à terme héberger 120 résidents atteints de démence. « C’est un très gros effort , une subvention à portée nationale pour un établissement qui va être un établissement référent », a-t-elle ajouté, saluant le « grand projet » de mandat d’Henri Emmanuelli qui sera également soutenu par la région.
Bénévolat et sponsoringDevant un nombre de places d’accueil insuffisants globalement, et certains territoires dépourvus de médecins, il était « nécessaire d’imaginer ce village », a expliqué celui qui est à la tête d’un département où cette maladie atteint 8.000 personnes (3.500 en établissement, 4.500 à domicile).
Le budget global de cette première en France est estimé à 22 millions d’euros, avec un coût de fonctionnement annuel de quelque 10 millions d’euros, selon Francis Lacoste, directeur de la solidarité au Conseil départemental. Le détail du financement n’est pas encore connu, mais la Caisse des dépôts et consignations, des fondations et des sponsors privés seront notamment approchés, a dit M. Emmanuelli.
Comme l’a rappelé Mme Rossignol, ce projet repose aussi beaucoup sur le bénévolat, pour une « solidarité collective » où « chacun veille sur l’autre » comme dans les villages autrefois : « on peut avoir les meilleures politiques publiques, les meilleurs budgets, il y a une part qui ne se délègue pas c’est la part d’humanité que nous devons chacun de nous apporter à l’autre ».
Quant au lieu d’implantation, il sera arrêté d’ici la fin de l’année, autour de Mont-de-Marsan ou de Dax. Geneviève Darrieussecq, la présidente du Marsan Agglo, comme son homologue du Grand Dax, Elisabeth Bonjean étaient présentes. Avec ses réseaux déjà importants, l’agglomération dacquoise, première destination thermale, pourrait sembler favorite, elle qui vient d’obtenir le label « silver economy ». Mais le choix n’est pas fait, assure-t-on au département. Les deux présidentes ont en tout cas salué ce « projet innovant » et « la chance qu’il puisse être mené dans ce département ».
Il sera donc bientôt possible de dire « Mamie vient d’emménager dans le village, a conclu M. Lacoste. C’est plus poétique que te dire Mamie vient d’intégrer l’Ehpad »… Voire « Mamie est à DisneyLandes ! », a surenchéri Henri Emmanuelli.